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  • L'intolérance inscrite dans les gènes de l'Islam ?

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    Lu sur ce site canadien :

    Rémi Brague : « Dans les gènes de l'islam, l'intolérance »

    Rémi Brague est philosophe et historien de la pensée médiévale arabe et juive. Il est l’auteur, entre autres, de « Europe, la voie romaine » (1999), « La loi de Dieu. Histoire philosophique d’une alliance » (Gallimard, 2005), et de « Modérément moderne » (Flammarion, 2014). Il s’exprime au sujet des assassinats de Charlie Hebdo :

    « L’attentat contre les dessinateurs de Charlie Hebdo rappelle de vieilles histoires qu’il me faut malheureusement rappeler ici.

    À l’époque de Mahomet, dans l’Arabie du début du VIIe siècle, il n’y avait évidemment pas de journalistes, faute de journaux, d’imprimerie, etc. Mais il y avait des poètes. Leurs vers, transmis d’abord de bouche à oreille, pouvaient être louangeurs ou satiriques. Ils influençaient l’opinion, comme le font de nos jours les organes de presse. Lorsque Mahomet se mit à prêcher son dieu unique, prétendit en être le messager et se mit à légiférer en Son nom, déclarant ceci « permis » ou cela « interdit », certains de ces poètes se moquèrent de lui. Mahomet savait pardonner à ceux qui l’avaient combattu, mais ne tolérait pas qu’on mette en doute sa mission prophétique. Il demanda donc qui allait le débarrasser de ces poètes. Des volontaires se présentèrent et les assassinèrent. Ils tuèrent d’abord Ka'b ibn Achraf, un juif, puis Abou Afak, un vieillard, enfin Asma bint Marwan, une femme qui allaitait. Leurs meurtres sont racontés dans la plus ancienne biographie de Mahomet, « La vie de l’envoyé d’Allah » (Sirâ) d’Ibn Ichak, éditée par Ibn Hicham vers 830. Abdourrahman Badawi en a donné une traduction rocailleuse, mais intégrale (Beyrouth, Albouraq, 2001, 2 vol.), qu’on préférera aux nombreuses adaptations de ce texte, qui sont toutes plus ou moins romancées. Mahomet assura les assassins qu’ils n’avaient commis aucune faute, un peu dans l’esprit du verset du Coran : « Ce n’est pas vous qui les avez tués ; mais Dieu les a tués » (sourate VIII, verset 17 a).

    On comprend l’embarras des musulmans d’aujourd’hui. Je ne possède pas de statistiques fondées sur des sondages d’opinion parmi eux, mais tout nous invite à croire que leur grande majorité désapprouve ces crimes. Et, en tout cas, ceux qui s’expriment les condamnent sans nuances. Ce qui est à leur honneur. Mais, au-delà du refus constamment réitéré, et d’ailleurs légitime, de l’« amalgame » et de la « stigmatisation », comment dire que ces agissements n’ont rien à voir avec l’islam ? Le Coran appelle Mahomet « le bel exemple » (sourate XXXIII, verset 21), qu’il est loisible, voire louable, d’imiter. Comment ne pas comprendre que certains se croient autorisés à commettre en son nom et pour le venger ce genre de crimes ? »

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  • Lybie : 21 chrétiens sont détenus par l'EI

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    Lu ICI :

    Lybie- 21 Egyptiens "chrétiens" ont été kidnappés

    La branche libyenne de l'organisation Etat islamique (EI) a affirmé détenir 21 chrétiens dont elle publie les photos dans un communiqué diffusé lundi sur les forums jihadistes, selon le centre de surveillance américain des sites islamistes SITE.

    Le groupe ne précise pas la nationalité des personnes enlevées mais semble faire allusion au rapt de 20 Egyptiens, confirmé lundi par le ministère égyptien des Affaires étrangères. Le communiqué présente les photos comme "celles de 21 chrétiens croisés arrêtés par les soldats de l'EI dans différentes régions de la province de Tripoli". Il ne précise pas la date de leur rapt et ne formule pas d'exigences pour leur libération.

    Confirmation

    Le ministère des Affaires étrangères a confirmé lundi "le rapt dans deux incidents séparés de 7 et 13 Egyptiens qui sont toujours détenus". Il n'a pas précisé la date de leur enlèvement ni les responsables. (...)

  • Nigeria, Cameroun... trop africains pour que l'on s'en soucie ?

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    Lu sur le site de La Croix :

    Le Cameroun lutte contre Boko Haram

    L’armée camerounaise a réussi à repousser une attaque de Boko Haram dans le nord du pays, lundi 12 janvier.

    Pose d’explosifs, attaques de véhicules de transports en commun et de bases militaires, incendies dans les villages, vols de bétail… La secte islamiste a lancé depuis plusieurs mois une série d’attaques dans le nord-est du Nigeria, à la frontière avec le Cameroun et le Tchad, où les combattants progressent à un rythme important, semant la terreur sur leur passage.

    Le principal axe routier du nord du Cameroun, reliant Maroua à Kousseri, poste-frontière avec le Tchad, est désormais sous la menace permanente d’attaques de Boko Haram. Dans les zones situées près des frontières, les villageois migrent vers l’intérieur de la région, redoutant les exactions des islamistes armés.

    ATTAQUE CONTRE UNE BASE MILITAIRE À KOLOFATA

    Lundi 12 janvier, « 143 terroristes » de Boko Haram et un soldat camerounais ont été tués lors d’une attaque dans la ville camerounaise de Kolofata, selon un bilan du gouvernement. L’objectif de Boko Haram aurait été le camp militaire de Kolofata, où est situé un bataillon d’intervention rapide, une unité d’élite de l’armée camerounaise.

    Le gouvernement se félicite de « la plus lourde perte subie par la secte criminelle Boko Haram », qui réalise depuis plusieurs mois des incursions sur le territoire camerounais. Les combats violents ont duré plus de cinq heures selon les militaires camerounais, faisant fuir la population locale.

    LES SOLDATS NIGÉRIANS CRITIQUÉS

    Le Cameroun a mené des frappes aériennes en décembre contre Boko Haram. Le chef du groupe islamiste avait alors répliqué dans une vidéo sur Youtube qu’il s’en prendrait au Cameroun et à son président Paul Biya.

    Au Cameroun, l’attitude du Nigeria et de la communauté internationale face à la progression de Boko Haram est très critiquée. « Les soldats nigérians désertent leurs positions en abandonnant leurs armes. Ce sont avec leurs armes que nous sommes attaqués », accuse le responsable militaire camerounais.

    « L’ONU a condamné la situation dans l’extrême-nord du Cameroun, mais elle ne doit pas se contenter d’une simple condamnation. Elle doit agir », demande cet officier. « Le séisme vient du Nigeria et nous nous battons seuls pour contenir la menace », se désole pour sa part un chef du bataillon d’intervention rapide. 

    AUTOUR DE BAGA, DES VILLAGES RASÉS

    À Baga, au Nigeria, des corps sont toujours abandonnés dans les rues de la ville selon des témoins sur place. Boko Haram avait attaqué ce carrefour commercial du nord-est du pays la semaine dernière et rasé une quinzaine de villages alentour.

    Lire également : nigeria-je-souhaite-une-grande-manifestation-comme-a-paris/

  • Au Sri Lanka, le pape insiste sur le processus de guérison dont le pays a besoin

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    Lu sur le site d'Eglises d'Asie (eglasie.mepasie.org) :

    En arrivant au Sri Lanka, le pape porte l’accent sur « le processus de guérison » dont a besoin le pays

    A 9 heures, heure locale, ce 13 janvier, le pape François est arrivé au Sri Lanka pour une visite apostolique de deux jours, la troisième d’un pape dans ce pays d’Asie du Sud. Le pape a été accueilli à l’aéroport international de Colombo par le président tout nouvellement élu Maithripala Sirisena, entouré de son gouvernement, formé la veille. Si le pape a déclaré que sa visite était d’abord « pastorale », il a immédiatement abordé la nécessité pour ce pays de dépasser « l’héritage amer d’injustices, d’hostilités et de défiance laissé par le conflit » qui a vu la minorité tamoule et la majorité cinghalaise se livrer « aux horreurs de la guerre civile ». Centrant son propos sur la notion de « guérison » et citant l’épître aux Romains (1), il a affirmé que le pays ne connaîtra la paix qu’en « faisant vaincre le mal par le bien ».

    Retransmise en direct par la télévision nationale ainsi qu’à la radio, la cérémonie d’accueil du pape s’est déroulée à l’aéroport sans que rien ne transparaisse de ce qui occupe la Une de la presse locale, à savoir les suites de l’élection présidentielle du 8 janvier dernier et le fait que le président sortant, Mahinda Rajapaksa, a très sérieusement tenté de mener un coup d’Etat le 8 au soir. Alors que sa défaite dans les urnes devenait évidente, Mahinda Rajapaksa a en effet envisagé d’obtenir des chefs de l’armée et de la police qu’ils bloquent le processus électoral. La tentative de coup d’Etat a rapidement avorté lorsque ces derniers ont signifié qu’ils ne sortiraient pas de la légalité constitutionnelle.

    C’est donc devant ce gouvernement tout juste formé et ce président fraîchement élu, porteurs d’un important espoir de changement et de retour à l’Etat de droit, que le pape s’est exprimé en réponse au court mot de bienvenue du président Sirisena.

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  • "Pourquoi j'ai marché à Paris dimanche", par Tugdual Derville

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    Le sens de l’unité (source)

    Pourquoi avez-vous marché dimanche 11 janvier 2015 à Paris ?

    Tugdual Derville : Pour la liberté et pour la vie. La première des libertés, sans laquelle toutes les autres sont lettre morte, c’est la liberté de vivre. Et la seconde, c’est celle de conscience qui passe par la liberté d’expression. Cette dernière peut se discuter et se contester en justice. Mais dès qu’il y a mort d’homme, nous entrons dans la démesure, l’absolu, l’injustifiable. Bien sûr, il y a mille façons de rendre hommage à l’existence de ceux qui ont été si injustement fauchés. Mais la mort appelle à la fraternité universelle, et nous avons besoin de rites qui nous mobilisent à la hauteur de l’enjeu. C’est ce sentiment de fraternité que nous avons pu vivre dans les rues où ont marché des millions de personnes dans une tonalité impressionnante : grave et simple.

    Ne faut-il pas craindre les récupérations partisanes ou idéologiques en tête des foules ?

    Ne sont-elles pas dérisoires ? Elles s’autodétruisent comme autant de fautes de goût. Mais attention à ne pas juger trop vite comme « récupératrices » des attitudes simplement humaines : qu’on s’enlace, qu’on s’embrasse, qu’on pleure – jusqu’au sommet de l’État – c’est un hommage à l’humanité de tous. Le deuil appelle la ferveur et l’entière miséricorde. Qu’aient été assassinés des caricaturistes souvent virulents, qui ont pu blesser nos convictions intimes, rend encore plus nécessaire d’être là. Leur mort, mais aussi celle de juifs religieux et de membres des forces de l’ordre casse toutes les barrières, et force l’unité. Même si certains dessins et légendes blasphématoires de Charlie Hebdo m’ont paru injurieux, d’autres ont pu l’être pour nos adversaires : je pense à un dessin de Charb particulièrement acerbe contre la GPA. Il est des moments, dans l’histoire d’un pays, où il faut savoir défiler avec ses adversaires.

    Comment avez-vous perçu cette unité nationale et internationale ?

    Ces attaques terroristes ont réveillé la France comme un électrochoc. Chacun se sent intimement touché… Que ces assassinats aient fait descendre tant de personnes dans les rues, courageusement — car on pouvait craindre des attentats suicides ou des mouvements de foule — participe à la légitime fierté nationale. On vérifie l’or à l’épreuve du feu. Assurément, la France est un pays unique, qui a un destin qui la dépasse. Pareils événements forgent l’Histoire. Et nous devons en interroger le sens : en l’occurrence, jamais autant de Français ne sont descendus dans la rue. Et jamais autant de chefs d’État : un quart de ceux de la planète ! Tout cela paisiblement et de façon extrêmement digne. C’est une réponse cinglante au terrorisme.

    Pourtant, des Français n’ont pas voulu manifester, se méfiant de pareils mouvements « unanimes ».

    Je les comprends. Certains craignent une forme d’hystérie collective. Des leaders politiques, comme Daniel Cohn-Bendit, avaient laissé entendre que ces marches constitueraient la revanche de l’idéologie libertaire, qui allait se réapproprier la rue ! Mais les Français ont manifesté leur soif d’unité, de sécurité, de communion et de respect. Ils se sont révoltés contre la mort semée par la folie. En témoignent les applaudissements, bien mérités, adressés aux forces de l’ordre. Je respecte ceux qui se sont tenus à l’écart de pareils événements, parce qu’ils se considèrent rejetés, stigmatisés et humilés. Bon nombre de musulmans, qui vivent paisiblement, se sentent dans une impasse et souffrent. Des catholiques ont aussi le sentiment que la société est devenue si laïciste qu’elle bride la capacité d’expression des religions, tout en se montrant incapable de les défendre contre des agressions à forte portée symbolique. Je pense à celles des Femen, au cœur même des sanctuaires chrétiens.

    Justement, aurait-on manifesté une telle unanimité si des chrétiens en avaient été victimes ?

    Je l’espère. En marchant, je pensais à nos frères chrétiens martyrisés dans bien des pays du monde. Et aussi à leurs bourreaux… Mais, puisque c’est un journal libertaire qui a été sauvagement agressé à Paris, il était logique que les personnalités libertaires soient à l’honneur. Même chose d’ailleurs pour la communauté juive, la police et la gendarmerie. Mais le débat n’est pas clos pour autant. Nous découvrirons vite qu’« être ou ne pas être Charlie » n’est pas la question. Le véritable défi, c’est de construire la paix. On ne peut le faire qu’à partir de la vérité, de la bienveillance – ce qui exclut toute haine et tout mépris –, de la fermeté et de la responsabilité… De ce point de vue, la culture de la provocation sans limite ne contribue ni à l’unité, ni à la paix.

    Propos recueillis par Frédéric Aimard.

  • Charlie-Hebdo et "Je suis Charlie" : "En état de choc, on fait n'importe quoi"

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    #JeSuisCharlie : En état de choc, on fait n’importe quoi (source)

    « En état de choc, on fait n’importe quoi » : Guillaume de Prémare livre son décryptage du choc « Charlie Hebdo » et du mouvement « Je suis Charlie ».

     

    Que pensez-vous de ce que nous vivons autour du choc « Charlie Hebdo » ?

    Il faut partir du fait générateur qui est le terrorisme. La France a déjà connu, dans un passé récent, des vagues de terrorisme. Mais elles n’étaient pas de la même nature. Je vois deux différences profondes.

    La première différence est que les vagues de terrorisme des années 1980 et 1990 étaient principalement destinées à faire pression sur la politique internationale de la France, qu’il s’agisse du conflit israélo-palestinien ou de l’Algérie. Aujourd’hui, les terroristes cherchent aussi à faire pression sur la France par rapport à ses engagements militaires à travers le monde, mais ils poursuivent plus largement un objectif de conquête politico-religieuse à l’échelle mondiale, ce qui est nouveau, appuyé sur une idéologie politico-religieuse qui est ancienne.

    La deuxième différence, c’est que les terroristes venaient jusqu’ici le plus souvent de l’extérieur. Aujourd’hui, l’islam radical s’appuie principalement sur des musulmans qui vivent en France, et sont même de nationalité française. Les jeunes sont radicalisés en France, font leurs armes à l’étranger puis reviennent en France pour combattre. C’est un élément-clé de la stratégie terroriste en France : mener une guerre de l’intérieur qui s’appuie sur des troupes déjà sur le sol français.

    Selon vous, quelle est la stratégie de ces terroristes ?

    Leur stratégie est de semer le chaos, de provoquer un état de choc global de notre société, pour créer une fracture irrémédiable entre les musulmans français et le reste de la population. Ils commettent donc des attentats pour faire grimper à son paroxysme la peur de l’islam et l’hostilité envers l’islam, jusqu’à la psychose, à un point tel que les musulmans ressentent cette hostilité, y compris, si possible, en raison de représailles contre la communauté musulmane. Il nous faut donc impérativement éviter les délires identitaires agressifs.

    Ils misent sur l’aspect très communautaire de la religion musulmane pour gagner l’opinion musulmane. Celle-ci, se sentant en terrain hostile, se communautariserait toujours davantage et serait mûre pour d’abord éprouver de la sympathie pour le djihadisme, ensuite leur apporter un soutien. Cela ne signifie pas qu’une majorité des millions de musulmans qui vivent en France deviendrait terroriste – dans une guerre les combattants sont toujours minoritaires -, mais les islamistes pourraient recruter de jeunes musulmans sur un terreau de plus en plus favorable et évoluer, dans les quartiers musulmans, en terrain ami. Je ne dis pas qu’ils vont réussir, mais je pense que c’est leur projet.

    Pour accentuer ce processus de séparation des musulmans de la communauté nationale, il y a un autre aspect qui est la guerre culturelle. Il s’agit de séparer toujours davantage culturellement les musulmans de la culture française. Pour cela, ils s’appuient sur la décomposition de la culture française pour en faire un parfait repoussoir pour tout bon musulman. Plus la société française est athée, libertaire, permissive, consumériste, sans repères, vide de sens, et en faillite éducative, plus la fracture culturelle grandit avec les musulmans. Je crois que cet aspect des choses est majeur dans le défi auquel nous sommes confrontés. Ce n’est pas le « choc des cultures », mais le « choc des incultures » comme dit François-Xavier Bellamy.

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