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Un synode prophétique pour la famille ?

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johan-bonny.jpgDans une intervention dont les termes enrobent la pensée plus qu’ils ne l’expriment exactement, l’évêque Bonny d’Anvers a pris pour la première fois (5 octobre) la parole au nom de l’épiscopat belge devant les pères synodaux:

"1. Des enquêtes sociologiques démontrent que le mariage et la famille demeurent des valeurs très importantes dans notre culture occidentale contemporaine. Tant les chrétiens que ceux qui partagent des opinions différentes, nourrissent un désir véritable d'amitié authentique, de relations durables, d’avoir enfants et petits-enfants, de créer un tissu de relations familiales. Ce désir est un ancrage positif pour l'Eglise, lors de l’annonce de l'Evangile. En même temps, notre société doute de la ‘faisabilité’ et la ‘durabilité’ du mariage et de la famille (IL 65). Il est donc important que l'Eglise fasse entendre un message convaincant en faveur du choix du mariage et des enfants, ainsi que du cheminement qui mène à ce choix. Cadre institutionnel du mariage et de la famille, le mariage civil mérite lui aussi dans ce contexte, la considé-ration nécessaire (IL 63, 66 et 102). Nos contemporains comptent également sur le partenariat de l'Eglise pour développer des structures sociales et des cadres juri-diques favorables au mariage et à la vie familiale. Sur ce point, le Synode peut en-voyer un signal puissant et si nécessaire, à contre-courant.

2. Même parmi les croyants, le mariage sacramentel n’est plus de facto, l’unique modèle de mariage et de vie de famille. Les expériences de nos contemporains sont très diverses et variées. Plus qu’autrefois, leurs vies suivent un parcours personnel. Cette évolution, malgré les risques et les contraintes, offre aussi des possibilités et des opportunités. Il est important pour l'Eglise de saisir les éléments positifs ou constructifs de cette évolution (IL 56 et 98), pour apprécier les ‘semences du Verbe’ qui habitent ces vécus (IL 56 et 99), pour reconnaitre les étapes de croissance des personnes qui se construisent jour après jour (IL 60), pour révéler et promouvoir la ‘divine pédagogie de la grâce’ dans le cheminement que Dieu effectue avec les per-sonnes (IL 62), pour saluer en la ‘symphonie des différences’ une ‘praeparatio evangelica’ (IL 83), et surtout pour arrêter les exclusions (IL 72 et 121). Aujourd’hui, pour les couples mariés et les familles, le chemin de l'Evangile prend la voie du dialogue et du respect mutuel.

3. Dans leurs églises locales, les évêques doivent apporter une réponse pastorale à des questions et des besoins très divers. Dans le monde entier, des croyants et leurs pasteurs ont saisi l’opportunité du Synode et du questionnaire, pour soumettre leurs demandes urgentes au Pape et aux évêques. Ces questions diffèrent selon les pays et les continents. Elles ont cependant comme dénominateur commun, le désir que l'Église se place dans «le grand courant de la miséricorde» (IL 68 et 106). Il est important que le Synode reconnaisse aux évêques locaux l’espace d’action et la responsabilité nécessaires à formuler dans la portion du peuple de Dieu qui leur est confiée, des réponses adéquates aux questions pastorales. Les Conférences épiscopales jouent ici un rôle particulier. Le Synode ne traite pas seulement de ‘la famille comme Eglise’ mais aussi de ‘l'Eglise comme famille’. Chaque famille sait combien il faut de patience et de créativité pour construire l'unité dans la diversité."

JPSC

Commentaires

  • Quand on connaît ses prises de position antérieure concernant les divorcés "re-mariés" et les paires homosexuelles, cet enrobage mielleux, ce consensualisme de surface, ne peut qu'irriter et ressembler à un piège.

  • Ici deux citation de homélie du Pape Francesco!
    Hier twee citaten:
    L’Église est appelée à vivre sa mission dans la vérité qui ne change pas selon les modes passagères et les opinions dominantes. La vérité qui protège l’homme et l’humanité des tentations de l’autoréférentialité et de la transformation de l’amour fécond en égoïsme stérile, l’union fidèle en liens passagers. « Dépourvu de vérité, l’amour bascule dans le sentimentalisme. L’amour devient une coque vide susceptible d’être arbitrairement rempli. C’est le risque mortifère qu’affronte l’amour dans une culture sans vérité » (Benoît XVI, Enc. Caritas in veritate, n. 3).


    Je me souviens de Saint Jean Paul II quand il disait : « L’erreur et le mal doivent toujours être condamnés et combattus ; mais l’homme qui tombe ou se trompe doit être compris et aimé […] Nous devons aimer notre temps et aider l’homme de notre temps » (Discours à l’Action Catholique Italienne, 30 décembre 1978 : Insegnamenti I [1978], 450). Et l’Église doit le chercher, l’accueillir et l’accompagner, parce qu’une Église aux portes closes se trahit elle-même et trahit sa mission, et au lieu d’être un pont devient une barrière : « Celui qui sanctifie, et ceux qui sont sanctifiés, doivent tous avoir la même origine ; pour cette raison, Jésus n’a pas honte de les appeler ses frères » (He 2, 11).

    http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/homilies/2015/documents/papa-francesco_20151004_omelia-apertura-sinodo-vescovi.html

  • Je crois simplement qu'après les exaltations pré-synodales, les évêques de Belgique sentent tout doucement le vent tourner. Le retour de balancier de la révolution sexuelle de 1968 a commencé: les jeunes d'aujourd'hui ne sont plus attirés par ces idées mondaines, marxistes ou "progressistes".

  • Le schéma est toujours le même :
    1. Proclamation de l'idéal
    2. Difficulté de sa mise en pratique ("nous sommes pécheurs")...
    3. Il faut (par miséricorde - version chrétienne - ou par réalisme électoral - version politique) "aménager" l'idéal, càd abaisser les exigences.
    Et tout le monde est content.
    On est resté fidèle au point 1. Les apparences sont sauves.
    On a été "miséricordieux" au point 2.
    On a été "pastoral" au point 3.

  • Je trouve ça plutôt sympa que les évêques protestants soient invités à s'exprimer. Naturellement, il faut du coup supporter leurs divagations dans l'air du temps, mais cela reste un beau signe d'ouverture de la part de François que de l'inviter !

  • D'abord Mgr Bonny n'est pas protestant, mais l'évêque du diocèse d'Anvers! Ensuite, il n'a pas été "invité", mais choisi directement par les Évêques de Belgique pour les représenter. Vos propos sont des divagations!

  • Ah bon, j' ignorais que les anglicans (ou protestants, vous jouez sur les mots) avaient un évêque à Anvers, je pensais qu'ils en avaient un seul pour la Belgique. Le fait que ce soit la conférence épiscopale qui' l'ait invité et non le pape ne change rien à la beauté du geste oecuménique je trouve.

  • Beaucoup (trop) de circonlocutions en effet. Mais au stade où nous sommes, heureusement, les esprits sont clairvoyants.

    Je me permets de reprendre ici un très intéressant article (je n'ai pas dit que les propos de périphérie de l'évêque d'Anvers n'étaient pas intéressants) traduit du Remnant sur Benoît et moi.

    http://benoit-et-moi.fr/2015-II/actualite/in-cauda-venenum.html

    A la fin de sa rėflexion, l'auteur pose une question toute simple, dans le cadre du synode, et plus particulièrement en lien avec l'homélie d'ouverture prononcée par le pape:

    "Je mets le lecteur au défi de trouver des réponses alternative"

    Je serai vraiment très curieux et intėressé de lire le point de vue d'autres lecteurs de Belgicatho. Je remue ma cervelle dans tous les sens et sincèrement, de réponse alternative, je n'en trouve aucune.

  • Pour Bruno ,
    A mon humble avis , Joseph J. fait dans l'humour au second degré. ....

  • Fichtre, me voilà démasqué! Mais "sarcasme" serait plus juste que "second degré". Ce qui n'empêche que la réaction au 1er degré de Bruno est plutôt rigolote...

  • Enrobé, oui:

    « Il est important que le Synode reconnaisse aux évêques locaux l’espace d’action et la responsabilité nécessaires à formuler dans la portion du peuple de Dieu qui leur est confiée, des réponses adéquates aux questions pastorales »
    Traduction : il est important de laisser faire aux évêques évolués ce qu’ils souhaitent dans les territoires sous leur juridiction ecclésiale sans plus se soucier de l’opinion obscurantiste des autres.

  • Une religion à la carte, quoi ! Un menu enfant facile à digérer ; un menu routier pour les gens pressés ; un menu complet pour les sédentaires. Du grand n'importe quoi. Et surtout l'éclatement du catholicisme en zones autocéphales... Bref, le schisme.

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