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Quand Mgr De Kesel se dévoile...

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Sur le site de l'Echo.be, Thomas Peeters (dont on perçoit sans peine les partis pris) interviewe l'archevêque de Malines-Bruxelles, Jozef De Kesel. Chacun appréciera les réponses parfois louvoyantes du prélat et ses "confidences" plus ou moins opportunes...

"Une société sans religion pousse à la radicalisation"

Ouvert à l’ordination d’hommes mariés, l’archevêque Jozef De Kesel, qui succède à André Léonard, compte apporter sa pierre pour consolider une Eglise catholique en phase avec la société.

En 2010, d’après plusieurs observateurs, Jozef De Kesel était le candidat le mieux placé pour succéder au cardinal Danneels. Mais le pape Benoît lui a préféré André Léonard, plus conservateur et plus proche de ses convictions théologiques. Même si De Kesel nie l’existence de problèmes entre lui-même et Léonard, les deux personnalités et les deux idéologies semblent très éloignées les unes des autres. De Kesel est connu comme un intellectuel mesuré, qui milite pour une Eglise plus moderne que celle de Léonard, profondément conservateur et provocateur.

L’archevêque est ouvert au sacerdoce marié. En d’autres termes: il est en faveur de l’ordination d’hommes mariés. C’est un ancien principe dans l’Église, d’être ordonné prêtre dans l’état dans lequel on se trouve. Ceux qui sont célibataires le restent, et ceux qui sont mariés et souhaitent devenir prêtres ne doivent pas se séparer de leur épouse. C’est cependant un point de vue relativement progressiste pour un dirigeant de l’Église catholique occidentale – dans l’Église orthodoxe et l’Église catholique de liturgie orientale, c’est autorisé.

Vu que le palais épiscopal à Malines se trouve sous des échafaudages, Jozef De Kesel (69 ans) nous reçoit dans son bureau improvisé, dans une aile du bâtiment historique. Originaire d’Adegem, le leader de l’Église belge sourit gentiment, lorsque nous lui faisons remarquer que nous aurions déjà pu nous retrouver ici, il y a six ans.

D’après les rumeurs, le choix porté, il y a six ans, sur André Léonard vous aurait beaucoup déçu.

C’est faux. Je n’étais pas du tout déçu.

Vous ne pouvez pas mentir, monseigneur.

(Il rit.) Non, c’est vrai. À l’époque, j’étais apparemment sur la liste du nonce, mais je ne tenais pas absolument à devenir archevêque. Cette fois-ci encore moins. Ca ne m’aurait pas posé le moindre problème qu’on choisisse quelqu’un d’autre. On dit souvent des personnes qui occupent des postes de direction: "Enfin, il est arrivé là où il voulait." Je vois les choses autrement. En fait, un moment donné, vous êtes assis sur une chaise et vous devez inévitablement changer de siège. Vous savez, je suis un homme heureux. Même si c’est un mot que j’utilise peu. Le bonheur est un sentiment trop fort. Vous ne pouvez pas être heureux du matin au soir.

Il paraît que vous ne vous entendiez pas très bien avec votre prédécesseur. Pourquoi ne voulez-vous plus collaborer avec la fraternité sacerdotale conservatrice que Léonard a installée sous les ailes de l’archevêché? Pour rompre avec le passé?

Cela n’a absolument rien à voir avec une opposition entre progressistes et conservateurs. Il ne s’agit pas non plus d’un quelconque règlement de comptes avec mon prédécesseur. André Léonard et moi-même sommes différents. Cela existe aussi au sein de l’Église, cela s’appelle la diversité. Je souhaite mettre fin à la collaboration avec la Fraternité des Saint Apôtres par solidarité avec les évêques français. La majorité des séminaristes sont originaires de France, où de nombreuses régions souffrent d’un manque cruel de prêtres. Dans ces circonstances, il ne me semble pas confraternel, vis-à-vis des évêques français, que leurs séminaristes deviennent prêtres de l’archidiocèse Malines-Bruxelles.

 

Est-il vrai que pendant votre enfance, vous jouiez au prêtre avec des guimauves comme hosties?

Ma sœur l’a raconté dans l’émission "Dag Allemaal" (il ricane). Elle aurait mieux fait de se taire, mais c’est trop tard. Nous jouions aussi aux mariés. Ca a dû se passer plus ou moins en deuxième année primaire. Après, nous sommes passés à d’autres jeux.

Votre vocation pour la prêtrise fut relativement tardive...

Ce n’est pas comme si je savais, à 15 ans, que je voulais devenir prêtre. J’avais bien été enfant de chœur quand j’étais à l’école primaire. Je suis un produit des mouvements de jeunesse. Dans les années 60, j’ai dirigé la KSA (Katholieke Studentenactie, NDLR), qui était à l’époque très liée à la paroisse, comme d’ailleurs toute la vie sociale à Adegem.

À l’époque, il n’y avait que des garçons dans ce mouvement de jeunesse.

Oui, filles et garçons étaient séparés. Les filles ne pouvaient venir qu’au camp, pour faire la cuisine.

Vous est-il arrivé de tomber amoureux d’une de ces filles?

Amoureux, non, mais à l’époque (il réfléchit au choix de ses mots), j’ai bien connu quelqu’un. Malheureusement, elle est décédée.

Avez-vous eu une relation?

Non, et elle s’est finalement mariée avec quelqu’un d’autre. Je n’ai jamais dû choisir entre une relation et le célibat. Je connais des gens qui sont tombés amoureux pendant leur formation et qui se sont mariés. Ils ont choisi une autre voie. Ce n’est pas mon cas. Je suis resté fidèle au célibat et à ma vocation ecclésiastique.

Auriez-vous pu tomber amoureux et quitter l’Église?

Bien entendu. Ce n’est pas quelque chose que vous dominez. Mais bon, c’est ainsi que les choses se sont passées. J’ai commencé mes études de théologie en 1968. L’Église était en pleine mutation. Au début des années 60, elle a connu beaucoup de changements. Au niveau social, tout était remis en question. J’ai vu beaucoup de gens quitter le ministère pour entrer dans le monde libre. Certains se sont trouvé des affinités avec la gauche. Moi aussi, j’ai lu le "Petit Livre Rouge" de Mao. Il était de bon ton à l’époque de participer à cette mouvance. C’est incroyable, quand vous songez aux horreurs qui se sont passées sous ce régime.

En mai 68, vous étiez étudiant à Leuven. Etes-vous allé manifester?

Oui. Je suis souvent descendu dans la rue. Mais de là à crier "Suenens buiten!" (Suenens, dehors!, NDLR), ça non.

Si vous aviez 18 ans aujourd’hui, est-ce vous choisiriez une carrière ecclésiastique?

Je n’en ai aucune idée. Les gens sont liés à l’histoire. Aujourd’hui, je serais une autre personne que le Jozef de 18 ans en 1965. Je peux vous dire franchement que je suis en adéquation avec mon choix de vie. J’ai été épargné par les crises existentielles, je n’ai jamais été confronté à des véritables questions fondamentales. Mais je n’en tire aucun mérite. C’est ainsi, point final. Je ne porte pas de jugement sur les prêtres qui ont choisi la vie de couple et la famille. Je compte même d’anciens prêtres parmi mes amis.

Vous êtes ouvert au sacerdoce marié...

J’estime que cela devrait aussi être possible pour la branche occidentale de l’Église. Mais je ne suis pas seul à décider.

Comment ça? Vous êtes tout de même le premier catholique de Belgique. Vous occupez un poste qui donne accès aux coulisses du pouvoir à Rome.

(Prudent.) J’ai déjà rendu possibles les discussions sur le sacerdoce marié au sein de l’Église belge. Je vais essayer de faire la même chose à Rome, mais je connais ma place. Je suis archevêque d’un petit pays. C’est un changement fondamental qui ne pourra être réglé par la seule décision du pape. Il faut arriver à un consensus entre tout l’épiscopat mondial. Cela demande beaucoup de discussions. Je ne sais pas encore comment je pourrais influer sur le débat. Je ne suis ici que depuis six mois. Il faudra un peu de patience. J’ai déjà l’avantage – du moins, je le pense – d’être sur la même longueur d’ondes théologiques que le Pape François. Je me reconnais dans ses écrits.

Je dois encore trouver mes repères, pas seulement au Vatican, mais aussi à Malines et à Bruxelles.

Cette nouvelle fonction a bouleversé votre vie?

J’ai de longues journées, je saute d’un rendez-vous à l’autre. À Bruges, la vie était relativement simple, comparée à la complexité de l’archevêché de Malines-Bruxelles. Le Brabant flamand est étendu et très hétérogène: à Halle, le travail paroissial est très différent de celui de Landen. Le Brabant wallon est encore différent. Et Bruxelles est tout simplement unique, avec son caractère multiculturel et multireligieux. Bruxelles est le laboratoire de la société de demain. Il faut y avoir vécu pour s’en rendre compte.

Vous avez été évêque auxiliaire pendant huit ans à Bruxelles, jusqu’à l’éclatement de l’affaire de pédophilie concernant Roger Vangheluwe. Vous avez été envoyé pour mettre de l’ordre à Bruges...

Une période difficile pour l’Église belge. L’ampleur des abus était terrible. De plus, notre organisation n’était absolument pas prête à gérer une telle crise. Nous ne comprenions pas. Nos structures étaient trop lourdes et trop opaques. Le monde politique nous a beaucoup aidés à les simplifier et à les rendre plus transparentes.

Beaucoup reste à faire. Les nombreuses tâches administratives mettent ma mission pastorale au second plan. Inspirer les gens à être des chrétiens et s’engager dans l’Église et la société: cette mission constitue la plus belle partie de la charge d’un évêque. Mais je n’ai pas assez de temps pour cela, car je dois gérer un important diocèse.

Y a-t-il d’autres choses que vous n’arrivez pas à faire, maintenant que vous êtes archevêque?

Oui, lire. La littérature permet de me déconnecter des tâches ecclésiastiques. Il est important de ne pas s’enfermer dans son propre monde. La littérature aide aussi à comprendre l’époque où nous vivons. Elle permet de prendre du recul. Pour l’instant, j’ai sur ma table de nuit le livre "Fortune smiles" d’Adam Johnson. Un recueil de récits sur des mondes que je ne connais absolument pas: sur les logiciels, sur des déserteurs nord-coréens qui essaient de se construire une nouvelle vie en Corée du sud. Mon prochain livre sera la version en néerlandais de "Kind, versprich mir, dass du dich erschiesst", de Florian Huber. Il parle du désespoir des Allemands après la Seconde Guerre mondiale. J’aime lire des romans historiques pour comprendre les choses.

La littérature est intéressante si l’on veut capter l’image d’une époque. Tout récemment, j’étais en voiture et j’entendais un discours de Stijn Streuvels datant de 1962. Il venait tout juste de recevoir le prix de Littérature néerlandophone. Il a terminé son allocution par des paroles de Simon, dans l’évangile selon Saint-Luc. "Maintenant, mon Dieu, laissez votre serviteur aller en paix. Amen." Et toute la salle a applaudi. Aujourd’hui, les écrivains ne connaissent probablement plus cette citation, et ne l’utiliseront certainement pas dans un discours. Cela montre qu’en 50 ans, non seulement la perception religieuse a changé, mais aussi la présence de la religiosité dans notre culture.

Regrettez-vous cette évolution? Ou bien êtes-vous résigné?

C’est triste d’avoir des regrets, et se résigner semble tellement défaitiste. Quoi qu’il en soit, je trouve que ce n’est pas une bonne chose, ni pour la religion, ni pour la société. La religion existe, qu’on l’aime ou non. D’un point de vue anthropologique, toutes les cultures qui nous ont précédés ont été des cultures religieuses.

Nous sommes les premiers à dire qu’on n’a plus besoin de la religion. Nous la tolérons, mais nous essayons de l’éloigner le plus possible de la sphère publique, et de la reléguer dans le domaine privé. Alors que l’homme est par définition un être à la recherche de sens – et donc un être religieux.

Estimez-vous qu’une culture laïque mène à de grandes catastrophes?

(Il secoue la tête). Je n’ai rien contre la sécularisation de notre culture. Ce ne serait pas une bonne chose qu’une seule conviction religieuse devienne dominante. C’est une des nombreuses belles leçons de la période des Lumières. La seule chose, c’est qu’il est impossible de bannir la religion de la société. Le meilleur exemple: au moment où notre culture occidentale se laïcise, l’islam s’y engouffre.

Y a-t-il un lien causal entre le renvoi de notre religion vers la sphère privée et les avancées de l’islam en Occident?

Non, c’est une coïncidence. Ce que je dis, c’est que l’islam est présent, et qu’il est difficile de ne pas en tenir compte. Il a remis la religion sur la carte. Il serait imprudent de créer un vide religieux. L’islam n’acceptera pas de reléguer la religion dans la sphère privée. Suivra-t-il le même chemin que l’Église catholique ou bien va-t-il envahir notre culture? Je n’en sais rien. Je ne suis pas prophète. Avez-vous lu le livre "Soumission" de Michel Houellebecq?

Oui. Trouvez-vous que c’est un bon livre?

Ben oui. En tout cas, j’ai l’ai lu entièrement. On dit que c’est un roman à thèse. Il vise à répondre à un problème sociétal. Plus exactement: que faire si un parti musulman arrive au pouvoir dans quelques années?

Nous avons plutôt l’impression que Houellebecq vise notre crainte de l’islam.

Je comprends cette crainte, mais je ne suis pas islamophobe. Je n’ai pas peur de l’islam. Nous devons vivre ensemble. Nous ne pouvons bâtir une société que si nous respectons nos différences. Qu’il s’agisse de musulmans ou d’athées.

Où étiez-vous le 22 mars?

J’étais ici, j’avais une interview. Deux semaines avant les attentats, je me trouvais dans le hall de départ de Zaventem. J’aurais donc tout aussi bien pu y être le 22 mars. (Silence.) C’est incompréhensible: ces gens qui en tuent d’autres et se font exploser.

Ces gestes criminels sont-ils inspirés par la religion?

Ce n’est pas aussi simple. Il ne s’agit pas de radicalisation de l’islam, mais de l’islamisation du radicalisme. Les gens se radicalisent, et l’islam vient renforcer ce sentiment de malaise. Pourquoi ces gens se radicalisent-ils? Parce qu’ils sont déracinés? Parce qu’ils vivent dans une culture séculaire qui prétend qu’ils sont libres, mais qui, en réalité, ne leur offre aucune perspective?

Il faut être prudent si l’on veut lier la violence à la religion. Les actes criminels ont plusieurs origines. Prenez les grands faits criminels du XXe siècle en Russie, en Chine et en Allemagne: ils étaient antireligieux. Mais même l’amour le plus beau peut être perverti et conduire au plus effroyable.

Avec le terrorisme, ne risque-t-on pas de bannir encore davantage la religion de notre société?

C’est déjà le cas. On entend de plus en plus souvent dire que la société serait meilleure sans la religion. C’est une interprétation idéologique extrême des Lumières. Je suis un défenseur des Lumières, mais cela ne peut devenir une idéologie. Une société qui veut bannir totalement la religion peut pousser certains à la radicalisation. C’est pourquoi il est important qu’aux côtés de l’islam et d’autres religions du monde, une chrétienté dynamique continue à exister.

Aimeriez-vous voir à nouveau les églises remplies?

L’Église se surestimerait si c’était son objectif ultime. Je demande cependant que nous soyons pris au sérieux. C’est ce que nous faisons par ailleurs avec les non-chrétiens. Le respect de l’autre commence au moment où l’on reconnaît ses différences. À quel moment une discussion devient-elle intéressante? C’est lorsque les avis divergent.

Commentaires

  • Hallucinant cet interview...un archevêque qui déclare ne plus savoir s'il choisirait la prêtrise aujourd'hui....comme si la vocation dépendant du temps et non d'un appel du Seigneur...Triste état notre église belge

  • Bonjour Virginie, où avez vous lu ça ? Ce que je lis semble indiquer qu'il ne regrette pas son choix de vie :

    "Je peux vous dire franchement que je suis en adéquation avec mon choix de vie. J’ai été épargné par les crises existentielles, je n’ai jamais été confronté à des véritables questions fondamentales."

  • Mgr De Kesel est très lucide, très éclairé. Il aborde différents thèmes avec clairvoyance et bienveillance. Un homme d'église bien dans son siècle.
    Bravo à lui !

  • Une Eglise en phase avec la société ... est-ce à dire que l'Eglise doit suivre la société. ???? j'ai toujours cru que l'Eglise doit être un phare pour nous conduire à là vie éternelle où Dieu nous attend, Lui qui ne change jamais.
    Monseigneur De Kesel ne sait pas s'il aurait été prêtre à notre époque. Il me semble, qu'être prêtre c'est répondre à un appel de Dieu Lui-même. Quand Dieu appelle on est libre de dire oui ou non, mais cela ne dépend pas de l'époque. Cela dépend de notre amour à répondre à Son Amour pour se mettre au service des âmes qui sont confiées au prêtre, je le répète : pour les conduire, les guider vers le Ciel.

  • Stephane Lagasse, qu'entendez vous par" lecture intelligente " ?
    Je pense que la Fraternité critique certains livres avec de solides arguments . Que tout le monde peut réfuter . Mais dire que les uns font une lecture intelligente et laisser supposer que les autres font une lecture bête, n'est pas très convaincant et assez prétentieux .

  • Le triste cri d'agonie d'un moderniste qui a perdu l'espérance et qui nous refourgue le fruit de la politique de sécularisation de Suenens et de Danneels: une église totalitaire qui détruit systématiquement les germes de tout ce qui n'est pas à son image: déserte et désertée.

  • vous avez tout à fait raison , Virginie . Dans les séminaires modernes la prêtrise est une " fonction " ( ambt en nl ) et non pas une vocation .

  • Thérèse: la "lecture intelligente" dont parle Stéphane Lagasse est celle du théologien protestant R. Bultmann (à qui Mgr De Kesel a consacré sa thèse). Que dit Bultmann? En un mot, que tous les phénomènes surnaturels rapportés par la Bible (tels que miracles et résurrection) doivent être éliminés. Rien d'historique dans tout cela, selon lui. Seul le symbole peut être conservé. Pas la réalité. C'est pour cela qu'il prône la "démythologisation"et celle-ci anéantit complètement toutes les vérités de foi exprimées dans le Credo.. Voilà ce que Stéphane appelle "une lecture intelligente" Jean-Pierre Snyers

  • Les évêques dont la parole de Dieu n'est pas mis au centre de toute activité pastorale et qui annoncent avec tiédeur la parole de Dieu, vident les églises ? Par contre là où la parole de Dieu est annoncée avec vigueur et autorité, les églises se remplissent.

  • Mgr De kesel souhaite consolider une Église catholique en phase avec la société ? Il souhaite une Église « dans le vent » qui plaît à l’Homme ? Comment espérer consolider quelque chose qui n’a plus rien de solide, puisque la volonté de Dieu n’est plus au centre! Dieu doit être le seul Amour que le monde doit vouloir suivre.
    Dieu est-il véritablement, au cœur même, et avec une immense unité d’esprit de Foi, d’Espérance, de Charité au cœur même de l’Église TOUTE ENTIÈRE ? – Je crois en l’Église Une, Sainte, Catholique et apostolique – (Credo de Constantinople). ?
    Est-il bien là partout sur cette terre, attendu avec Amour, Respect et obéissance dues au Roi de l’Univers, particulièrement visibles et vécus authentiquement au sein de toutes ces petites et grandes communautés, fraternités, ... chrétiennes qui se disent ancrées autour de PIERRE LE PAPE, selon les vœux uniques de Dieu ? Le seul Dieu CREATEUR !

    Qu’avons-nous créé ? Rien. Dieu a tout créé. L’Homme a-t-il créé L’Église ? Non ! C’est Dieu. Cette Église qui marche le fait cahin-caha. Elle a sans arrêt le vent de face, les ouragans sur les côtés ! Pourquoi ? L’esprit du monde veut nous ramener sans arrêt sur terre, et l’Esprit de Dieu nous dit : « non ! Avancez ! Votre avenir n’est pas sur terre, mais dans les cieux ! Oui ! Le rivage vous semble loin, mais ayez confiance ! Avancez ».
    Le monde, lui, trouve que l’Église est ringarde ! Mais cela voudrait dire quoi, si l’église était totalement « à la mode », rajeunie à la mode de l’esprit du Monde ? Mais ce serait lui faire perdre totalement sa véritable identité. Son identité … nous ne l’avons pas créée non plus ! Ni même Mgr de Kesel. C’est encore une fois Dieu.
    Qui devons-nous suivre, nous tous au sein de l’Église de Dieu ? l’Esprit de Dieu ou celui du Monde ? Allons !
    Sommes-nous vraiment prêt avec nos lanternes allumées à accueillir Notre Seigneur Jésus-Christ ainsi que La Bienheureuse Vierge Marie , Notre Mère du ciel ?
    Mon avis est que NON ! Trop de lanternes sont en train de s’éteindre. Je vois beaucoup d’obscurité gagner du terrain parce qu’il y a trop de division au sein même de l’Église Universelle de Dieu.

  • Tout ce qu'ont apporté les Lumière c'est une occultation de la seule véritable Lumière qui est le Christ.

  • Bien évidemment

  • « Ce ne serait pas une bonne chose qu’une seule conviction religieuse devienne dominante. C’est une des nombreuses belles leçons de la période des Lumières» . « Je suis un défenseur des Lumières »
    Mgr de Kesel

    Je suis étonnée de telles écrits de la part de notre Archevêque. Pour la petite histoire : L’Europe et les États-Unis connaissaient un grand développement intellectuel et culturel au 19ième siècle « siècle des lumières ». De fait l’Église catholique, trop influente en Europe, était devenue, la cible de divers « furieux adversaires de la foi chrétienne ». Les philosophes de ce siècle – tel que Montesquieu, Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Diderot – cherchaient à remettre en question certaines structures politiques, mais également les systèmes de valeurs traditionnels tel que la religion, la monarchie absolue, l’éducation, les sciences. Ce qui poussa d’ailleurs Voltaire à clamer : « Enfin ! Cette antique Église est révolue. Vive l’humanité ». Pour eux les religions révélées tels que judaïsme, christianisme, tout comme l’Islam, relevaient du surnaturel. Il s’agissait de croyances en une intervention divine et non en celle de la raison, aussi devaient-elles être rejetées. On parlait de façon préférentielle de la liberté de conscience et de la liberté du culte.

    Notre Archevêque apprécie l’Esprit du siècle des lumières, qui avait pris pour cible notre Église catholique?
    « Le respect de l’autre commence au moment où l’on reconnaît ses différences. Une discussion devient intéressante lorsque les avis divergent ». Le point final n’est-il de toute façon pas de dire LA VÉRITÉ ?
    Mgr de Kesel

    Notre Credo - Symbole de Nicée-Constantinople, que connaît tout baptisé, nous dit la seule vérité : Celle qui vient de Dieu. Comment concilier l’esprit de notre « profession de Foi » avec celui de philosophes humains du « siècle des lumières » qui voulait anéantir l’Eglise catholique et rester en même temps crédible avec les siens ? – catholiques – .

    « Je crois en un seul Dieu le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible. Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles (...). Je crois en l’Esprit Saint, qui est seigneur et qui donne la vie ; il procède du Père et du fils ; avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire ; il a parlé par les prophètes. (...) Je crois en l’Église, une, sainte, catholique et apostolique. (...).
    Profession de Foi. Credo - Symbole de Nicée-Constantinople

    Notre Seigneur Jésus-Christ n'a-t-il pas dis si nous voulons être éclairés et délivrés de tout aveuglement du cœur: « Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres ».
    La doctrine de Jésus-Christ surpasse toute doctrine des Saints, et qui posséderait son esprit y trouverait la manne cachée. Mais il arrive que plusieurs, à force d'entendre l’Évangile, n'en sont que peu touchés, parce qu'ils n'ont point l'esprit de Jésus-Christ. Voulez-vous comprendre parfaitement et goûter les paroles de Jésus-Christ ? Appliquez-vous à conformer toute votre vie à la sienne ».
    – Imitation de Jésus-Christ - Thomas a Kempis –

  • Dommage que les déclarations de Mgr de Kesel ne correspondent pas avec ses actes. Par exemple:"le respect de l'autre commence avec le respect de ses différences" Ou: "je suis sur la même longueur d'ondes que le pape François"!?... interview qui est clairement une utilisation des médias pour tenter de redresser son image eu sein des cathos de Belgique. Réussira?...

  • J'ignorai que Mgr de Kezel avait fait sa thèse sur :
    " la "lecture intelligente" dont parle Stéphane Lagasse est celle du théologien protestant R. Bultmann (à qui Mgr De Kesel a consacré sa thèse). Que dit Bultmann? En un mot, que tous les phénomènes surnaturels rapportés par la Bible (tels que miracles et résurrection) doivent être éliminés. Rien d'historique dans tout cela, selon lui. Seul le symbole peut être conservé. Pas la réalité. C'est pour cela qu'il prône la "démythologisation".
    S'il s'agit d'occulter les miracles faits par Notre Seigneur Jésus Christ dans l'Evangile, c'est aussi méconnaître tous les petits miracles de notre existence.
    C'est aussi renoncer au magnifique miracle de la Création du monde, c'est occulter le puissant miracle de l'Incarnation et c'est surtout renoncer à reconnaître son impuissance face aux événements.
    Pourquoi alors se tourner vers Dieu pour le prier de faire un miracle d'abord dans notre coeur ?
    C'est renoncer au Dieu qui nous aide et qui souhaite qu'on Le prie pour qu'Il nous montre Ses Voies.
    N'y-a-t-il pas encore des miracles dans le monde ? Dans les miracles s'entend des guérisons physiques ainsi que des relations qui se dénouent ?
    Le Pape François n'a-t-il pas d'ailleurs parlé de sa grande dévotion pour Marie qui défait les noeuds ?
    Le Sacrement de Réconciliation n'est-il pas déjà un grand miracle,, celui de laver nos coeurs de tous péchés ?

    La Sainte Messe, où le pain et le vin se transforment en Notre Seigneur Jésus Christ, n'est-elle pas le plus grand miracle permanent de notre Sainte Eglise catholique ?

  • Oui, oui, Marie: avec Bultmann, tout vole en éclats. En fait il considérait que les phénomènes miraculeux relatés dans les évangiles ne sont que des récits empruntés à d'autres religions (Bouddhisme par exemple). et qu'ils sont appliqués à Jésus afin de manifester sa grandeur. En n'allant pas vraiment si loin, c'est également dans ce sens que va le cardinal W. Kasper; "le" théologien du pape. Beaucoup de prêtres et de prélats sont très influencés par Bultmann. Par exemple: lorsqu'ils parlent du Règne de Dieu, ils le voient comme un temps de paix, de justice et d'amour dans ce monde. Et c'est bien en ce sens qu'ils veulent promouvoir.. Rien à voir donc avec les fins dernières; avec le Royaume céleste, avec le salut par la croix et la résurrection corporelle du Christ. Tout est réduit à l'ici-bas. C'est cela le "monde nouveau" que selon eux, les chrétiens doivent attendre. Nous sommes dès lors en plein humanisme et le silence de notre clergé sur ce qui nous attend dans l'au-delà, contribue à nous le montrer. Jean-Pierre Snyers (Adresse blog: jpsnyers.blogspot.com) .

  • merci, JP Snyers pour les explications sur Bultman .
    Elles ont sur moi l' effet inverse de l' effet recherché .
    " Je te remercie , Père, d'avoir caché ces choses aux sages et aux savants et de les avoir révélées aux tout petits .......

  • (suite JPSnyers ) ....il faut évidemment comprendre : " Bultman obtient avec moi l' effet inverse de celui qu'il recherche ....
    Excusez moi

  • Finalement, il semble que nous ayons un archevêque dans la mouvance soixante huitarde...
    le problème est que les gens commencent à se désolidariser de plus en plus de ce courant de pensées,..
    On note également dans l'interview le pessimisme de l'archevêque face à la déchristianisation, pour lui sauf erreur de ma part, il n'y a pas grand chose à faire,
    Pourtant je trouve qu'à Bruxelles, les églises se remplissent de plus en plus, les gens s'agenouillent de plus en plus à la Consécration ainsi qu'au moment de communier, la communion à la bouche commence à se répandre...
    Le respect envers Dieu réapparaît...

  • Même pas soixante huitard, Madeleine . Pendant les cinq semaines de grève des gardiens de prison, il n' a parlé ni pour SES aumôniers, ni pour les gardiens ,dont le métier est très dur ,presqu'une vocation, ni pour les détenus,ni pour les syndicats chétiens ni contre les violations des droits de l'homme dans las prisons , ...
    Une indifférence incompréhensible pour moi ..

  • Mgr De Kezel fait référence aux Lumières comme une période ayant permis de sortir des ténèbres du Moyen Âge. C'est une thèse de plus en plus réfutée par les historiens, en particulier pour ce qui concerne la femme.
    Je joins une partie du texte paru dans Aleteia concernant le traitement de la femme, par les philosophes des Lumières :

    "Il serait naïf de penser que l’émancipation de la femme actuelle soit due aux représentants du siècle des Lumières, bien au contraire.

    Leur vision sur la « race féminine » apparaît comme infâme et scandaleuse à nos esprits d’aujourd’hui, puisqu’ils la citent banalement, sans honte, parmi des objets et accessoires à consommer ou à utiliser.
    « Cela commence, précisément, dès l’état de nature de Rousseau, dont le sauvage, « pour seuls biens », explique-t-il, « connaît la nourriture, une femelle et le repos ». (…) Diderot établit ses ambitions à « un carrosse, un appartement commode, du linge fin, une fille parfumée ». (…) La chosification instrumentalisante de l’être féminin peut aller loin, parfois. Nous pensons par exemple au frère cadet de Mirabeau, qui d’une de ses « conquêtes » fait écrire au héros de sa Morale des Sens : « C’est un meuble de nuit, dont le jour on ne sait que faire. »
    paru dans http://questions.aleteia.org/articles/83/le-christianisme-a-t-il-favorise-lemancipation-des-femmes/

    Par ailleurs, le Moyen Âge n'a-t-il pas eu recours à la raison, j'en veux pour preuve le travail de Saint Thomas D'Aquin qui repose sur la philosophie d'Aristote.

    Concernant l'économie, les philosohes des Lumières ont promu le libéralisme économique sauvage avec la naissance des physiocrates au XVIII siècle. La mise en place du libéralisme économique en France, à cette époque-là, a entraîné de la spéculation sur le cours du grain, la hausse du prix du pain et donc la famine. Cette théorie avait pour but d'enrichir les spéculateurs dont faisaient partis nos philosophes et a contribué au XIX siècle à former une classe très pauvre : le prolétariat.

    Sous l'Ancien Régime, l'économie était encastrée dans le social, la spéculation était interdite et le prix du pain était encadré afin que les plus pauvres puissent l'acheter et nourrir leur famille. L'économie était au service du peuple et non pas au service d'elle-même. Ceci correspond bien à la doctrine sociale de l'Eglise : l'économie au service de l'homme.

    Quand on parle des Lumières, il semble important de préciser à quelles Lumières on fait référence ?

  • Mgr De Kesel nous dit être en faveur de l'ordination d'hommes mariés. - "C'est un ancien principe dans l’Église, d'être ordonné prêtre dans l'état dans lequel on se trouve. ", dit-il. D'où peut donc bien venir cet esprit "progressiste" qui veut toujours bouleverser ce qu'a institué Jésus lui-même en toute connaissance de cause ? Dieu peut-il désirer quelque chose de néfaste pour l'Homme - qui plus est "le prêtre"? "Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur terre à l'homme qu'Il aime ! Où est le fauteur de troubles ?

    Dans son livre « Dieu ou rien – entretien sur la foi » le Cardinal Robert Sarah avec Nicolas Diat, fait allusion au célibat sacerdotal, et dit ceci:
    - " Le célibat des prêtres n’est pas responsable de la pénurie des vocations dans certains pays du monde.
    L’ordination d’hommes mariés serait un triste miroir aux alouettes ,une illusion, une facilité confondante.

    Et de citer en référence le livre du Père jésuite Christian Cochini « Les Origines apostoliques du célibat sacerdotal » :
    « Lorsque, après de longues hésitations, Pie IV se décide à faire connaître sa réponse aux princes allemands qui demandaient à Rome d’autoriser le mariage des prêtres, son premier mot sur la question sera pour citer le décret de Carthage. Voici donc ce document qui allait ainsi être appelé à jouer un tel rôle dans l’histoire du célibat ecclésiastique :
    « Epigone, évêque de Bulle la Royale, dit : Dans un concile antérieur, on discuta de la règle de continence et de chasteté. Qu'on instruise donc [maintenant] avec plus de force les trois degrés qui, en vertu de leur consécration, sont tenus par la même obligation de chasteté, je veux dire l'évêque, le prêtre et le diacre, et qu'on leur enseigne à garder la pureté. L'évêque Geneclius dit : Comme on l'a dit précédemment, il convient que les saints évêques et les prêtres de Dieu, ainsi que les lévites, c’est-à-dire ceux qui sont au service des sacrements divins, observent une continence parfaite, afin de pouvoir obtenir en toute simplicité ce qu'ils demandent à Dieu ; ce qu'enseignèrent les apôtres, et ce que l'antiquité elle-même a observé, faisons en sorte, nous aussi, de le garder. A l'unanimité, les évêques déclarèrent : « Il nous plaît à tous que l'évêque, le prêtre et le diacre, gardiens de la pureté, s'abstiennent avec leur épouse, afin qu'ils gardent une chasteté parfaite ceux qui sont au service de l'autel.»

    Ce texte, nous dit Mgr Robert Sarah, est précieux. C’est le document le plus ancien de l’Église sur le célibat. Cette discipline n’est pas nouvelle.

    Les Pères du concile de Carthage entendent seulement urger l’obligation de quelque chose qui a été « enseigné par les apôtres et observé par l’antiquité ». Cette loi est unanimement acceptée et confirmée par toute l’Église en fidélité à l’enseignement de Jésus qui récompense ceux qui quittent tout pour le suivre :
    « En vérité, je vous le dis : nul n’aura laissé maison, femme, frères, parents ou enfants, à cause du royaume de Dieu, qui ne reçoive bien davantage en ce temps-ci, et dans le monde à venir la vie éternelle » (Luc 18,29-30-).
    De plus, Jean-Paul II insiste : « L’Église latine, en se rapportant à l’exemple du christ Seigneur lui-même, à l’enseignement des apôtres et à toute la Tradition qui lui est propre, a voulu – et continue à vouloir – que tous ceux qui reçoivent le sacrement de l’ordre assument ce renoncement » en vue du royaume des Cieux ».

    Cette tradition toutefois, va de pair avec le respect des traditions différentes d’autres Églises. Elle constitue en effet une caractéristique, une particularité et un héritage de l’Église latine : celle-ci lui doit beaucoup et est décidée à persévérer dans cette vue, malgré toutes les difficultés auxquelles une telle fidélité pourrait l’exposer, malgré les divers symptômes de faiblesse et de crise de certains prêtres.

    Nous avons tous conscience de porter un trésor dans des vases d’argile; mais nous savons bien que c’est un trésor (Jean-Paul II, Lettre aux prêtres, pour le jeudi saint 1979).

  • Ben oui, Madeleine. Mgr De Kesel est bel et bien dans la mouvance soixante-huitarde et a toujours une conception datant des années 70 avec les résultats désastreux que l'on connaît. Il pense qu'il n'y a pas grand chose à faire contre la déchristianisation? Si, il y a quelque chose à faire! Evangéliser! Aller aux périphéries, non pas pour propager un discours ayant pour seul Credo "Je crois en l'amour, en la liberté, à l'égalité et en la fraternité", mais pour dire ce que les apôtres n'ont cessé de proclamer: "Convertissez-vous. Reconnaissez en Jésus-Christ votre Sauveur et Rédempteur! Ne mettez pas en péril votre salut éternel!" Autre chose à faire: encourager les prêtres et les communautés qui sont réellement fidèles à la foi et ne plus laisser agir impunément ceux qui dévient gravement par rapport à la doctrine et à la liturgie et qui distillent comme un poison leurs hérésies.. C'est dire s'il y a du boulot! Jean-Pierre Snyers.

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