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Retour sur les propos controversés du pape sur le terrorisme, l’islam et la violence religieuse

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De Philippe de Saint-Germain sur son blog Conscientia :

Un anti-terrorisme chrétien : le pape François, la violence et la religion

Retour sur les propos controversés du pape sur le terrorisme, l’islam et la violence religieuse. Des propos qui s’inscrivent dans la droite ligne de la pensée et de la diplomatie catholiques la plus récente, de Pie XII à Benoît XVI.

PF-Krakow
CE N’EST PAS LA PREMIERE FOIS qu’un pape provoque un tollé dans un avion. En parlant de la violence des catholiques à propos du terrorisme islamique, le pape François n’a pas fait dans la dentelle. Benoît XVI en route vers l’Afrique n’avait pas fait moins, en doutant des effets positifs du préservatif. Le monde entier avait crié au scandale. Ce qui est nouveau avec le pape François, c’est que de nombreux chrétiens ont joint leurs voix au concert des indignés.

Penser le pape tel qu’il est

Dans un contexte de guerre — c’est le pape qui le dit — et juste après une série d’attentats terroristes et l’assassinat odieux d’un prêtre sur son autel, les nerfs sont à vif, et il est difficile de prendre de la distance.On peut déplorer les propos abrupts du pape, leur trouver de la « confusion », un impact négatif. Mais si les catholiques ne font pas l’effort de comprendre et relayer sa démarche dans son intention profonde, qui le fera ? Ce pape a son style, sa méthode et il dérange. Ce qu’a dit Rémi Brague de l’islam — ne pas penser cette religion sur le modèle du christianisme — peut s’appliquer à François : ne pas le penser sur le modèle des autres papes. Ses prédécesseurs étaient des universitaires, pas lui. Il n’en est pas moins pape, chef de l’Église catholique élu par les cardinaux pour être lui-même, et non le clone d’un autre. Pour le comprendre, dût-on réfléchir, il faut l’entendre en catholique, c’est-à-dire à la lumière de la tradition et de l’enseignement de ses prédécesseurs. Par exemple Jean-Paul II à Casablanca (1985), Benoît XVI à Ratisbonne (2006). C’est une question de pure hygiène intellectuelle et spirituelle.Ensuite, il faut recevoir ses paroles comme pape, avec ses grâces d’état de pape, et non comme un chef politique ou un chef militaire. Et si un doute survient, s’appliquer à saisir ses paroles en lien avec ce qu’il a dit lui-même de la question en totalité, préférer se taire plutôt que de le critiquer publiquement, et toujours s’interroger sur ce qui est pertinent dans sa réaction pour l’Église et pour le monde.

Qu’a voulu dire le pape François ?

Interrogé sur les attentats commis au nom de l’islam, le pape François a donné deux réponses qui ont choqué : 1/ l’islam ne peut être identifié au terrorisme ; 2/ la violence est partout, y compris chez les catholiques. On a compris : le gendre catholique qui tue sa belle-mère par ressentiment est aussi salaud que l’assassin du père Hamel au nom de l’islam. Autrement dit, le terrorisme islamiste est relatif. Le mal moral du chrétien qui trahit l’Évangile est de même nature que le crime de celui qui tue au nom de la religion.Le pape n’a pas dit cela. L’universitaire Jean-Marie Salamito a fait remarquer qu’on avait mal traduit les propos du pape : violenza islamica ne signifie pas en italien violence islamique, mais violence des musulmans. Le pape ne fait donc pas un parallèle entre une violence qui serait issue d’une religion avec la violence issue d’une autre religion ; il rapproche simplement la violence des hommes, certains se recommandant certes d’une religion, et d’autres non, mais pour signifier que la violence est d’abord dans le cœur de tous les hommes. Son message principal est constant : ce n’est pas la religion qui tue. Et invoquer telle religion comme cause de la violence va contribuer à entretenir le mal, à jeter la suspicion sur une cause du mal qui va se retourner contre tout le monde (et donc au passage contre les chrétiens), et surtout à exacerber les tensions, notamment chez ceux-là mêmes qu’il s’agit d’apaiser.

 

La racine du mal

Il faut donc faire deux lectures des propos du pape.

1/ Une lecture mystique du mal dans le monde. Le mal est partout, d’abord chez moi et en moi. D’où ces mots très durs : « Le terrorisme, c’est l’argent. » La cause principale de la violence et de la guerre dans le monde est dans l’avidité de l’homme blessé par le péché.

2/ Une lecture pratique : nous sommes en guerre contre un mal moral avant tout, y compris contre le terrorisme. Le pape parle en éclaireur des consciences, pas en stratège militaire, mais ce faisant, il attaque le mal à la racine. Le terrorisme est défini comme l’expression d’une forme de désespoir. En quoi notre société provoque-t-elle du désespoir ? C’est la question qu’il faut se poser. De même que l’avortement est le principal obstacle à la paix (Mère Teresa), de même l’argent — et par analogie toutes les concupiscences : le pouvoir, le plaisir égoïste — est la cause principale de la guerre et de la violence. Chez nous, les salauds manipulés par les agents de l’État islamique sont aussi victimes d’une France matérialiste qui n’a pas su se faire aimer d’eux.

Ensuite, identifier l’ennemi au terrorisme l’enferme définitivement dans un processus dont il faut à tout prix le sortir. Daech n’est pas l’islam. Si l’on veut faire de tous les musulmans des terroristes, disons que l’islam est terroriste. On sera bien avancé.

« Il est faux d’opposer l’Occident et l’islam » (Benoît XVI)

J’ai lu que cette approche était suicidaire : en ne voulant pas la guerre aux dépens de la vérité, on a le déshonneur et la guerre. Mais le pape n’a jamais dit que les États ne devaient pas se défendre, ni ne pas désigner l’ennemi. Il a même dit exactement le contraire, de manière plus précise d’ailleurs que ses prédécesseurs. Comme chef religieux, il veut la paix dans les cœurs. Comme chef de l’Église, il sait que dans l’ordre divin, un chrétien qui fait le mal blesse davantage la paix qu’un islamiste fou furieux. Il sait que le mystère du mal touche toute l’humanité. Le nazisme et le communisme sont nés dans des sociétés chrétiennes : pourquoi ? Cela ne veut pas dire que l’Église en était responsable, elle en a été même l’une des victimes principales. Les massacres du Rwanda ont frappé l’un des pays les plus chrétiens d’Afrique : pourquoi ?

Cela signifie-t-il qu’il ne faille pas dire la vérité sur l’islam ? Non, assurément. L’Église et les papes ont dit beaucoup à ce sujet. Le discours de Ratisbonne, auquel beaucoup se réfèrent, a été particulièrement subtil. Mais ce que Benoît XVI a dit devant les universitaires allemands était moins une critique de l’islam qu’une autocritique de la raison occidentale en général, et chrétienne en particulier. La condition du dialogue entre les cultures et les religions, c’est le retour à la raison. Pas à l’émotion, ni au simplisme, a fortiori en se défoulant à bon compte contre un bouc émissaire au nom du bien contre le mal.Dans un discours précédent, à l’occasion du soixantième anniversaire du débarquement allié en Normandie, Joseph Ratzinger avait exposé les conditions de la paix dans un monde troublé par la collusion entre l’Occident et l’islam : « L’un et l’autre sont des mondes polymorphes […] en interaction mutuelle. Dans cette mesure, il est faux d’opposer globalement l’Occident et l’islam. » On ne répond pas à la pathologie de la religion par la pathologie de la raison, toutes deux également partagées.

C’est exactement ce que dit le pape François : la violence de l’islam — ou des musulmans — est moins le sujet que la violence en tant que pathologie de la religion qui oublie la raison, et de la violence en tant que pathologie de la raison qui oublie la religion, ce dont la société chrétienne n’est pas indemne.L’antiterrorisme chrétien s’attaque aux causes du mal. Il laisse à l’État ses responsabilités. Les salauds doivent être neutralisés et condamnés. Désignés, et recherchés. Mais la raison commande de soigner le mal à la racine, et d’éviter qu’il se reproduise. L’honneur des catholiques est d’apporter leur pierre (leur Pierre !) à cette tâche, c’est leur mission particulière, y compris politique : aider les États à aller plus loin que la simple gestion des conflits en affrontant leurs sources morales et culturelles.

Agir en prudence

Un dernier argument doit être retenu : celui de l’opportunité. Le pape sait ce qu’il dit et ce qu’il fait. Il serait assurément surprenant si l’Église n’avait pas de discours de synthèse sur l’islam et sa réalité, aussi bien religieuse que sociologique et politique. Mais les circonstances plaident pour une expression adaptée au contexte de guerre qui est le nôtre, avec une résistance en sifflet. Autrement dit, plusieurs fers au feu.

Certains exemples récents ont été rappelés, par exemple par le père Christian Vénard ou par l’historien Christophe Dickès. On a reproché au pape Pie XII son silence pendant la guerre, un silence voulu et assumé par prudence : cela ne voulait pas dire que l’Église n’avait rien à dire sur le nazisme ni à encourager contre lui. Il y eût même une encyclique. Qu’on sache, il y eût des chrétiens résistants publiquement à Hitler, et qui jamais n’ont été condamnés par Rome. Symétriquement, on n’a jamais entendu Mgr von Galen, le cardinal Saliège ou sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix (Édith Stein) critiquer Pie XII.

Il en fût de même avec l’Ostpolitik : l’appareillage doctrinal de condamnation du communisme fut on ne peut plus complet, l’Église militante a résisté. Pourtant, la diplomatie vaticane du cardinal Casaroli a manifestement tout fait pour calmer le jeu, aux dépens apparents des intérêts de la vérité. Cela ne veut pas dire non plus qu’il n’y eût pas régulièrement de sévères explications de gravure entre Rome et les Églises locales, mais ce fût discrètement. A-t-on entendu le cardinal Wojtyla tonner contre Paul VI ? Oui, de nombreux catholiques d’Europe de l’Est se sont souvent sentis abandonnés, oui on eût pu faire mieux. C’est toute l’humanité de l’Église dans ses tensions qui s’exprime ainsi, et qui n’échappera jamais à ses limites sur la terre.

Accepter ces faiblesses, c’est accepter aussi la puissance de l’Église où l’on n’est jamais seul et où chacun a sa part de responsabilité, selon sa vocation : dans l’unité de l’espérance qui ne se trompe jamais mais qui n’est pas pressée, celui qui doit se taire compte sur celui qui dit la vérité ; celui qui parle n’oublie pas celui qui ne peut pas parler. Comprenne qui pourra : l’Église n’est ni une démocratie, ni une force militaire, ni une ONG. Mais elle a vaincu le monde.

Commentaires

  • Merci pour ce commentaire éclairé oui le Pape avec l'aide de l'Esprit qui l'a mis sur le trône de Pierre sait sans doute ce qu'il dit et fait même avec toute sa faiblesse humaine. Prions pour que son Ministère soit fécond

  • Je ne vois pas le lien entre les déclarations des deux papes.

    Benoît XVI avait dit, concernant le Sida, que le préservatif n’était pas la vraie réponse à ce fléau, voulant rappeler par là que la question fondamentale était d’abord celle de la conduite morale. C’est assez naturel de la part d’un pape, non ?
    Le problème posé par la déclaration du pape François tient au fait que, dans les exemples qu’il cite, il amalgame des violences qui ne se réclament pas de la religion et des violences qui, au contraire, s’exercent en son nom.
    Qu’il y ait des catholiques violents et des musulmans violents, tout le monde l’admet et devrait le regretter, mais tout autre chose est d’exercer la violence comme une vertu de la religion.
    De ce point de vue l’autorité religieuse a le devoir de purifier le regard de ses fidèles. C’est ce que fait l’Eglise, repentances parfois nécessaires à l’appui. L’absence d’un magistère comparable au sein de l’Islam et d’une exégèse raisonnable s’appliquant aux contradictions de ce qu’il tient pour la Parole incréée de Dieu le rend nettement mois audible à ce sujet.
    Il y a là, me semble-t-il, un enjeu important susceptible de rendre utile ce qu’on appelle le « dialogue interrreligieux ».

  • Cher JPSC,
    voudriez-vous avoir la bonté de critiquer mon analyse. Merci d'avance.

    Si l'on choisi une vision immanente, où dieu est le monde et monde est dieu, (donc où l'homme aussi est divin) alors la vie est dans le monde, le monde est vivant. Il n'y a pas de début, il n'y aura pas de fin. On peut ensuite choisir soit une attitude hédoniste/épicurienne (profitons de la vie) soit une attitude stoïque (faisons notre devoir).
    Si l'on choisi une vision transcendante, Dieu n'est pas le monde, il est en dehors de lui, et l'univers et tout ce qu'il contient est créé (ex nihilo) par un Dieu unique. Ce sont les monothéismes créationnistes, tous héritiers du judaïsme. Le monde a un début, il aura une fin.
    Pourquoi le Dieu Unique a-t-il créé le monde ? Manquait-il à cet Unique quelque chose pour être parfait, être saint, kadouch, c'est à dire complet, parfait, achevé ?
    Si l'on dit que « Dieu est amour », alors il devait l'être en lui-même avant toute création. Est-il concevable qu'il soit amour sans être en lui-même plusieurs personnes ? Une seule substance divine en plusieurs personnes ? C'est le « mystère » de la Trinité. Alors, cet amour qui lui est propre devient surabondant dans la création, pur acte d'amour, qui toutefois ne lui ajoute rien et ne lui retranche rien.

    Le pape célèbre tous les jours la messe, quelle que soit la forme et la langue.
    On peut supposer que le pape étant prêtre de Jésus-Christ confesse « Christ est ressuscité ! ». En disant cela il dit « Christ EST Dieu », Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu, engendré et non pas créé, de même nature que le Père, ..
    Si le Christ est ressuscite, c'est qu'Il est mort ; mort d'une mort d'homme, mort totale. S'Il est mort, c'est qu'il est né, d'une naissance divine, « incarné » dans la chair de Marie. S'il est ressuscité avec un corps qui n'est plus là, c'est qu'il est monté auprès du Père avec son corps.
    Il n'est peut-être pas nécessaire d'avoir une attitude triomphaliste, voir méprisante, mais cacher cette Vérité est plus qu'une faiblesse ou une lâcheté, c'est, me semble-t-il, une erreur.

    Levi.

  • Faire un lien entre les déclarations d'altitude (j'ai failli dire "de haut vol") de François avec la ligne diplomatique de Pie XII, il fallait le faire. Là comme ailleurs, le pape Pacelli s'exprimait toujours avec clarté, sans qu'il faille systématiquement venir à sa rescousse pour interpréter, dans le souci de trouver une ligne avec le magistère antérieur (avait-il un porte-parole jésuite ?).

    A l'époque de Pacelli, il n'y avait pas d'ambiguïté non plus par rapport avec l'ennemi mortel d'ailleurs, le monde communiste, ni avec le marxisme en général, ainsi que certains, à la Secrétairerie d'Etat de l'époque, on pu s'en apercevoir et en prendre la leçon, lorsqu'ils ont tenté des rapprochements avec Moscou. Ceci me dispense d'en dire plus concernant les compromis qui ont suivi lors du concile... la chose est relativement connue.

    Comment peut-on mettre sur le même pied le soit-disant silence de Pie XII et les déclarations continues de François ? La ligne de Pie XII était archi-connue des nazis: dès son élection il fut leur ennemi.

    Comment peut-on mettre sur le même pied la théologie morale promue par Pie XII et son hostilité pour la morale de situations, clairement définie dans Humani generis, et la confusion entretenue par des propos qui induisent des généralités, des changements de paradigmes, à partir de situations particulières ? Les exemples de ce type surabondent.

    "Pour le comprendre, dût-on réfléchir, il faut l’entendre en catholique, c’est-à-dire à la lumière de la tradition et de l’enseignement de ses prédécesseurs. Par exemple Jean-Paul II à Casablanca (1985), Benoît XVI à Ratisbonne (2006). C’est une question de pure hygiène intellectuelle et spirituelle"

    L'hygiène intellectuelle et spirituelle impose de se souvenir comment le discours de Ratisbonne a été reçu en Argentine, à l'époque. De plus, le contenu des déclarations faites par chacun des deux pontifes est en total décalage l'une avec l'autre. Très mauvais exemple.

    "Ce qui est nouveau avec le pape François, c’est que de nombreux chrétiens ont joint leurs voix au concert des indignés"

    Non ce n'est pas nouveau. Comparer le traitement médiatique de Benoît XVI avec celui réservé à François Ier est... surprenant. Le meurtre d'une belle-mère n'est généralement pas commis par quelqu'un qui porte la croix en bandouillère. Un catholique normalement constitué sait que le meurtre est un péché mortel, et ne peut se réclamer de l'Evangile pour le commettre. Si son salut lui importe, il y réfléchira par avance.

    Dans la réponse qui nous occupe, François Ier a également déclaré ceci (qui n'est pas relevé par l'auteur, alors qu'il tente laborieusement d'établir un parallèle avec la controverse sur le préservatif... parfaitement recadré par JPSC):

    "Il y a des petits groupes fondamentalistes. Et je me demande, c'est une question: combien de jeunes, nous, Européens, avons laissé, vides d'idéal, qui n'ont pas de travail, s'approchent de la drogue, de l'alcool? Ils vont là-bas et ils s'enrôlent dans les groupes fondamentalistes"

    Libre à chacun d'interpréter ces propos. Mais on ne peut tout de même pas nous reprocher d'essayer de comprendre: si les jeunes n'ont pas de travail, comment François compte-t-il résoudre l'équation qui passe, de son point de vue, par l'accueil apparemment inconditionnel des migrants ? Tout comme on peut se demander si l'argent, ou plus exactement le manque d'argent, suffit à établir ainsi un lien de cause à effet. C'est fort réducteur, pour ne pas dire caricatural.

  • Quand le pape nous dit ; l’Islam ne peut être identifié au terrorisme. C'est un postulat qu'il ne démontre pas.

    Les Musulmans ne sont pas nécessairement terroristes, ni automatiquement, ni de manière permanente.

    Mais l'Islam, il se définit par ses textes et par l'imitation du prophète. Par ce fait, il ouvre aux Musulmans - en permanence - une porte vers le terrorisme.

    Les responsables de ce site peuvent "scratcher" cent fois ce message, il n'est pas faux pour autant.

  • Bonjour Étienne,

    Le pire (il faut quand même rappeler que "Evangelii gaudium" contient également ce genre d'incantations) est qu'il y a de fortes chances pour qu'il n'ait pas lu le Coran, ni les hadiths (il y en a des milliers c'est un peu fastidieux)...

    À sa décharge, il n'est pas le seul. Il suffit d'en faire l'expérience autour de nous. La bien-pensance ne conçoit même pas que certaines associations soient faites à partir de ces sources, alors même que l'organe de propagande de Daesh justifie sa politique du sabre par le fait que c'est le Coran lui-même qui impose le sang versé pour propager l'Islam.

    Au lieu de sortir des clichés du type de celui qui justifie une différence d'approche par le fait que l'un ou l'autre pape a ou n'a pas un parcours universitaire, l'auteur de la réflexion aurait pu nous informer sur les critères objectifs qui, selon lui, font de François une personne autorisée pour donner des brevets de respectabilité à l'une ou à l'autre religion...

    De ce point de vue, l'homélie du Cal. Vingt-trois lors des funérailles du Père Hamel ouvrait la seule perspective qui convient: celle du Christ, par opposition à un moloch inconnaissable qui veut la mort de l'homme.

  • Merci Etienne pour ces commentaires pertinents.

    Certains catholiques pensent devoir s'aligner d'office sur les propos du pape. Comme si sa fonction lui attribuait une infaillibilité universelle.
    Ce n'est pas catholique. Même le pape n'en demande pas tant.

    Et quand le pape parle d'Islam, comme il ne paraît pas vraiment informé sur ce sujet, il ne nous donne que son choix politique.
    C'est comparable à l'éternelle querelle entre les guelfes et gibelins.

  • Tous ces commentaires qui visent à expliquer ce que le pape a vraiment voulu dire sont la preuve que l'expression pontificale était confuse et maladroite. Quand un discours est clair, il n'exige pas toutes ces gloses savantes pour être compris. D'ailleurs rien ne dit qu'elles soient pertinentes car enfin qui peut aujourd'hui prétendre détenir la signification authentique du message pontifical. Le pape a pour mission d'enseigner ses brebis, mais un enseignant a aussi le devoir de s'exprimer clairement afin d'éviter le trouble chez ceux qui l'écoutent.

  • Cher Monsieur Levi,

    Je ne suis pas théologien, mais je ne vois rien à redire à ce que vous écrivez. Il me semble que je partage votre point de vue. La création, l’incarnation et la rédemption sont des effets surabondants de la grâce divine : « Deus caritas est » (relire l’encyclique de Benoît XVI…).

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