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François va-t-il rencontrer Kirill ?

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Lu sur le site du journal La Croix (Sébastien Maillard et Samuel Lieven) :

Le pape va-t-il rencontrer le patriarche de Moscou ?

De sources concordantes, le pape François pourrait rencontrer Kirill, le patriarche de l’Église orthodoxe russe, à la fin de son prochain voyage au Mexique. Outre sa portée hautement symbolique, la rencontre entre les responsables des deux plus grandes Églises de la chrétienté correspond à une série d’intérêts croisés.

À Moscou, le porte-parole de l’Église orthodoxe russe pour les relations avec les autres chrétiens, le hiéromoine Stefan Igumnov, a aussitôt démenti l’information. Mais ce n’est pas le cas au Vatican, où, sans rien confirmer, on n’exclut rien non plus.

Au contraire, au sein de la Curie romaine, on parle même d’un « désir réciproque » d’une telle rencontre, et d’« opportunités » pour l’année 2016. « À l’heure actuelle, le feu n’est plus au rouge mais à l’orange », a déclaré le président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, le cardinal Kurt Koch, à la presse suisse.

 

Gages de respect

Une étreinte entre le pape et le chef de la « Troisième Rome », le patriarche de Moscou, serait historique. Sans cesse évoquée, une telle rencontre a toujours été, jusqu’ici, reportée. Les accusations de prosélytisme des communautés catholiques dans l’ex-URSS sont depuis longtemps levées mais la question de la place des catholiques en Ukraine s’est tendue avec la guerre dans ce pays. Le Saint-Siège s’est toutefois employé à ne pas prendre parti dans le conflit opposant Kiev à Moscou. Attitude qui a été appréciée publiquement par le patriarche Kirill.

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Cette rencontre a d’autant plus de chances d’avoir lieu qu’elle ne ferait pas ombrage au patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomeos, qui exerce un leadership symbolique sur le monde orthodoxe, le pape lui ayant donné suffisamment de gages de respect.

Depuis le début de son pontificat, François a déjà rencontré à Rome, à Jérusalem et à Istanbul, le grand rival de Moscou. Mais au retour de Turquie, le 30 novembre 2014, le pape avait aussi fait montre de sa complète disponibilité à s’entretenir avec le patriarche russe. « Je lui ai dit :”Je viens où tu veux. Tu m’appelles et je viens”, et lui aussi a la même volonté », avait répondu Jorge Bergoglio à la presse à ce sujet, ne posant aucune condition.

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Vu de Moscou, une telle rencontre au sommet aiderait à rompre en partie l’isolement diplomatique et économique dans lequel se trouve aujourd’hui la Russie. Comme au temps de l’Union soviétique lorsqu’il s’agissait de conserver un lien – même ténu – avec l’Occident, l’œcuménisme peut se révéler un terrain propice au dénouement des crises, y compris aux yeux du Kremlin.

« Poutine a besoin de François pour sortir de l’isolement sur la question de l’Ukraine et François a besoin de Poutine pour protéger les chrétiens d’Orient,résume le théologien orthodoxe Jean-François Colosimo. La mondialisation rend ainsi nécessaire un rapprochement catholique/orthodoxe encore inimaginable il y a vingt ans. »

Climat de confiance

Poids lourd de l’orthodoxie mondiale avec ses 150 millions de fidèles, l’Église orthodoxe russe est en outre dominée par un courant national-conservateur qui tend à l’isoler sur la scène panorthodoxe.

Après avoir réformé son Église de fond en comble, quadruplé le nombre de ses évêques et parachevé son retour au premier plan en Russie, le patriarche Kirill veut maintenant se poser en interlocuteur incontournable vis-à-vis du reste de la chrétienté. Avec toujours, en arrière-plan, l’idée de constituer avec l’Église catholique un front pour la défense des valeurs chrétiennes « traditionnelles ».

Après des relations tendues sous Jean-Paul II et un net réchauffement sous Benoît XVI, le pape François apparaît plus que jamais à Moscou comme l’homme de la situation. Sa prudence sur le dossier ukrainien – jusqu’à donner l’impression aux grecs-catholiques d’être sacrifiés sur l’autel du rapprochement avec Moscou – et ses multiples rencontres avec Hilarion, le responsable des relations extérieures du Patriarcat russe, ont instauré un climat de confiance entre Rome et Moscou.

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Benoît XVI a ouvert une ère de confiance

En vingt ans, les relations entre l’Église orthodoxe russe et l’Église catholique ont opéré un virage à 180 degrés. Pape polonais œuvrant à la renaissance de diocèses catholiques en Russie, le « prosélyte » Jean-Paul II n’inspirait que méfiance à Moscou. Féru de théologie patristique et arborant un profil plus classique, Benoît XVI a ouvert une ère de confiance marquée par la reprise du dialogue théologique et la venue à Paris, en 2007, du patriarche Alexis, le prédécesseur de Kirill. C’était alors la première fois qu’un patriarche orthodoxe russe se rendait dans un pays de tradition catholique depuis le schisme entre Orient et Occident (1054). La rencontre avec Benoît XVI n’a toutefois pas eu lieu.

Sébastien Maillard (à Rome) Et Samuel Lieven

Commentaires

  • La Consécration de la Russie, comme demandé par la Sainte Vierge en 1917-1923 aura-t-elle enfin lieu d'ici 2017 pour le centenaire des apparitions de Fatima ? C'est bien ce que je pressens ! Ce qu'il manquait était vraiment à la fois (outre le nom de la seule Russie) l'union entre tous les évêques catholiques mais également l'unité entre les 2 Eglises orthodoxes et catholiques.

  • On oublie souvent le lien étroit qui existe entre la Vierge et le schisme du 16 juillet 1054 qui a séparé (providentiellement ?) les églises de l’Est et de l’Ouest.
    Apparemment la Vierge s’est préoccupée de cette rupture en apparaissant à différentes reprises à cette même date du 16 juillet, une première fois au chef de l’ordre du Carmel puis à Lourdes pour sa dernière apparition à Bernadette le 16 juillet 1858 et enfin à la carmélite Lucie en 1917 le jour de la danse du soleil et de la prophétie sur la conversion de la Russie.

    Jean

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