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François Fillon : «Il faut une puissante réponse militaire en Irak»

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L’ancien premier ministre français, au « Figaro », sans langue de bois :

 « LE FIGARO - Que faire pour lutter contre les exactions des djihadistes en Irak?

François FILLON - On ne peut répondre que par la force au danger et à la menace que représentent ces djihadistes, organisés, suréquipés. Il y a des milliers d'apprentis terroristes étrangers qui se sont engouffrés dans leur combat fanatique. On ne peut pas les laisser faire et ignorer leur crime, non! Barbarie, cynisme, violences inouïes… C'est une sorte de fascisme intégriste où tout opposant mérite la mort. Sans parler de l'esclavage ou de la traite des femmes… À cinq heures de vol de Paris, on vend des femmes sur le marché et on s'en vante! On assassine des enfants, des vieillards, des handicapés… C'est une question de civilisation. C'est l'humanité qui est interpellée par cette violence radicale. J'appelle donc à la force et à une réponse militaire puissante! Le président Obama a raison quand il dit qu'il faut éradiquer l'État islamique, car c'est l'alerte rouge en Irak. Cette menace pèse désormais sur le monde entier.

Comment s'engager concrètement?

Il y a trois urgences pour l'Irak. La première est humanitaire. Les réfugiés que j'ai rencontrés vivent dans des conditions épouvantables. Ils ne sont pas dans des camps mais dans les rues, les parcs, les églises, là où ils peuvent. Il fait actuellement 50° à l'ombre mais il va bientôt faire très froid, car cela va durer un certain temps. Je demande donc la réunion d'une conférence des pays donateurs pour organiser une aide immédiate en matière de logement, de santé et de scolarisation. Je suis choqué de constater l'inaction de l'Europe qui réagit d'ordinaire très rapidement à ce genre de drame.

Sur le plan militaire?

Il faut constituer sous l'égide de l'ONU une coalition internationale qui soit en mesure d'intervenir, y compris sur le terrain. La proposition de François Hollande de réunir une conférence internationale sur la question irakienne est une bonne idée. Je la soutiens à fond, à condition de déboucher sur l'implication dans le conflit des pays de la région comme la Turquie, l'Iran et les pays du Golfe, car il y a des interrogations sur qui aide et finance l'État islamique. Et pourquoi la plupart des combattants islamistes arrivent par la Turquie…

Quelle est votre troisième urgence?

Le gouvernement français doit se porter juridiquement devant la Cour de justice internationale, contre les auteurs de ces crimes et contre les dirigeants des États qui les soutiennent et les financent.

La France en fait-elle assez?

Il faut reconnaître que la France s'est engagée. Les livraisons d'armes ont commencé. J'ai rencontré les responsables militaires kurdes qui sont élogieux à cet égard, même si cela ne va pas assez vite. Ma démarche n'est pas partisane. Dans cette crise irakienne, la politique française va dans le bon sens, même si elle n'est pas assez puissante. Le président de la République devrait prendre des initiatives plus visibles pour entraîner les Européens.

Voyez-vous des risques de répercussions en France?

Si on ne stoppe pas l'État islamique aux portes du Kurdistan, le combat sera demain à Istanbul, Francfort, Paris, Londres… Il faut éviter la contagion et être absolument intransigeant en «criminalisant» toute participation à ce djihad pour que des citoyens français ou des personnes qui vivent sur notre territoire et qui manifestent d'une manière ou d'une autre un soutien à cette guerre puissent être pénalement responsables, condamnés, expulsés s'ils ne sont pas de nationalité française.

 Pourquoi êtes-vous parti là-bas?

 J'ai évoqué l'urgence humanitaire et militaire, mais il y a au cœur de cette question celle des chrétiens d'Orient. Leur extinction est désormais possible. La France a un rôle spécifique dans ce domaine que l'histoire lui a confié. J'estime donc nécessaire de mettre la lumière du projecteur sur eux. »

Réf. François Fillon : «Il faut une puissante réponse militaire en Irak»

Merci à Jean-Marie guénois pour cette interview. Enfin un catholique concret, politiquement engagé sans langue de buis dans cette odieuse affaire où, après tant d'autres,  le pape lui-même a vidé l’eau de quelques bénitiers; ce qui est peut-être, après tout, son rôle. JPSC

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