Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • "Sociétal", un terme piégé

    IMPRIMER

    De Joël Hautebert en éditorial sur le site de l'Homme Nouveau :

    Faut-il parler de politique « sociétale » ?

    Insidieusement, en adoptant le vocabulaire des partisans de la « politique sociétale » – qui abrite en fait la révolution anthropologique mondialiste hostile à la nature humaine et à son Créateur –, notre combat théorique perd en cohérence et en efficacité. Il se joue en effet aussi sur le terrain sémantique.

    Nous nous accoutumons un peu trop facilement à l’usage de l’adjectif « sociétal » (questions sociétales, politique sociétale…), couramment employé dans le langage politique contemporain. Si l’on considère que le vocabulaire est un puissant vecteur de circulation et d’intériorisation des concepts, il importe de s’interroger sur le bien-fondé de l’emploi de termes qui abondent dans la vie politique. Comme nous pensons avec des mots, l’idéologie progresse toujours par la subversion du langage et l’usage d’innovations lexicales riches de sens.

    Deux significations

    Au premier degré de l’analyse, ce néologisme revêt deux significations. Tout d’abord, il différencie les objectifs politiques qu’il désigne de ce que l’on appelle depuis longtemps la « question sociale ». Cette dernière expression correspond aux considérations économiques, au sort des plus démunis, ou de la classe ouvrière oppressée dans une logique marxiste classique. On devine alors que les « questions sociétales » n’entretiennent pas de relation ténue avec une doctrine économique. Le glissement de la gauche sociale à la gauche sociétale entérine dans le langage l’abandon de la politique économique traditionnelle du socialisme. Ensuite, nous observons que le mot « sociétal » désigne les décisions gouvernementales qui concernent le plus souvent l’anthropologie et la nature humaine. À titre d’exemple, citons la dénaturation du mariage, la GPA, la PMA, le Genre. On comprend alors que du point de vue de l’efficacité politique, « politique sociétale » soit un euphémisme plus rassurant que « création d’un homme nouveau », « révolution anthropologique », « déconstruction de l’humain », etc. Certes, nous rencontrons de tels énoncés plus directs et explicites dans les débats d’idées (pensons au transhumanisme), mais plus rarement de la part des politiques.

    Ce constat étant fait, puisque la politique investit l’anthropologie, il en ressort que les gouvernants quittent la sphère du politique pour se substituer à la nature et à son Auteur. Cette substitution engendre une subversion des principes et des institutions les plus élémentaires du droit naturel : la distinction homme/femme, le mariage, la filiation, la fécondité, c’est-à-dire tout ce que nous voyons appliqué aujourd’hui par nos gouvernants. Chez les grandes prêtresses du Genre, le mot anthropologie est d’ailleurs honni.

    Une sociologie marxiste

    Mais pourquoi employer l’adjectif « sociétal » ? Au-delà de l’évident intérêt de l’usage d’un euphémisme, la raison réside dans les mutations idéologiques des dernières décennies, plus précisément dans l’hégémonie de la sociologie ancrée dans la pensée marxiste. Puisque la nature n’existe pas, tout est social ou tout est culturel, mais cette dernière expression est devenue moins usuelle. Nos comportements, nos croyances, nos goûts, nos convictions, notre conception de la famille et de la sexualité résultent de déterminismes sociaux dont nous intériorisons inconsciemment les règles. Mais fort heureusement, la société évolue sous l’effet du progrès, déroulant ses bienfaits grâce aux luttes émancipatrices, aujourd’hui celle des femmes contre les méchants hommes, ou encore le rejet de l’identité sexuée imposée dès la naissance par les stéréotypes sociaux dont il faut impérativement se défaire. L’absence d’ordre naturel, de bien et de juste en soi, justifie l’évolution non seulement des règles et des institutions mais aussi de la phusis propre à l’homme lui-même. Dire qu’une institution ou qu’une pratique est sociétale tend à la dé­naturaliser.

    Selon cette logique, omniprésente dans l’idéologie du Genre, les hommes ont déclaré « naturelles » leurs pratiques de domination, à seule fin d’empêcher leur remise en cause car le camouflage de la nature leur donne une dimension intemporelle définitive. De manière générale, toute allusion au caractère « naturel » révèle l’existence d’une violence dominatrice qu’il convient de combattre dans une perspective émancipatrice. Nous n’avons pas suffisamment compris depuis quarante ans cette mutation idéologique qui fait de la nature humaine l’ennemi numéro un. Si la volonté de créer un homme nouveau n’est certes pas nouvelle, les modalités de cette révolution ont évolué avec le temps. L’engagement constant de l’État dans les « questions sociétales » résulte d’une volonté idéologique et non d’un enfumage politique dû à l’omnipotence des institutions européennes contraignant l’État français à l’inaction dans ses domaines de compétence traditionnelle.

    Une idéologie envahissante

    D’ailleurs, ces « questions sociétales » sont également au cœur de l’action des institutions supranationales, principalement de l’Onu. Cette idéologie étend aujourd’hui ses tentacules à l’échelle du monde entier. C’est le visage contemporain de la Révolution, dont l’objectif est le renversement de l’ordre naturel et divin. Remarquons au passage que la réduction constante, voire l’abandon, de la place accordée aux lettres classiques et aux langues anciennes, grec et latin, facilite grandement l’imprégnation de ce sociologisme dans les mentalités. En effet, rien de tel que la lecture des auteurs classiques pour se rendre compte à quel point la nature humaine ne change pas. Malgré plus de deux mille ans d’écart, les hommes rencontrent les mêmes difficultés, y compris politiques, cherchent à répondre aux mêmes questions et connaissent les mêmes passions.

    Ainsi, on est en droit de se demander si, de notre part, l’utilisation sans nuance ou mise en garde de l’expression « questions sociétales » pour désigner ce qui relève en réalité de la nature conduit, au moins dans le discours, à se placer sur le terrain intellectuel défini par les adversaires déclarés de la nature humaine. À partir de là, il devient plus difficile de mener un combat théorique cohérent, puisqu’une étape a été franchie, celle de l’acceptation des termes de la dispute intellectuelle fixés par le camp opposé. Quant au grand public, en s’habituant à l’usage des termes, il intègre progressivement les concepts sous-jacents.

    Pour parer avantageusement à ces inconvénients, mieux vaut parler explicitement de « révolution anthropologique » ou de « questions anthropologiques » que le pouvoir politique se croit autorisé à modifier. Ce combat sémantique est à notre portée.

  • La contraception réduit-elle le nombre d'avortements ?

    IMPRIMER

    Lu sur genethique.org ("le coin des experts") :

    LA CONTRACEPTION RÉDUIT LE NOMBRE D'AVORTEMENTS ? RÉPONSE D'EXPERTS

  • Le message du pape aux journalistes

    IMPRIMER

    Vérité, professionnalisme et respect des personnes, pour un journalisme de la rencontre

    De zenit.org (Océane Le Gall) :

    Traduction complète de l’allocution du pape François à la presse italienne

    Aimer la vérité, professionnalisme et respect des personnes : le pape voit dans ces trois directions le cocktail nécessaire à un journalisme qui soit au service d’une « culture de la rencontre », en vue d’ « améliorer la société ». Il constituera ainsi « un élément fondamental pour la vitalité d’une société libre et plurielle », comme « instrument de la construction » du bien commun, et comme « accélérateur des processus de réconciliation ».

    Le pape François a en effet reçu en audience dans la salle Clémentine du Vatican, jeudi 22 septembre 2016, le Conseil italien de l’Ordre des journalistes, soit 400 journalistes.

    Voici le journalisme que le pape appelle de ses voeux: « Je souhaite que le journalisme, de plus en plus et partout, soit un instrument de construction, un facteur de bien commun, un accélérateur de processus de réconciliation; qu’il sache repousser la tentation de fomenter l’affrontement, avec un langage qui attise le feu des divisions, mais favorise plutôt la culture de la rencontre. Vous, journalistes, rappelez à tous chaque jour qu’il n’existe pas de conflit qui ne puisse être résolu par des femmes et des hommes de bonne volonté. »

    Voici notre traduction complète, de l’italien, de l’allocution du pape François.

    Discours du pape François

    Mesdames et messieurs,

    Merci de votre visite. Je remercie en particulier le président pour ses paroles d’introduction à notre rencontre. Et je remercie également pour le siennes, le préfet du secrétariat chargé de la communication.

    Peu de professions ont une aussi grande influence sur la société que le journalisme. Le journaliste a un rôle à la fois de grande importance et de grande responsabilité. D’une certaine façon vous écrivez « une première ébauche de l’histoire », en construisant l’agenda des nouvelles et conduisant les personnes à une interprétation des événements. C’est très important. Les temps changent et également la manière de faire le journaliste. La presse écrite tout comme la télévision perdent de leur  importance face aux nouveaux médias du monde numérique – surtout parmi les jeunes – mais les journalistes, s’ils font leur travail de manière professionnelle, restent un pilier, un élément fondamental pour la vitalité d’une société libre et plurielle. Le Saint-Siège aussi – face au changement du monde des médias – a vécu et vit en ce moment un processus de réforme qui va changer tout son système de communication, dont vous bénéficierez ; le secrétariat pour la communication sera un point de référence naturel pour votre précieux travail.

    Aujourd’hui, je voudrais partager avec vous une réflexion sur quelques aspects de votre profession, le journalisme, et sur comment ils peuvent servir à améliorer la société dans laquelle nous vivons. Pour nous tous, il est indispensable de nous arrêter, pour réfléchir àce que nous faisons et à comment nous le faisons. Dans la vie spirituelle, cela prend souvent la forme d’une journée de retraite, d’approfondissement intérieur. Je pense que dans la vie professionnelle aussi on a besoin de ça, d’un peu de temps pour nous arrêter et réfléchir. Certes, ce n’est pas facile dans un domaine comme le journalisme, une profession qui vit en permanence de « délais de livraison » et de « dates d’expiration ». Mais, au moins, pendant un bref instant, cherchons à approfondir un peu la réalité du journalisme.

    Je m’arrête sur trois éléments: aimer la vérité, une chose fondamentale pour tout le monde, mais spécialement pour les journalistes; vivre de manière professionnelle, quelque chose qui va bien au-delà des lois et des règlements; et respecter la dignité humaine, qui est beaucoup plus difficile que cela n’y paraît au premier abord.

    Aimer la vérité veut dire non seulement affirmer mais vivre la vérité, et en témoigner à travers  son travail. Vivre et travailler, donc, avec cohérence par rapport aux paroles que l’on utilise pour un article de journal ou un reportage télévisé. Ici la question n’est pas « être ou ne pas être un croyant ».  La question est « être ou ne pas être honnête avec soi-même et avec les autres. La relation constitue le cœur de toute communication. A plus forte raison chez ceux qui en font leur métier. Et aucune relation, fondée sur la malhonnêteté, ne peut résister et durer dans le temps. Je me rends compte que dans le journalisme actuel – un flux ininterrompu de faits et événements racontés 24 heures par jour, 7 jours sur 7 – ce n’est pas toujours facile d’arriver à la vérité, ou du moins de s’en approcher. Dans la vie tout n’est pas noir ou blanc. Dans le journalisme aussi, il faut savoir discerner entre les nuances de gris des événements que l’on est appelé à raconter. Les débats politiques, voire tant de conflits, sont rarement le résultat de dynamiques claires et nettes, dans lesquelles il est possible de reconnaître sans équivoque qui a tort et qui a raison. La confrontation et parfois l’affrontement, au fond, naissent précisément de cette difficulté à faire la synthèse entre les différentes positions. C’est le travail – nous pourrions dire aussi la mission – à la fois difficile et nécessaire d’un journaliste: arriver au plus près de la vérité des faits et ne jamais dire ou écrire une chose qui, au fond de sa conscience, il le sait, n’est pas vraie.

    Deuxième élément: vivre de manière professionnelle veut dire avant tout – au-delà de ce que nous pouvons trouver écrit dans les codes déontologiques – comprendre, intérioriser le sens profond de son propre travail. D’où découle la nécessité de ne pas soumettre sa profession aux logiques des intérêts partisans, qu’ils soient économiques ou politiques. Le devoir du journaliste, j’oserais dire sa vocation, est donc – à travers l’attention, et le soin à rechercher la vérité – de faire grandir la dimension sociale d’une vraie citoyenneté. Dans cette perspective d’ouvrir les horizons, agir de manière professionnelle veut donc dire non seulement répondre aux préoccupations, bien que légitimes, d’une catégorie, mais avoir à cœur un des chambranles de la structure d’une société démocratique. Les dictatures – de n’importe quelle orientation et «  couleur » –  qui ont toujours cherché à s’emparer des moyens de communication,  et à imposer de nouvelles règles au journalisme, devraient toujours nous faire réfléchir.

    Et troisièmement: respecter la dignité humaine est important dans toute profession, et spécialement dans le journalisme, car derrière le simple récit d’un événement il y a les sentiments, les émotions et, en définitive, la vie des personnes. J’ai souvent parlé des bavardages comme étant une forme de «  terrorisme », capable de tuer une personne par la langue. Si cela vaut pour les individus, en famille ou au travail, à plus forte raison pour les journalistes, car leur voix peut toucher tout le monde, et c’est une arme très puissante. Le journalisme doit toujours respecter la dignité de la personne. Un article est publié aujourd’hui et demain il sera remplacé par un autre, mais la vie d’une personne injustement calomniée peut être détruite à jamais. Certes la critique est légitime, et je dirais plus, elle est nécessaire, tout comme « dénoncer » le mal, mais cela doit toujours être fait en respectant l’autre, sa vie, ses affections. Le journalisme ne peut pas devenir une « arme de destruction » des personnes, voir de peuples. Ni alimenter la peur face aux changements ou phénomènes comme les migrations forcés, dues aux guerres et à la famine.

    Je souhaite que le journalisme, de plus en plus et partout, soit un instrument de construction, un facteur de bien commun, un accélérateur de processus de réconciliation; qu’il sache repousser la tentation de fomenter l’affrontement, avec un langage qui attise le feu des divisions, mais favorise plutôt la culture de la rencontre. Vous, journalistes, rappelez à tous chaque jour qu’il n’existe pas de conflit qui ne puisse être résolu par des femmes et des hommes de bonne volonté.

    Je vous remercie pour cette rencontre ; je vous souhaite bonne chance dans votre travail. Que le Seigneur vous bénisse. Je vous accompagne dans mes prières et dans mon cœur, et vous demande s’il vous plait de prier pour moi. Merci.

  • 26 septembre : Journée mondiale de la contraception; quand les femmes se réveilleront-elles ?

    IMPRIMER

    D'Aleteia.org

    Vidéo. Contraception : quand est-ce que les femmes se réveilleront ?

    À l'occasion de la journée mondiale de la contraception découvrez le message de Thérèse Hargot, sexologue et philosophe.

    En cette journée mondiale de la contraception, Thérèse Hargot, sexologue qui intervient en milieu scolaire depuis une dizaine d’années, propose qu’on arrête de culpabiliser les femmes qui sont très souvent les seules à gérer la contraception. Bien que pratique, elle nous informe que la pilule n’est pas notre meilleure alliée pour autant.

    En tant que nana, on opte rapidement pour une méthode contraceptive, souvent hormonale, de type pilule, stérilet, implant, pour avoir des relations sexuelles en étant (presque) libérée du risque de tomber enceinte. Quand on n’a pas encore envie d’avoir des mômes, c’est la solution idéale. Pourtant la technique n’est pas imparable non plus.

    Avec la pilule, on se pense safe, à tel point qu’on fait confiance à un cachet, sans essayer de comprendre ce qu’il se passe dans notre corps, en plus de nous rendre dépendante du corps médical comme si nous étions malade.

    Mais en vérité, “être libre” ça va avec “être autonome”. Et pour cela, on a besoin de deux choses : connaître notre corps et notre cycle, pour avoir le pouvoir sur notre fécondité. Thérèse Hargot rappelle également qu’il est important que l’homme soit intégré dans la gestion de la contraception, car un enfant ça se fait à deux. On est bien contentes d’entendre que ce n’est pas qu’une affaire de femmes.

    D’autre part, il n’y a pas de vie sexuelle sans désir. Naturellement, la libido fluctue en fonction du cycle. Le problème de la contraception hormonale, c’est qu’elle maintient notre libido à un faible niveau car elle empêche l’ovulation qui est la phase où elle est la plus active. Okay, maîtriser la contraception naturelle n’est pas donné à tout le monde… Mais ça serait quand même bien d’avoir une contraception qui permet de nous connaître et surtout qui respecte notre corps.