Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Pédophilie dans l'Eglise : les méthodes douteuses de "Cash investigation"

IMPRIMER

Pour diverses raisons, Belgicatho n'a pu suivre son rythme habituel durant la semaine écoulée. C'est tardivement qu'il relaie cet examen d'une émission consacrée à la pédophilie dans l'Eglise et qui a fait grand bruit. Du site de France Catholique :

Pédophilie dans l’Eglise : les méthodes de Cash Investigation

Nous avons fait l’effort de regarder jusqu’à la fin l’émission du 21 mars sur la pédophilie dans l’Eglise (Cash investigation sur France 2)… accablant, pour l’Eglise certes. Mais l’émission ne fait pourtant pas honneur aux journalistes qui l’ont réalisée (la profession devrait réagir pour dire sa désapprobation de certains comportements qui risquent de la discréditer tout entière tout comme certains comportements ecclésiastiques arrogants nuisent à toute l’Eglise). Cela ne retire rien à la gravité de certains faits évoqués bien sûr…

Par ailleurs on a entendu certaines contre-vérités qui montrent au mieux une totale méconnaissance du sujet et de son contexte, au pire une manipulation éhontée (le président de l’association de victimes « La Parole libérée » au cours du film : « Pour l’Eglise, la pédophilie n’est pas un péché » ! Le « prêtre » « psychiatre » en plateau citant totalement à contresens l’Évangile, etc.).

— -

Faites-vous votre opinion :

Cash investigation - Pédophilie dans l’Eglise : le poids du silence

Diffusé le mar. 21-03-17 à 21h00, disponible durant 29 jours ci-dessous :

http://pluzz.francetv.fr/videos/cas...


Réaction de la Conférences des évêques de France

par Vincent Neymon, porte-parole adjoint de la CEF

http://www.eglise.catholique.fr/per...

Depuis plusieurs semaines, il se savait que Cash Investigation travaillait sur la question de la pédophilie (de la pédophilie dans l’Eglise, les autres contextes n’étant pas manifestement pas dignes d’intérêt). Il semble que, arrivant alors que la « bataille » est passée, Elise Lucet se soit employée à donner une tournure scandaleuse et conflictuelle à des échanges qui ne l’étaient pas pour justifier son émission, n’hésitant pas à interpeller des personnes absentes pour simuler un refus de l’échange, et à se mettre en scène dans des saynètes qui empruntent davantage à la comédie qu’au travail journalistique.

 

C’est particulièrement regrettable s’agissant d’un sujet spécialement grave, que de nombreux journalistes ont pu traiter avec sérieux, et qui ne se prêtent pas aux mises en scène personnelles.

Vincent Neymon, porte-parole adjoint et directeur de la communication de la Conférence des Évêques de France et, à ce titre, chargé des relations avec les medias, choqué par ces méthodes, a pris l’initiative de les rapporter dans un texte édifiant, repris ci-dessous.

Sa lecture laisse une question ouverte : quand le chevalier blanc manque à l’éthique, à quoi sert-il pour le monde ?

*

A notre connaissance, l’équipe de Cash investigation enquête sur la pédophilie dans l’Eglise depuis octobre 2016. Leur première demande concernant la CEF s’est faite par téléphone. Il s’agissait d’être accrédité pour l’Assemblée plénière de novembre à Lourdes. Leur argument : « si vous refusez, nous trouverons le moyen d’entrer quand même sous le nom d’un autre média ».

Le principe général de l’émission est de semer le doute dans l’esprit du téléspectateur en utilisant diverses méthodes qui troublent et affaiblissent les personnes interviewées. Le trouble provoqué est alors interprété comme un aveu par Elise Lucet. Pour provoquer ce trouble, plusieurs techniques sont employées. Voici quelques faits vécus à l’appui de nos dires sur les méthodes employées.

Outrances d’Elise Lucet : elle adopte une attitude volontairement scandaleuse pour provoquer le repli « coupable » de son interlocuteur.

Lourdes, Assemblée plénière lundi 7 novembre 16 : après la messe, sur les marches de la Basilique du Rosaire, Elise Lucet se place au milieu des journalistes en bas des marches et interpelle le Cardinal Philippe Barbarin qui était prêt à répondre à quelques questions. Elle l’abreuve de questions portant sur des prêtres de Lyon, empêchant le travail des autres journalistes présents. Les réponses du Cardinal Philippe Barbarin ne la satisfaisant pas, elle ne cesse de l’interrompre pour reposer ses questions. Ensuite, le Cardinal ayant choisi de partir au vu des conditions qu’elle impose, elle le harcèle pour obtenir un rendez-vous ultérieur. Visiblement, elle tente d’obtenir une fin de non-recevoir publique.

Lourdes, Assemblée plénière lundi 7 novembre 16 : alors que les évêques se rendent aux vêpres, Elise Lucet, retenue derrière une barrière à quelques mètres, hurle : « Monseigneur Pican, Monseigneur Pican, vous êtes le seul évêque condamné par la justice, vous êtes évêque émérite A plusieurs reprises, ce jour-là, Elise Lucet montrera qu’elle ne sait pas ce qu’est un « évêque émérite ». Elle semble croire que « émérite » est une distinction honorifique. »

Ndlr de FC : De même, dans les dénonciations journalistiques de l’Eglise, on voit qu’un mot aussi simple que " prélat " est inconnu et donc employé à mauvais escient par la plupart de ceux qui interviennent en "spécialistes", quand allez-vous démissionner ? » Mgr Pican n’est pas présent parmi les évêques qu’Elise Lucet interpelle, elle se fait cependant filmer durant cette scène, dans l’intention évidente de prouver qu’il fuit.

D’après le teaser de l’émission diffusé depuis le 17 mars 2017, elle interpelle de la même façon le pape François tandis que la caméra fixe une moue du Saint-Père.

Paris, 15 mars 2017 : à notre réponse – négative – quant à la venue d’un « représentant de l’Eglise » pour le débat qui suit le documentaire, Vincent Neymon reçoit le mail suivant d’Elise Lucet : « Alléluia mes frères. Vous ferez 3 paters et 4 Avés pour expier vos fautes ». Cette réponse à caractère injurieux, vient après une série d’échanges de mail avec son équipe qui a rappelé à Vincent Neymon qu’elle travaillait dans le cadre du service public.

Mensonges d’Elise Lucet : elle avance de faux ou d’invérifiables postulats pour créer un trouble « coupable » de son interlocuteur

Lourdes, Assemblée plénière lundi 7 novembre 16  : alors que nous avons accepté qu’elle puisse interviewer Mgr Luc Crepy dans l’hémicycle :

Elle tend une liste à Mgr Luc Crepy. Elle annonce que cette liste est celle des prêtres pédophiles toujours en activité, dénonçant l’inaction des évêques vis à vis de ces prêtres :

Cette liste n’existe pas à notre connaissance. Elle a été dressée par Cash investigation.

Selon ce que Mgr Crepy constate, les noms sont ceux d’aumôniers d’Epahd ou couvents, monastères…

Face à ce constat, Elise Lucet tente de déstabiliser Mgr Crepy en pointant un prêtre en responsabilité pastorale. Mgr Crepy est, de fait, troublé, mais encore une fois, cette liste est elle-même suspecte.

Lorsque Mgr Crepy pose la liste à côté de lui, elle lui lance : « Cette liste vous brûle les mains apparemment, elle vous dérange tant que ça ? » Visiblement elle tente d’induire que le geste de Mgr Crepy est symbolique de l’attitude des évêques qui ne s’intéressent pas à ces prêtres et les laissent continuer leur ministère.

Elle prétend que le site « lutter contre la pédophilie » annonce la mise en place d’un certain nombre de cellules d’accueil et d’écoute dans les diocèses et s’insurge contre ce nombre trop faible pour mettre en cause l’inertie de l’Eglise. Jamais, le site « Lutter contre la pédophilie » n’a donné de tels chiffres.

Méthodes douteuses de mise en scène visant à créer un trouble « coupable » de l’interlocuteur et à emporter l’indignation du téléspectateur

Lourdes, Assemblée plénière lundi 7 novembre 16 : alors que nous avons accepté qu’elle puisse interviewer Mgr Luc Crepy dans l’hémicycle, elle brandit des photos d’évêques en format A3 en s’insurgeant du fait que Mgr Crepy supporte encore que ces évêques siègent dans cet hémicycle.

Lourdes, Assemblée plénière lundi 7 novembre 16 : tandis que l’équipe de Cash investigation est présente durant une séance ouverte aux médias et consacrée au bilan de la lutte contre la pédophilie présenté par Mgr Crepy, Elise Lucet marque ostensiblement son désintérêt tandis que ses cadreurs filment les écrans d’ordinateur des évêques à leur insu. Cet épisode est très révélateur de l’attitude générale de l’équipe de Cash investigation et d’Elise Lucet en particulier qui ne s’intéresse absolument pas aux actions et aux moyens mis.

Janvier 2017 : le supérieur de la Communauté Saint Jean, frère Thomas Joachim, est à l’aéroport de Roissy en vue d’embarquer pour l’Ethiopie. Un homme l’attend avec un panneau à son nom. S’approchant de l’homme, Frère Thomas se retrouve devant le micro et la caméra de Martin Boudot, journaliste de Cash investigation.

*

En elles-mêmes, à part quelques-unes, aucune de ces méthodes n’est véritablement répréhensible. On peut aussi comprendre que l’information nécessite parfois des méthodes particulières pour être recueillie. Mais nous sommes là devant un véritable système, une mécanique visant exclusivement à nourrir la thèse d’un scandale vendeur. La déontologie journalistique, le respect élémentaire des personnes, la place de la contradiction, rien n’est respecté.

Sur la question douloureuse de la pédophilie, l’Eglise s’engage avec sincérité dans une opération de vérité et de lutte. Ces méthodes « d’investigation » ne visent qu’à prouver le contraire en laissant croire qu’elles poursuivent la vérité.

C’est l’accusation de l’Eglise qui est recherchée, bien que plus que l’attention aux victimes. Irrespectueuse envers la vérité, cette émission l’est d’abord envers les téléspectateurs qu’elle induit gravement en erreur.

http://www.le-samaritain.fr/2017/03...


La Conférence des Evêques de France (CEF) a décidé de ne pas participer à l’émission d’Elise Lucet, Cash Investigation, dont le dernier numéro porte sur la pédophilie dans l’Eglise. Une émission qui sera diffusée mardi 21 mars prochain à 21 heures sur France 2, et dont certains volets portent sur la vaste enquête menée par le site Internet Mediapart, depuis un an.

Dans un communiqué, la Conférence des Evêques de France, a indiqué avoir refusé d’envoyer "un représentant officiel de l’Eglise" au débat qui suivra la diffusion du reportage. La CEF s’explique en motivant sa décision par "les méthodes utilisées pour les interviews ainsi que par divers renseignements obtenus sur cette émission".

Joint par RCF, Vincent Neymon, porte-parole adjoint de la Conférence des Evêques de France, a indiqué que les évêques n’avaient rien à cacher, ni ne voulaient défendre l’institution, mais souhaitaient que la "vérité soit faite clairement pour que tout le monde puisse comprendre ce qui s’est passé, et ce qui se passe maintenant et demain".

Remettant en cause la déontologie journalistique d’Elise Lucet, Vincent Neymon ajoute également que les évêques ont accueilli la journaliste à Lourdes en novembre dernier pour mener une interview avec Mgr Luc Crépy, évêque du Puy-en-Velay et responsable de la Cellule permanente de lutte contre la pédophilie. "Nous avons bien vu, et ce n’est qu’un exemple, que la méthode de Mme Lucet est une méthode de déstabilisation permanente, pour qu’ensuite le trouble de Mgr Crépy soit interprété comme un aveu de faiblesse ou une faille. Ce n’est pas déontologique" ajoute encore le porte-parole adjoint de la CEF.

Une projection presse a été organisée lundi 20 mars par l’équipe de Cash Investigation, dont Elise Lucet et Martin Boudot. Selon nos sources, la journaliste a manifesté son agacement par rapport à la réaction de la CEF. A noter que Mediapart publie un livre résumant son année d’enquêtes sur la pédophilie dans l’Eglise, le 22 mars prochain. Un livre intitulé "Eglise, la mécanique du silence", publié aux Editions JC Lattès.

https://rcf.fr/actualite/cash-inves...


22 mars 2017 - COMMUNIQUE DE PRESSE DE LA COMMUNAUTE SAINT JEAN

Nous dénonçons la diffusion de rumeurs sans fondement par certains médias. Nous faisons ici référence aux accusations infondées vis-à-vis du frère Emmanuel, membre de la Communauté Saint-Jean, ayant résidé au Cameroun. Le frère n’a jamais fait l’objet d’aucun signalement, d’aucune plainte, ni d’aucun soupçon depuis son entrée dans la Communauté en 1979, que ce soit au Cameroun ou ailleurs, et nous lui accordons toute notre confiance. Le départ du frère Emmanuel et des autres frères de Bertoua est exclusivement lié à une sombre histoire de conflits ecclésiastiques entre la Communauté et l’évêque du lieu.

En tout état de cause, le frère Emmanuel se tient évidemment à la disposition de la justice française et camerounaise, si elles le jugent nécessaire. Pour ce qui nous concerne, nous n’avons aucune raison valable de douter de la droiture du frère Emmanuel.

Quant à ce qui concerne la pédophilie, trois frères, qui ne font plus partie de la Communauté, ont été condamnés entre 2012 et 2016, pour des faits pour la plupart anciens. Nous avons dit à l’époque et nous le redisons, nous avons honte et nous demandons à nouveau pardon aux victimes et à leurs familles pour les agissements inadmissibles des frères incriminés et pour les dysfonctionnements de la Communauté dans la gestion de ces cas dans le passé.

Il n’y a à notre connaissance aujourd’hui aucun frère soupçonné ou poursuivi pour des faits de pédophilie, ni en France ni ailleurs. En dehors de ces cas de pédophilie, l’histoire de la Communauté a été marquée par d’autres cas d’abus sexuels commis par des frères et pour lesquels la Communauté demande pardon aux victimes. On pourra déplorer parfois la lenteur des procédures pour parvenir à l’établissement des faits et à une sanction, mais le Prieur général, frère Thomas, n’a camouflé ni couvert aucun cas.

Depuis plusieurs années, la Communauté met tout en œuvre pour prévenir et gérer les situations d’abus : amélioration du discernement à la vocation, formation des frères à la maturité affective, à la gestion des cas de pédophilie et d’abus sexuels, mise en place de procédures (validées par le Vatican) impliquant notamment une remontée d’information vers les autorités judiciaires, création d’une commission - comportant des laïcs - chargée d’examiner tout témoignage, aveu ou plainte d’un comportement d’abus. La détermination des responsables de la Communauté pour prévenir et gérer les situations d’abus est totale et elle est soutenue par l’ensemble des frères de Saint-Jean.

Nous rappelons que les Frères de Saint-Jean ce sont 500 frères sur les 5 continents qui cherchent à vivre fidèlement leur vocation et qui engagent avec générosité leur vie en amis du Christ, en cherchant à témoigner de son amour dans le monde, notamment vers les jeunes, les familles et les exclus de la société.


https://francais.rt.com/france/3560...

http://www.programme-television.org...

http://france3-regions.francetvinfo...

http://www.lci.fr/faits-divers/cash...


Réaction de la rédaction de France Catholique

Tout cela va finir par noyer la lutte indispensable, sans compromission, contre la pédophilie, dans un magma d’approximations, d’amalgames.

Nous venons de lire dans "Urbi et Orbi" qu’une grande partie des adolescents étaient plus ou moins addicts aux vidéos pornographiques qui, disent les pédopsychiatres, peuvent avoir sur eux des effets du même ordre que ceux provoqués par certains abus sexuels (sans parler de certains sites de l’Education Nationale)…

http://www.lemonde.fr/societe/artic...

http://www.lefigaro.fr/actualite-fr...

http://www.journaldugeek.com/2017/0...

Qu’attendent les pouvoirs publics pour réagir ? C’est là que ça commence ! Il faut lire le Eblouissante sexualité de Daniel-Ange »…

Ce qui est sûr, c’est que le diable existe…

Dieu aussi… tant mieux !


Lettre du rédacteur en chef de "Famille Chrétienne" à Élise Lucet

http://www.famillechretienne.fr/egl...

Les commentaires sont fermés.