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  • Le pape François envisage un pontificat court et renoncera comme Benoît XVI

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    De Jean-Marie Guénois dans « Le Figaro » (extrait):

    « Dans l'avion qui le ramenait de Corée, lundi, le pape François s'est entretenu pendant une heure avec les 72 journalistes de onze nationalités qui l'ont accompagné pendant son premier voyage en Asie. Les questions essentielles ont porté sur le principe d'une intervention en Irak, mais ce dialogue a aussi été l'occasion pour le Pape d'affirmer pour la troisième fois depuis son élection, il y a un an et demi, qu'il renoncera à sa charge dès lors qu'il sentira ne plus avoir les forces de l'accomplir. «Je ferai la même chose» a-t-il dit, en citant l'exemple de Benoît XVI. Et qu'il envisage, à 77 ans, un pontificat plutôt court: «Tout cela durera deux à trois ans.»

    Sur la question de la renonciation, il apparaît que l'idée devient de plus en plus claire dans son esprit. Évoquant la décision «noble, humble et courageuse» de son prédécesseur il a défendu le fait - «même si elle ne plaît pas aux théologiens» - que l'on s'habituera «aux papes émérites». Tout comme l'on s'est habitué aux «évêques émérites» qui étaient «des exceptions» il y a encore soixante-dix ans. Même «si la santé est bonne» a-t-il observé, « diminue avec un certain âge la capacité de bien gouverner car le corps se fatigue». Benoît XVI «a donc ouvert une porte qui est institutionnelle et qui n'est pas exceptionnelle (…) ».

    Réf. Le pape François envisage un pontificat court et renoncera comme Benoît XVI

    Une porte institutionnelle, qu’est-ce à dire ? Il est exact que les évêques sont invités à offrir leur démission à l’âge de 75 ans. Ce n’est pas du tout ce que prévoit le droit canonique pour un pape. Et à qui remettrait-il sa démission ?

    La renonciation d’un pape est prévue au canon 332 paragraphe 2 du Code de droit canonique : « S’il arrive que le Pontife Romain renonce à sa charge, il est requis pour la validité que la renonciation soit faite librement et qu’elle soit dûment manifestée, mais non pas qu’elle soit acceptée par qui que ce soit » et le canon 44 paragraphe 2 du Code des canons des Églises orientales. La seule condition pour que la renonciation soit valide est qu'elle soit faite « librement et se manifeste correctement ».

    Le droit canonique ne précise pas de personne ou d'instance à qui le pape devrait annoncer sa renonciation, laissant ouverte la possibilité de le faire à l'Église ou au monde en général. Mais certains commentateurs estiment que le Collège des cardinaux ou du moins son doyen doit être informé en premier lieu, car les cardinaux doivent être absolument certains que le pape a renoncé à son ministère pontifical avant qu'ils ne puissent valablement procéder à l'élection d'un successeur.

    Le Saint-Père Benoît XVI a usé de la faculté que lui ouvre le droit canonique de renoncer à sa charge, en conformité avec les règles de ce droit. Il n’appartient pas au peuple fidèle de porter un jugement sur la décision souveraine d’un pape, dont tout porte à croire qu’elle a été prise librement et après mûre réflexion.

    Cette décision doit être accueillie dans la prière, mais avec aussi la conscience qu’il s’agit d’un acte grave, qui ne peut, en aucune manière, être banalisé.

    La décision d’un pape d' "abdiquer" ou de rester à son poste jusqu’au bout (comme Jean-Paul II, dont le courage exemplaire face à la maladie est peut-être ce qui nous a le plus édifiés) est toujours et uniquement prise par lui, selon l’organisation de l’Église. Sa renonciation, Benoît XVI l'a décidée "en conscience devant Dieu" et il ne l’a soumise à personne. Il l’a simplement annoncée. 

    Pour la sauvegarde de la spécificité du ministère pétrinien, institué par le Christ lui-même, il est fondamental qu’il en demeure toujours ainsi.

    JPSC

  • James Foley a témoigné de sa foi catholique

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    C’est ce que rapporte « Le Salon Beige » :

    « Le journaliste américain, que les jihadistes en Syrie affirment avoir décapité, avait subi un premier enlèvement en Libye en 2011. Il avait ensuite rédigé une lettre, dans laquelle il témoignait de sa foi :

    « J’ai commencé à prier le rosaire. C’est ce que ma mère et ma grand-mère auraient prié. J’ai dit 10 ’Je vous salue Marie’entre chaque ’Notre Père’. Cela a pris du temps, presque une heure, pour compter 100 ’Je vous salue Marie’ sur mes doigts. Cela m’a aidé à maintenir mon esprit en éveil. »

    Dans une lettre poignante, écrite en 2011, James Foley, le journaliste américain assassiné mardi 19 août par les djihadistes de l’État islamique (EI), racontait la place qu’occupait la foi dans sa vie. Cette missive, publiée par l’université jésuite américaine Marquette en 2011 – où il avait effectué une partie de ses études —, faisait référence à la première prise d’otage dont le journaliste avait fait l’objet, durant six semaines en 2011, alors qu’il couvrait la révolution libyenne.

    Il y relate le premier coup de téléphone qu’il avait eu le droit de passer à l’un de ses proches, lors de cette première captivité. À l’époque, il avait appelé sa mère, Diane Foley. « Je priais pour qu’elle sache que j’allais bien. Je priais pour que je parvienne à communiquer avec elle à travers une quelconque force de l’univers », écrivait-il. « J’ai prié pour que tu saches que j’allais bien, avait dit le journaliste à sa mère, au téléphone. N’as-tu pas ressenti mes prières ? »

    « Oh, Jimmy, tant de gens prient pour toi », lui avait-elle répondu. La mère du jeune homme lui avait notamment appris l’existence de nombreuses chaînes de prières à son intention, à travers les États-Unis. « Ne les ressens-tu pas ? », avait interrogé sa mère. « Si maman, je les sens ». Dans sa lettre, le journaliste apparaît marqué par « la foi absolue (de sa mère) dans la force de la prière ».

    « Plus que tout, la prière a été ce qui aura permis ma liberté, d’abord ma liberté intérieure, et plus tard, le miracle de ma libération au cœur d’une guerre dans laquelle un régime n’avait aucune vraie raison de nous libérer. »

    Ref. Le témoignage de foi de James Foley, décapité par les jihadistes en Syrie

    JPSC

  • Le Califat islamique expliqué à l’hebdomadaire « La Vie » par un intellectuel musulman

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    Que signifie la résurgence du concept de "califat" en 2014 ? Entretien de Laurence Desjoyaux (hebdomadaire « La Vie ») avec Mohammed Hocine BENKHEIRA, directeur d'étude à l'École Pratique des Hautes Etudes (EPHE). Extraits.

    D'où vient ce « califat islamique» proclamé par Abu Bakr Al-Bagdadi en Irak ?

    Le groupe qui s'est auto-constitué en califat à Mossoul en juin 2014 adhère vraisemblablement au wahhabisme, une interprétation piétiste de l'islam, apparue au 18e siècle, à la suite d'Ibn Abd al-Wahhab.(…)  

    À quel califat historique ce groupe fait-il référence ?

    Le nom même du nouveau calife autoproclamé, al-Baghdadi, est une référence claire au califat des Abassides dont la capitale était Bagdad. Le califat s’est mis en place tout de suite après la mort du Prophète en 632.. C'est la grande époque de gloire du califat régnant sur un monde musulman unifié ; c'est cette période, idéalisée, que le califat autoproclamé veut retrouver (…).

    Quel est le rôle traditionnel du calife ?

    Toutes proportions gardées, le calife est un peu l'équivalent du pape, mais seulement sur le plan séculier. Il fait office de chef mais n'a guère de pouvoir religieux, en tout cas depuis le Xe siècle. Celui-ci est accaparé par les oulémas, les docteurs de la Loi, qui détiennent la véritable autorité juridico-religieuse. Le calife est donc là pour faire appliquer la loi islamique et unifier le monde musulman. C'est d'ailleurs l’objectif proclamé par le « calife » al-Baghdadi : dans un premier temps rétablir l'autorité de la loi islamique sur les musulmans et réunifier la communauté des fidèles.

    Pourquoi les musulmans sunnites auraient-ils besoin d'un calife ?

    Le calife est présenté comme le successeur du Prophète. Il doit d'ailleurs appartenir à la tribu de celui-ci : les Quraychites. Les chiites, eux, n'ont pas besoin de successeur du Prophète car ils ont des imams qui sont considérés comme des descendants du Prophète. Par ailleurs, là où il n'y a pas de califat, il y a des puissances locales qui s'érigent en entités politiques diverses. Du coup, c'est l'émiettement de la communauté musulmane et donc son affaiblissement. La seule force qu’a pu opposer le monde sunnite, sous la direction des Ottomans, au monde chrétien, c’était une relative unité. Tous ceux qui cherchent à restaurer le califat rêvent de cette unité perdue, parce qu’ils pensent que s’ils la retrouvaient, ils pourraient mieux faire échec au projet impérial des puissances occidentales.

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  • L'Allemagne se prépare à envoyer des armes en Irak contre les islamistes

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    Lu sur le site web du Figaro (extrait) :

    Le changement de doctrine est un petit événement. L'Allemagne se dit désormais «prête» à livrer des armes aux combattants kurdes qui, en Irak, affrontent les forces de l'État Islamique. Jusqu'à présent, Berlin s'était toujours refusé à la vente d'armes à des pays en guerre. Traumatisés par leur histoire, les Allemands hésitent à s'engager militairement, d'une manière ou d'une autre, en dehors de cadres internationaux biens définis.

    La «brutalité» des islamistes comme leurs méthodes «barbares», pour reprendre les mots des ministres de la Défense Ursula von der Leyen (CDU) et des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier (SPD), ont eu raison des préventions allemandes. Depuis plusieurs jours, le débat agite le pays, comme la communauté internationale. Une partie de la gauche, notamment les Verts, réclame un débat parlementaire et un mandat du Bundestag. La droite, elle, soutient l'idée d'une initiative allemande plus rapide.

    Après avoir consulté ses ministres, la chancelière Angela Merkel a finalement donné son feu vert à la livraison d'armes. Le président fédéral Joachim Gauck, une figure morale dans le pays, avait, au début de l'année, appelé les Allemands à surmonter leurs réticences (…).

    Réf. L'Allemagne se prépare à envoyer des armes en Irak contre les islamistes

    Pour mémoire, les ministres des Affaires étrangères de l'UE avaient cautionné vendredi dernier les livraisons d'armes aux combattants kurdes, la décision de livrer ces armes revenant toutefois à chaque Etat membre. Vu l’état actuel de leurs opinions publiques, plutôt frileuses, il était difficile  aux gouvernants européens de faire un pas de plus pour l’instant.

     JPSC

  • Irak: les djihadistes revendiquent la décapitation d'un journaliste américain

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    Lu sur le site web de "L'Express"

    Ce sont des images d'une rare violence: Les djihadistes, qui ont perdu du terrain en Irak après des frappes des Etats-Unis, revendiquent la décapitation d'un journaliste américain dans une vidéo diffusée sur Internet mardi soir. L'Etat islamique (EI) y montre un homme masqué et habillé de noir qui semble couper la gorge de James Foley, un journaliste américain qui avait été enlevé par des hommes armés en novembre 2012 en Syrie.  

    "Nous n'avons jamais été aussi fiers de notre fils Jim", a réagi sa mère, Diane Foley, dans un message sur Facebook. "Il a donné sa vie en essayant de montrer au monde les souffrances du peuple syrien." "Nous implorons les ravisseurs d'épargner la vie des autres otages. Comme Jim, ils sont innocents. Ils n'ont aucun pouvoir sur la politique du gouvernement américain en Irak, en Syrie ou ailleurs dans le monde", a-t-elle ajouté.

     Un deuxième journaliste apparaît sur la vidéo

     "Nous avons vu une vidéo qui prétend montrer le meurtre du citoyen américain James Foley par l'EI. Si elle est authentique, nous sommes horrifiés par le meurtre brutal d'un journaliste américain innocent et exprimons nos sincères condoléances à sa famille et ses amis", a indiqué Caitlin Hayden, porte-parole du Conseil de sécurité nationale dans un communiqué. Les services américains vont chercher à vérifier l'authenticité des images. 

    Dans cette vidéo, les djihadistes montrent aussi un autre journaliste américain identifié comme étant Steven Sotloff. Ils menacent de l'exécuter à son tour si le président américain Barack Obama ne met pas fin aux frappes aériennes américaines en Irak. Les deux journalistes sont vêtus d'une tenue orange, qui rappelle celle des prisonniers de Guantanamo. 

    Sur Twitter, nombreux sont ceux qui appellent ce mercredi à ne pas regarder ni partager la vidéo sur les réseaux sociaux pour respecter la mémoire de James Foley. Selon eux, reprendre les vidéos des djihadistes, cela à jouer le jeu de l'Etat islamique. Ils s'expriment notamment sous le hashtag #ISISmediaBlackOut. Les parents du journaliste sont peuvent d'ailleurs exiger le retrait de twitter des images de la scène, a expliqué un resopnsable de la plateforme.

     Réf. Irak: les djihadistes revendiquent la décapitation d'un journaliste américain

     Lire aussi: que penser du sondage selon lequel 15% des Français soutiennent l'Etat islamique? 

    JPSC

  • En Bosnie-Herzégovine, les catholiques sont discriminés

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    Extrait du Bulletin de l'Aide à l'Eglise en Détresse d'août-septembre 2014 :

    Il y a cent ans éclatait la première guerre mondiale. Le prétexte fut l’assassinat à Sarajevo de l’archiduc austro-hongrois François-Ferdinand et de son épouse. Quelle est la situation des chrétiens en Bosnie-Herzégovine aujourd’hui ? Qu’en est-il de l’aide de l’Europe ? Réponses du cardinal Vinko Puljic, archevêque de Sarajevo.

    Comment voyez-vous l’évolution de la situation des catholiques ces cent dernières années ?

    Selon nos statistiques, 458 990 catholiques vivaient en Bosnie-Herzégovine en 1914. Avant la seconde guerre mondiale, ils étaient 640 501. Et avant la dernière guerre, donc en 1991, les statistiques indiquaient 812 256 catholiques. Mais vingt ans plus tard, leur nombre a presque été divisé par deux : 443 084. Les familles catholiques ont toujours été les premières écoles de la foi. Mais à cause de la guerre de 1991, beaucoup de familles ont dû fuir, et ce sont surtout les personnes âgées qui sont revenues. La politique ne favorise pas le retour des catholiques. Aujourd’hui, il y a un manque de jeunes familles et donc de vocations religieuses.

    Les chrétiens vivent-ils aujourd’hui dans une plus grande paix qu’il y a 100 ans ?

    Sous la domination ottomane, les chrétiens étaient victimes de discrimination. Depuis 1914, une période de tolérance a commencé. L’administration ecclésiastique a été rétablie, ainsi que les écoles, églises et cathédrales qui ont été reconstruites. Aujourd’hui, l’Église catholique en Bosnie-Herzégovine est un pont entre Orient et Occident, d’un point de vue culturel et religieux. Sur cette voie du dialogue, l’éducation dans les écoles catholiques joue un rôle de premier plan. C’est aussi à cela que sert le Centre de jeunesse Jean-Paul II avec des programmes qui aident chacun à vivre sa propre identité.

    Il y a tant de choses que nous pouvons faire ensemble pour le bien de tous. Cet esprit de solidarité existe aussi chez beaucoup de musulmans. Mais depuis la guerre de 1991-1995, les relations ont changé. L’influence des pays arabes est devenue plus forte. La radicalisation se développe. Cela dérange même les vieux musulmans qui ont toujours vécu avec les chrétiens. Mais l’argent compte, surtout en politique. A cela s’ajoute l’incertitude juridique, surtout pour les catholiques.

    Les chrétiens reçoivent-ils de l’aide de l’Europe ?

    Très diversement. Deux exemples : quand l’Église orthodoxe serbe a commencé la reconstruction des églises orthodoxes détruites à Mostar, tous les représentants internationaux l’ont soutenue. Même chose pour celles de Sarajevo. Quand les musulmans ont commencé la restauration de la mosquée de Banja Luka, ils ont obtenu le soutien du gouvernement américain. Mais quand nous, catholiques, avons demandé de l’aide, on nous a répondu qu’on ne soutenait pas les Églises mais seulement le patrimoine culturel. L’Eglise catholique n’en fait-elle pas partie ? Il en va de même pour ce qui est du soutien aux réfugiés souhaitant rentrer. Beaucoup pour les autres, et peu, voire rien, pour les catholiques.

    La région récupère-t-elle de la catastrophe naturelle du printemps ?

    Quarante paroisses de mon archidiocèse ont été inondées. Dans vingt d’entre elles, les pertes sont totales. La première vague de solidarité a été formidable, c’était une question de survie. Maintenant, il s’agit de vivre. Le bétail a été décimé, les granges, maisons et meubles sont détruits. Beaucoup de gens n’ont tout simplement plus la force de recommencer à zéro. L’État a échoué. Personne ne se soucie des invasions de moustiques, ni de la réparation des digues fluviales endommagées. Mais le plus gros problème est la création d’emplois, le développement économique. De quoi allons-nous vivre ?

  • Le pape et l’Irak : Les chrétiens d’Erbil restent dubitatifs

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    D'Agnès Richieri, correspondante en Irak du journal « La Croix » :

    « Seul le gouvernement régional du Kurdistan semble avoir suivi de près l’intervention papale. Au camp de Mar Youssef d’Erbil ce matin, les déplacés chrétiens ne manifestent pas d’enthousiasme particulier. Il fait déjà chaud et une tempête de sable s’est abattue sur la ville.

    « Les choses n’avancent pas, ici »

    « Ah bon, le pape s’est prononcé en faveur d’une intervention en Irak ? », répète Amir, un réfugié de quarante ans venu de Qaraqosh. Lassé de ces médias occidentaux qui viennent faire leurs interviews comme on fait ses courses, il hausse les épaules et s’éloigne.

    Autour, personne ne semble être au courant. À peine sont-ils intrigués par la nouvelle. « Ils (la hiérarchie ecclésiale) ne font toujours que parler, explique Souleimane, lui aussi réfugié de Qaraqosh. Sans Internet ni télévision, on ne sait pas ce qu’ils disent. Mais ce qu’on voit, c’est que les choses n’avancent pas ici. »

    Pas d’aide de Bagdad, ni du Kurdistan 

    Depuis deux semaines, les déplacés chrétiens sont pris en charge exclusivement par l’Église et la communauté chrétienne d’Erbil, avec l’aide ici et là d’organisations internationales.

    L’aide promise par le gouvernement central de Bagdad puis par le gouvernement régional du Kurdistan n’est toujours pas arrivée.

     La logistique avant tout 

    Mgr Georges Casmoussa, ancien archevêque syrien-catholique de Mossoul, comprend bien ses ouailles. Lui non plus n’a pas entendu parler de l’intervention du pape, pris comme il est par la logistique du nouveau camp qui vient d’ouvrir en face de l’église : « Que le pape soutienne l’entente occidentale pour chasser Daesh (nom arabe de l’État islamique, NDLR) de cette région et que cette chasse mène ensuite à la libération des régions chrétiennes, yézidies etc., c’est aussi pour sauvegarder les intérêts du Kurdistan et donc l’Occident », commente-t-il.

    Les seuls qui semblent avoir suivi de près l’intervention papale sont les membres du gouvernement régional du Kurdistan, qui se positionne habilement depuis quelques semaines comme une terre de minorités et de défenseurs des droits de l’homme.

    « On apprécie le soutien du Vatican, remercie Sirwan Zahawi, conseiller juridique du premier ministre kurde. Mais on espérait plus, notamment une visite du pape, comme reconnaissance de la coexistence pacifique qu’offrent les Kurdes. »

     La perennité de la communauté 

    « Cette intervention papale va faire le tour des médias pendant quelques jours, ajoute Mgr Casmoussa. On va analyser ce que ça représente en termes de Guerre Sainte etc. mais l’on oubliera encore l’essentiel qui est le respect de la liberté et le droit à la vie des chrétiens d’Orient. »

    À ses yeux, protéger les terres chrétiennes ne suffira pas à assurer la pérennité de sa communauté. « Seules des garanties locales, à travers une évolution des mentalités et des droits égaux reconnus dans la Constitution irakienne, pourront accomplir cela, explique-t-il. Seulement voilà des années que nous demandons une pression internationale sur Bagdad pour l’obtenir, en vain. Nous écrivons donc à mes yeux les dernières lignes de notre histoire en Irak. »

    Ref. Les chrétiens d’Erbil restent dubitatifs

    Dans l’avion qui ramenait le pape de Séoul à Rome, à la question d’un journaliste américain : « Alors que les États-Unis ont commencé à bombarder les terroristes en Irak pour prévenir un génocide, soutenez-vous ces frappes ? », François avait répondu qu’il est « licite d’arrêter l’agresseur injuste.  Je dis bien ‘arrêter’, je ne dis pas bombarder ou faire la guerre. Les moyens de l’arrêter devront être évalués ». Le pape n’a donc pas fermé la porte à une intervention militaire, mais il n’a pas non plus donné son approbation aux opérations américaines actuelles. Le problème, à ses yeux, tient à ce que les États-Unis ont décidé de manière unilatérale leur intervention militaire. Or, pour le pape, « un pays ne peut pas juger tout seul comment arrêter l’agresseur injuste ».  

    A ce train là, le Califat islamiste aurait donc encore quelques beaux jours devant lui. Mgr Silvano Tomasi, représentant permanent du Saint-Siège à l’ONU avait été beaucoup moins en retrait,  estimant, dès le 9 août : « peut-être  l’action militaire est–elle nécessaire en ce moment pour arrêter l’avancée des djihadistes en Irak ».

    Quant à une éventuelle visite aux réfugiés, le pape François s’est montré plutôt évasif  (« en ce moment ce n’est pas la meilleure chose à faire »).

    JPSC

  • Centième anniversaire du génocide des Arméniens : le pape François célèbrera une messe

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    Le 12 avril 2015, le pape Francois célèbrera une messe pour la mémoire des 1.500.000 armeniens victimes du génocide de 1915. Il devrait appeller à la reconnaissance internationale du génocide des Armeniens.

    source

    http://www.prensaarmenia.com.ar/2014/08/pope-francis-will-celebrate-mass-for.html

  • Chrétiens persécutés : dans l'Orient compliqué, ne jamais abandonner ses amis

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    De Renaud Girard sur « Figaro-Vox » ;

    "Il aura fallu attendre l'été 2014 pour que le grand public occidental réalise enfin le drame de l'éradication des Chrétiens d'Orient. Le phénomène n'est pas nouveau, mais il s'est accéléré depuis la chute de Mossoul aux main des  fanatiques de l'État islamique (Isis, selon son acronyme anglais).Dans cette ville de Haute Mésopotamie baignée par le Tigre, qui est l'antique Ninive, le christianisme remontait au 4ème siècle.

    Devant ces photos de jeunes chrétiens crucifiés pour avoir refusé d'abjurer leur foi, l'Occident se rend compte de l'extraordinaire gâchis qu'il a provoqué en Irak. Quoi, c'est cela le résultat des interventions militaires occidentales entre le Tigre et l'Euphrate! Deux invasions terrestres de l'Irak (l'une avortée en février 1991, l'autre totale en mars 2003), toutes les deux ordonnées par des présidents américains chrétiens pratiquants, pour aboutir à ces crucifixions! A Mossoul sous Saddam Hussein, il était dangereux de faire de la politique. En revanche, chacun pouvait y pratiquer son culte à sa guise et les femmes pouvaient marcher librement dans la rue, voilées ou non, sans que personne ne vienne les inquiéter. Je me souviens du père dominicain Youssef Thomas qui, en février 2003 à Bagdad, se réjouissait secrètement devant moi de l'arrivée des Américains, pensant qu'ils allaient réussir à y implanter la liberté politique, la démocratie et l'État de droit. Combien d'espoirs de citoyens irakiens sincères George W. Bush et Tony Blair ont-ils trahis! Que les États-Unis utilisent aujourd'hui leur aviation et leurs forces spéciales pour endiguer la vague noire du fanatisme islamique de l'Isis est la moindre des choses. Le fiasco anglo-américain en Irak de 2003-2010 représente un gigantesque abandon des chrétiens, car c'est cette communauté ancestrale qui a payé le plus cher le prix du chaos. Sourds aux conseils de leur allié français, les anglo-saxons ont commis une grave faute politique en envahissant l'Irak le 20 mars 2003. Mais ils en ont commis une encore plus grave, morale et stratégique, en se retirant sans avoir réussi à construire le «Nouveau Moyen-Orient» démocratique qu'ils avaient imprudemment promis urbi et orbi. En abandonnant à leur sort les Irakiens qui avaient cru en elle - au premier rang desquels les chrétiens -, l'Amérique n'a pas commis qu'une faute morale. Stratégiquement, elle a perdu son pouvoir dissuasif dans le monde arabo-musulman. Au Moyen-Orient, si vous abandonnez un ami, c'est que vous êtes faible. Et vos ennemis ne tarderont jamais beaucoup à venir exploiter votre faiblesse.

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  • Tournai, du 31 août au 20 septembre : "Musiques à la Cathédrale"

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    Affiche_Musica2014_A4.jpg

    La 6e édition du festival "Musiques à la cathédrale" se déroulera du 31 août au 20 septembre 2014.

    Encouragés par le succès des saisons précédentes et l'accueil enthousiaste du public, nous proposons cette année encore une programmation de haut niveau qui fait la part belle à la musique vocale et instrumentale sans oublier l'orgue ni la trompette. 
    Découvrez vite le programme et les artistes sur notre site.

    A très bientôt dans la cathédrale de Tournai!

    L'équipe de musiCA