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Encore l'accès des divorcés-remariés à la communion : de quel côté est le pape François ?

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De Sandro Magister sur son site « Chiesa »

Dans un livre-interview publié ces jours-ci simultanément en Italie, en Espagne et aux États-Unis, le cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, reprend et développe ce qu’il avait déjà affirmé, l'automne dernier, dans un article paru dans "L'Osservatore Romano" qui avait fait sensation :

Dans cet article, Müller s’était penché principalement sur la question de l’accès des divorcés remariés à la communion, en rappelant les raisons qui conduisent à le leur refuser.

Déjà à ce moment-là, en effet, des voix s’élevaient, y compris aux plus hauts niveaux de la hiérarchie, pour affirmer qu’il était nécessaire que l’Église mette un terme à cette interdiction.

Et, lors du consistoire qui a eu lieu au mois de février de cette année, c’est justement celui que le pape François avait chargé d’introduire la discussion, le cardinal Walter Kasper, qui s’est fait le promoteur de ce changement :

Au cours des mois qui ont suivi, les cardinaux Carlo Caffarra, Velasio De Paolis, Walter Brandmüller et Thomas Collins ont réagi publiquement et avec une force particulière contre les thèses de Kasper.

Mais, maintenant, c’est de nouveau le préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi qui intervient avec vigueur pour prendre la défense de la doctrine traditionnelle.

L'interview a été réalisée au mois de juin par Carlos Granados, directeur, à Madrid, de la Biblioteca de Autores Cristianos. Elle a été revue par le cardinal et elle a été conçue dans la perspective du synode des évêques qui aura bientôt lieu et qui sera consacré au thème de la famille.

Dans la préface de l’ouvrage, un autre cardinal, l’Espagnol Fernando Sebastián Aguilar, archevêque émérite de Pampelune, écrit : "Le principal problème qui se pose actuellement dans l’Église à propos de la famille n’est pas le petit nombre de divorcés remariés qui souhaitent recevoir la communion eucharistique. Notre problème le plus grave, c’est le grand nombre de baptisés qui se marient civilement et de gens qui, étant mariés sacramentellement, ne vivent ni leur mariage ni leur vie conjugale en harmonie avec la vie chrétienne et avec les enseignements de l’Église, qui voudrait qu’ils soient comme des icônes vivantes de l’amour du Christ pour son Église présente et agissante dans le monde".

Le cardinal Sebastián a reçu la pourpre du pape François, qui le tient en haute estime. Mais il ne peut certainement pas être rangé parmi les partisans des thèses de Kasper.

Dans l’interview, le cardinal Müller critique également ceux qui tirent argument de quelques affirmations du pape François qu’ils manipulent en faveur d’un changement de la "pastorale" du mariage.

Il dit par exemple : "L'image de l’hôpital de campagne est très belle. Cependant nous ne pouvons pas manipuler les propos du pape en réduisant toute la réalité de l’Église à cette image. L’Église en elle-même n’est pas un sanatorium : l’Église est aussi la maison du Père".

Ou encore : "Une simple 'adaptation' de la réalité du mariage aux attentes du monde ne donne aucun fruit, au contraire elle est contre-productive : l’Église ne peut pas répondre aux défis du monde actuel par une adaptation pragmatique. Nous sommes appelés, en nous opposant à une facile adaptation pragmatique, à choisir l’audace prophétique du martyre. Grâce à elle, nous pourrons prendre l’Évangile à témoin de la sainteté du mariage. Un prophète tiède, à travers une mise en conformité avec l’esprit de l’époque, chercherait son propre salut, pas le salut que seul Dieu peut donner".

On peut lire ci-dessous un extrait de l'interview, les passages consacrés à la question de l’accès des divorcés remariés à la communion, où Müller réfute également un autre des mantras associés au pape François, celui de la "miséricorde" :

Lire ici le propos du Cardinal Müller : « La véritable dimension de la miséricorde de Dieu »

JPSC 

Commentaires

  • Il y a quand même de quoi s'interroger. Les thèses du cardinal Kasper sont désormais archi-connues. Il s'agit donc bien de ce "bon théologien", cité par François dès son tout premier Angelus, où déjà, on retrouvait la miséricorde.

    Le problème c'est que quand on collecte les déclarations de François, on réalise qu'il ne conçoit pas la miséricorde ACCOMPAGNEE de conversion (ce qu'on pourrait résumer, sans faire une leçon de théologie, par: "va et ne pèche plus). Pas de conversion. Pas de prosélytisme non plus. C'est "une ânerie", selon ses dires.

    Ce n'est donc pas faire offense au pape, ou tout aussi aberrant, chercher la moindre occasion pour le juger (qui suis-je pour juger ?), que d'essayer de comprendre ce qu'il dit. Après plus d'un an de pontificat, le nombre de déclarations, de gestes, de postures, doit nous conduire à nous interroger, surtout quand l'ambiguïté apparait. Il ne l'ignore pas.

    Voici encore un passage qui permet de se faire une opinion, en lien avec l'article reproduit ci-dessus, et plus précisément encore avec la question posée: de quel côté est le pape François.

    "Jésus vous aime beaucoup ! Saint Gaétan vous aime beaucoup ! Il ne vous demande qu’une chose : que vous vous rencontriez ! Que vous alliez chercher et rencontrer les plus démunis ! Mais pas tout seuls, non. Avec Jésus et avec saint Gaétan. Tu vas convaincre quelqu’un de se faire catholique ? Non, non, non ! Tu vas le rencontrer, c’est ton frère ! Et cela suffit."

    Non, non, non. TROIS FOIS NON ! Et pour bien être certain de ne pas laisser de doute, le coup de grâce à la fin: "Et cela suffit" ! Ahurissant. Ca pourrait venir d'un petit prétrillon conciliaire... Mais non, ça vient directement du sommet. Du pape.

    Source:
    http://www.zenit.org/fr/articles/fete-de-s-cayetano-a-buenos-aires-message-video-du-pape-francois

    Alors que faire ? Faire le gros dos et attendre que ça passe, comme je l'ai déjà entendu. Et garder le Christ et l'Evangile comme boussoles.

  • Oui garder le Christ et l'Evangile comme boussoles mais sans mettre un aimant du côté que nous croyons le bon.

  • @ philippe ... C'est pourtant bien ce que nous demande le Christ : l'amour charité pour notre prochain, comme pour Dieu. C'est le commandement dont découle tout le reste. Ou plutôt tout le reste est vain sans l'amour charité.
    .
    Je ne vois donc pas en quoi ces paroles du Pape ne seraient pas évangéliques ? Comment évangéliser sans montrer l'amour charité ?
    .
    Le Père Damien, la Mère Teresa, la Soeur Emmanuelle, n'étaient-ils en accord avec ces paroles du Pape François ?

  • Je ne vois pas où est le problème. Sa Sainteté François nous dit qu'il ne faut pas "convaincre l'autre de se faire catholique". Ceci veut bien dire que la foi n'est pas une démarche intellectuelle où l'on peut gagner par un argument plus efficace qu'un autre. La foi est une question d'adhésion, d'acceptation, la foi est une grâce. La seule chose que nous devons donc faire c'est montrer à l'autre à quel point la nourriture de l'amour du Christ ("Pas tout seul, mais avec le Christ" dit le Pape)est vitale pour l'âme humaine. Et ainsi, par notre charité, le mettre un peu plus en situation de recevoir la grâce.

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