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  • RDC : l’Eglise face à la galaxie Kabila

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    Marche_Monsengwo.jpgLe peuple congolais, majoritairement catholique, suit aujourd’hui l’Eglise, son seul recours avéré contre la toile tissée par Kabila mais, sans alternative politique crédible pour sortir de l’impasse, les marches de protestation réprimées dans le sang ne peuvent évidemment suffire : des élections sans candidats crédibles ont-elles un sens ?  Après l’élimination de Lumumba, le leader pyromane brulé dans l’incendie qu’il avait lui-même allumé, la prise du pouvoir par Mobutu se révéla finalement le seul facteur possible de stabilisation : avec toutes les dérives qu’il a finalement généré. Si l’Eglise et les meilleurs de ses fils congolais a aujourd’hui un plan raisonnable pour assurer la transition vers une gestion politique digne d’un grand pays, elle doit s’assurer du concours de toutes les  instances nationales et internationales susceptibles de le mettre en œuvre, sans quoi la galaxie Kabila a encore de beaux jours devant elle. Sur son blog, hébergé par le quotidien belge « Le Soir », la journaliste Colette Braekman, qui suit le dossier congolais depuis les affres de la proclamation de l’indépendance, nous rappelle ici en quoi consiste exactement cette galaxie actuellement au pouvoir :

     La galaxie de Joseph Kabila, le maître du silence et des réseaux    

     « Voici quelques années, lors de l’une de ses rares interviews, Joseph Kabila reconnaissait qu’il ne connaissait pas quinze Congolais en lesquels il pouvait avoir confiance. Cet aveu fit jaser dans tout le pays et, quelque temps plus tard, alors que nous lui demandions s’il avait déniché les oiseaux rares, le président, sobrement, citait le chiffre de douze. « Comme les douze Apôtres », ajouta-t-il en souriant. Nous ne lui avons pas demandé combien de Judas se cachaient parmi les douze élus….

    Plusieurs raisons expliquent pourquoi sont si rares les conseillers auxquels le « Raïs » (chef en swahili) accorde sa confiance. La première, c’est que le fils de Laurent Désiré Kabila, l’irréductible opposant à Mobutu, a grandi à l’étranger : il était très jeune encore lorsque sa mère, Maman Sifa, fut obligée de quitter le maquis que son père avait créé du côté de Fizi, dans une « zone rouge » appelée Hewa Bora, au bord du lac Tanganyika. Les bombardements de l’armée zaïroise et le blocus avaient créé la famine dans cette région assiégée. « Il nous arrivait d’être obligés de manger de l’‘herbe » nous confiera un jour Maman Sifa…La famille finit par se retrouver à Dar es Salam, vivant dans des conditions très précaires et sous la menace d’être repérée par les agents de Mobutu pour lesquels Laurent Désiré Kabila demeurait l’ennemi numero un. Inscrit à l’école française de Dar es Salam, (son père souhaitait qu’il apprenne la langue de ses compatriotes congolais, en prévision d’un éventuel retour au pays) le jeune Joseph dut se présenter sous un faux nom, cacher sa véritable identité et son père lui donna la consigne de ne faire confiance à personne. C’est là que le jeune garçon apprit à se taire et à écouter, à dissimuler ses sentiments et ses projets, à compartimenter ses amitiés.

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  • Quand un prélat, chancelier de deux académies pontificales, s'entiche de la Chine communiste

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    De Sandro Magister, traduit sur le site diakonos.be :

    La Chine inventée par Mgr Sánchez Sorondo. Découverte d’un de ses carnets vieux de cinquante ans

    « Je peux comprendre, tout à la fougue de vouloir ces accords entre la Chine et le Vatican, qu’on se pâme et qu’on fasse l’éloge de la culture chinoise, du peuple chinois, de la mentalité chinoise, comme le fait le Pape François. Mais de là à présenter la Chine comme un modèle… ».

    Celui qui s’étonne, c’est le P. Bernardo Cervellera, directeur de l’agence Asia News de l’Institut pontifical des missions étrangères, en commentant les considérations de l’évêque argentin Marcelo Sánchez Sorondo, tout juste rentré d’un voyage en Chine.

    Sánchez Sorondo est chancelier de deux académies pontificales, celles des sciences et celle des sciences sociales, en plus d’être un vassal audacieux de la cour du Pape François. Et en effet, l’éloge intarissable sur le régime de Pékin qu’il a étalé dans une interview il y a quelques jours pour la section espagnole de Vatican Insider, ont suscité l’étonnement:

    > « Chinos, quienes mejor realizan la doctrina social de la Iglesia »

    En voici un petit florilège :

    « En ce moment, ceux qui mettent le mieux en pratique la doctrine sociale de l’Eglise, ce sont les chinois ».

    « L’économie ne domine pas la politique, comme c’est le cas aux Etats-Unis. La pensée libérale a évacué la notion de bien commun en prétendant qu’il s’agissait d’une idée vide.  Au contraire, les chinois cherchent le bien commun et subordonnent toute chose à l’intérêt général.  C’est Stefano Zamagni qui me l’a assuré, un c’est un économiste traditionnel, très apprécié depuis longtemps, par tous les papes ».

    « J’ai rencontré une Chine extraordinaire. Ce que les gens ne savent pas c’est que le principe chinois central c’est : travail, travail, travail.  Il n’y a rien d’autre, et au fond, comme disait Saint Paul : que celui qui ne travaille pas ne mange pas non plus ».

    « Il n’y a pas de ‘villas miserias’, il n’y a pas de drogue, les jeunes ne se droguent pas. Il y a une conscience nationale positive.  Les chinois ont une qualité morale qu’on ne trouve nulle part ailleurs ».

    « Le pape aime le peuple chinois, il aime son histoire. En ce moment, les points de convergence sont nombreux.  On ne peut pas penser que la Chine d’aujourd’hui soit celle de l’époque de Jean-Paul II ou la Russie de la guerre froide ».

    *

    Inutile de dire que Mgr Sánchez Sorondo est revenu enthousiaste de son voyage en Chine. Tellement enthousiaste qu’il nous renvoie un demi-siècle en arrière, à l’époque de ces carnets de voyage rédigés par des intellectuels célèbres, des écrivains et des hommes d’Eglise qui s’étaient rendus en Chine vers la fin de la Révolution culturelle, une époque terrifiante, fanatique et sanguinaire s’il en est, mais qu’ils admiraient pourtant et exaltaient comme l’acte de naissance d’une nouvelle humanité vertueuse.

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  • Bénir les unions homosexuelles ? L'archevêque de Philadelphie rappelle le lien entre charité et vérité

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    La charité, la clarté et leur contraire

    Par Mgr. Charles J. Chaput

    A l’occasion de certaines prises de position récentes, l’archevêque de Philadelphie rappelle dans sa colonne hebdomadaire quel est le lien entre la charité et la vérité.

    Pratiquement tous ceux qui essaient de comprendre l’effervescence actuelle du gouvernement à Washington sont soit convaincus d’avance de la version des faits de l’un ou l’autre parti, soit complètement désorientés. La plupart d’entre nous appartiennent plus ou moins au second groupe. Et cela signifie qu’un grand nombre de citoyens finissent par se sentir impuissants, puis écœurés et finalement fâchés. Si, comme dit l’Ecriture, la vérité nous rend libres, son absence nous rend frustrés et enfermés dans une situation d’incertitude. Pour le dire autrement : la confusion est néfaste. Elle est néfaste pour la personne individuelle, et elle est néfaste pour la santé d’une société. Elle suscite inévitablement la division et le conflit.

    La confusion peut avoir différentes causes. Certaines sont assez innocentes. On peut entendre ou interpréter une information de façon incorrecte. Ou une personne peut s’exprimer d’une façon peu claire. Ou des facteurs indépendants de notre volonté — par exemple les préjugés ou la superficialité d’une agence de nouvelles — peuvent interférer avec la façon dont un message est communiqué et reçu, ou le déformer grossièrement. Ces choses arrivent comme un aspect naturel de la vie. C’est pourquoi les dirigeants ont un devoir spécial d’être clairs, honnêtes et prudents dans ce qu’ils font et disent. Ils doivent « dire la vérité dans la charité », comme disait saint Paul. Créer imprudemment ou délibérément la confusion à propos d’une question importante constitue un manquement sérieux pour toute personne investie d’autorité. Il en va ainsi dans la vie publique. Egalement dans la vie de l’Eglise.

    Il n’y a pas d’amour — pas de charité — sans vérité, de même qu’il n’y a pas de réelle miséricorde en-dehors d’un cadre de justice configuré et guidé par la vérité. En même temps, la vérité utilisée comme une arme pour humilier les autres, la vérité qui manque de patience et d’amour est une forme particulièrement vilaine de violence.

    Où est-ce que je veux en venir ?

    Ces dernières semaines, un certain nombre de voix haut placées dans la direction de l’Eglise en Allemagne ont suggéré (ou fortement insinué) leur soutien à l’institution d’un rite de bénédiction catholique pour des couples de même sexe qui sont mariés civilement ou qui cherchent à contracter un mariage civil. A première vue, l’idée peut sembler généreuse et raisonnable. Mais l’imprudence de ce genre de prises de position publiques suscite — et devrait susciter —une sérieuse préoccupation. Cela requiert une réponse, car ce qui arrive dans une réalité locale de l’Eglise globale résonne inévitablement ailleurs — en définitive même ici.

    Dans le cas qui nous occupe, tout « rite de bénédiction » de ce type contribuerait à un acte moralement interdit, indépendamment de la sincérité des personnes demandant cette bénédiction. Un tel rite minerait le témoignage catholique sur la nature du mariage et de la famille. Il induirait les fidèles dans la confusion et l’erreur. Et il blesserait l’unité de notre Eglise, car il ne pourrait être ignoré ou passé sous silence.

    Pourquoi un acte apparemment miséricordieux poserait-il un tel problème ? Bénir des personnes dans leur forme particulière de vie les encourage en réalité à vivre dans cet état de vie, en l’occurrence des unions de personnes de même sexe. Tout au long de l’histoire chrétienne, une réalité tout simple et pleine de sagesse s’applique : lex orandi, lex credendi, ce qui veut dire que notre façon de prier détermine notre façon de croire et ce que nous croyons. Etablir un nouveau rite enseigne et inaugure une nouvelle doctrine de par la réalité vivante de son effet, c'est-à-dire par la pratique.

    Il y a deux principes à rappeler. D’abord que nous devons traiter toutes les personnes avec le respect et le souci pastoral qu’elles méritent en tant qu’enfants de Dieu, avec leur dignité inhérente. Ceci inclut clairement ceux et celles qui éprouvent un attrait pour les personnes de même sexe. Ensuite qu’il n’y a pas de vérité, pas de véritable miséricorde ni d’authentique compassion dans le fait de bénir une façon de faire qui détourne les gens de Dieu. Ceci n’est en aucune manière un rejet des personnes demandant une telle bénédiction, mais plutôt un refus d’ignorer ce que nous savons être vrai sur la nature du mariage, de la famille et de la dignité de la sexualité humaine.

    Encore une fois : nous tous, en tant qu’êtres humains, quelles que soient nos forces et nos faiblesses, avons le droit d’être traités avec le respect que notre dignité, reçue de Dieu, demande. Nous avons aussi le droit d’entendre la vérité, qu’elle nous plaise ou non, même si malheureusement elle semble compliquer l’unité de l’Eglise elle-même. Pour le dire avec des mots de saint Thomas d’Aquin : « Le bien de l’unité de l’Eglise, auquel s’oppose le schisme, est moindre que le bien de la vérité divine, auquel s'oppose l’infidélité » (cf. STh II-II, q. 39, a. 2).

    Jésus a dit que la vérité nous rendra libres. Jamais il n’a dit qu’elle nous rendra la vie commode. Encore aujourd’hui, nous avons besoin d’entendre la vérité clairement, et de la partager clairement et toujours avec amour. Créer la confusion à propos de vérités importantes ou à propos de notre foi, même si l’intention est très bonne, ne fait que rendre plus difficile une tâche qui l’est déjà.

    Source : http://archphila.org/archbishop-chaputs-weekly-column-charity-clarity-and-their-opposite/. Ce texte a été traduit de l’anglais par Stéphane Seminckx.

  • Dieu de retour sur les écrans

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    Du site "Chrétiens dans la Cité" :

    Dieu et la foi chrétienne de retour au cinéma

    Plusieurs films traitent à nouveau de la question de Dieu et de la foi chrétienne.

    Il y a d'abord les films venus d'outre-atlantique adaptés et promus par les sympathiques animateurs de SAJE. Après Dieu n’est pas mort, un autre film joue sur un registre apologétique : Jésus, l’enquête (sortie le 28 février), de Jon Gunn, raconte l’histoire vraie de Lee Strobel, un journaliste d’investigation athée de Chicago qui, ébranlé par la conversion de son épouse, se livre à une enquête en règle sur Jésus qui le conduira à la foi. Il a raconté son parcours dans un livre qui a remporté un grand succès international, The case for Christ, et est devenu pasteur.

    Mais il n'y a pas que les chrétiens qui traitent de thèmes chrétiens. Un  beau film français sort le 14 février, sans intention de convaincre : L’Apparition, de Xavier Giannoli (Marguerite, Quand j’étais chanteur…). Vincent Lindon joue le rôle d’un reporter appelé à faire partie d’une commission d’enquête canonique chargée de faire la lumière sur une prétendue apparition de la Vierge Marie à une jeune fille (on pense un peu à Medjugorge). La démarche du réalisateur est très respectueuse. Il a pris notamment conseil auprès de l’historien Yves Chiron, grand spécialiste des apparitions. Pour une fois, les chrétiens ne sont pas caricaturés et le film reste ouvert sur le mystère. Avec pour musique des extraits d'oeuvres du grand compositeur estonien Arvo Pärt.

    Et ce n'est pas tout : le 21 mars sortira La Prière, film de Cédric Kahn, qui raconte la guérison d’un drogué dans une communauté tenue par d’anciens toxicomanes qui se soignent par la prière et le travail.

    Et le 28 mars, sort un portrait de Marie Madeleine, signé par l’Américain Garth Davis, qui semble être de bonne facture.