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Divorcés-remariés : le cardinal Kasper exclut un second mariage mais plaide en faveur "d'un radeau pour se sauver"

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Le prochain synode sur la famille, on le sait, suscite des controverses. Le cardinal Kasper avait en quelque sorte ouvert le ban en plaidant notamment en faveur d'une approche pastorale de la question des divorcés-remariés. Cette position susceptible d'ouvrir des brèches dans la position traditionnelle de l'Eglise notamment quant à l'accès à l'Eucharistie a conduit d'autres cardinaux à monter au créneau pour défendre la doctrine de l'Eglise; ils publient un livre réfutant les arguments des "libéraux". Aujourd'hui, le cardinal Kasper réagit à cette publication en répondant aux questions du vaticaniste Andrea Tornielli; la traduction de cette interview figure sur le site "Benoît-et-moi" : http://benoit-et-moi.fr/2014-II/actualites/tornielli-interviewe-kasper.html

Commentaires

  • Pour les hérésies protestantes, il n'y a quasiment pas de sacrement, et notamment pas de sacrement d'ordination ni de mariage. On dirait que pour eux, Dieu n'intervient jamais dans leur vie. Ils ne font qu'en parler, plus ou moins doctement, mais décident sans Lui ce qu'ils doivent ou peuvent faire. Ils consultent d'ailleurs plus leurs César que Dieu Lui-même. D'où la multiplicité de ces hérésies et de leurs façons de faire. Normal donc que chez les protestants, le mariage peut être manipulé et changé de version, comme on lance un nouveau logiciel Windows.
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    À mon avis, le Cardinal Kasper a été trop influencé par leurs façons de voir et de faire. Il fut en effet Président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens. S'il a un peu trop écouté les discours protestants, il en a peut-être perdu de vue l'unité des catholiques. Or, cette unité autour de notre Pape est justement ce que nous envient le plus les protestants, qui errent sans boussole, au gré des fluctuations du monde, selon les lieux et les époques.

  • Toutes les justifications du cardinal Kasper pour ses propositions reposent sur un grand sophisme dont la contradiction interne apparaît lorsqu'il est clairement énoncé: "L’Église est essentiellement et fondamentalement un instrument de miséricorde pour toutes les personnes, mais elle n'a jamais été miséricordieuse envers les personnes civilement divorcées et remariées (ni envers les personnes qui vivent en concubinage, ni envers les personnes qui pratiquent l'homosexualité, ni envers les protestants, ni envers les non-chrétiens, toutes ces personnes auxquelles elle ne donne pas la communion)." L’Église est instrument de miséricorde, mais elle ne fait pas miséricorde. Étrange... Un vrai sophisme.
    En réalité, c'est justement en raison de sa mission de miséricorde et de salut que l’Église n'a jamais accepté de donner la communion aux personnes civilement divorcées et remariées. L’Église sait que si elle le faisait, il en résulterait pour eux un mal spirituel bien plus grand que celui qui les touche déjà. Un aspect majeur de la foi catholique que le cardinal Kasper élude complètement: l'effet spirituel de la communion est salvifique pour celui qui a regretté ses péchés et y a renoncé, mais il est doublement néfaste pour celui qui n'a pas renoncé à sa situation d'infidélité (ou autre majeure contradiction avec l'essentiel de la loi de Dieu). Et cela, c'est de vérité révélée, et enseignée invariablement par l’Église depuis ses origines.
    Le second sophisme est donc de parler de 'discipline' sur cette question. C'est faux, il ne s'agit pas d'une discipline mais d'une conséquence directe de la foi de l’Église sur les effets spirituels de la communion sacramentelle (qui est radicalement différente de la dite 'communion spirituelle', dans sa nature même).

  • Et s'il ne s'agissait pas de cela, alors quelle serait bien la raison pour laquelle l’Église aurait refusé pendant 2000 ans de donner la communion aux personnes qui ont contracté une seconde union après un divorce, et dont Henry VIII n'est qu'un exemple plus connu parmi des milliers d'autres à travers l'histoire, notamment dans l'antiquité chrétienne et dans les temps modernes ?
    Croit-on qu'il s'agit d'une 'punition' dont le but aurait été d'éloigner du Christ toutes ces personnes ?
    Si c'était cela, il serait bien honteux de faire partie d'une église aussi constamment et invariablement cruelle tout au long de son histoire.
    Non, cette norme découlant directement de la foi fait bel et bien partie de la mission de salut et de miséricorde de l’Église catholique, et le radeau pour se sauver, il est faux d'affirmer que l’Église de l'a pas offert à tous ceux qui le demandaient pendant toute son histoire. Ce radeau est la confession, accessible aux 'divorcés-remariés' aux mêmes conditions d'institution divine que tout autre baptisé, c'est-à-dire de regretter tous ses péchés graves et d'y renoncer, dans ce cas-ci la seconde union, incompatible avec la fidélité au premier mariage indissoluble.
    Sinon, il ne nous resterait plus qu'à croire que la véritable Église du Christ serait l'église anglicane, et que l’Église catholique aurait eu tort sur toute la ligne depuis le début.

  • Pauvre Job: "S'il a un peu trop écouté les discours protestants, il en a peut-être perdu de vue l'unité des catholiques. Or, cette unité autour de notre Pape est justement ce que nous envient le plus les protestants, qui errent sans boussole, au gré des fluctuations du monde, selon les lieux et les époques."

    Cette perception d'unité s'écroule dès qu'on examine en profondeur la valeur réelle de bien des sacrements administrés dans un passé récent et c'est probablement ce que le Pape François veut remettre en valeur tout en témoignant d'une immense compréhension pour les vrais problèmes des chrétiens. En ce qui concerne le baptême bien peu savent qu'Hitler a reçu ce sacrement peu après sa naissance, la confession est devenue une affaire de quelques minutes suivie d'une mini pénitence quant au mariage, s'il est encore fort respecté aux Philippines et en Afrique, en Belgique dans les années 80 il était relativement assez facilement annulé malgré la présence d'un enfant. Le sophisme dont on ne tient pas compte est celui qui donne théoriquement une valeur spirituelle absolue à des sacrements administrés par automatisme rituel sans prendre le temps de connaître la profondeur de la spiritualité de ceux qui les demandent. Même l'eucharistie semble être pour certains membres du clergé une question de rendement et statistiques car il y a quelques semaines sur KTO un dignitaire s'est vanté d'avoir reçu dans sa vie autant de centaines ou de milliers de fois ce sacrement.

    Le résultat est que des millions d'enfants vivent une situation familiale théoriquement incompatible avec la doctrine de l'Eglise et une fois adolescent ne parviennent plus à y faire confiance.

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