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L’ambiance des années 1960-1970 sévirait-elle encore dans l'Eglise d'aujourd'hui ?

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Ces évêques qui ont gardé la foi en la fécondité de l’ambiance des années 1960-1970

Suite à cet article, un lecteur a adressé à "Riposte catholique" le commentaire suivant :

A. Vous auriez aussi bien pu intituler votre texte de la manière suivante :

“Ces évêques qui ont gardé la foi en la fécondité de l’ambiance des années 1960-1970,” car j’ai la conviction qu’à partir du début des années 1960, ce n’est pas avant tout le Magistère, ou une partie du Magistère, ce n’est pas avant tout la pastorale, ou une partie de la pastorale, dans l’acception orthodoxe et réaliste de chacun de ces deux termes, mais c’est avant tout une ambiance qui a commencé à naître, puis qui a continué à être profondément et durablement dérégulatrice, au sein du christianisme catholique contemporain.

B. Quels sont les éléments constitutifs de cette ambiance ? Le déploiement de cette ambiance repose sur la prise en compte puis la mise en oeuvre de croyances, d’après lesquelles plus on laisse agir certaines conceptions, certaines paroles, certaines conduites, certaines pratiques, qui ont pour effet de contribuer à l’amputation, à la déformation, à la dénaturation, à la fragilisation, au mépris, à l’oubli, à l’ignorance, à l’occultation, à la déstructuration ou à la détérioration de la conception la plus catholique qui soit des fondements et du contenu du catholicisme, et de la relation la plus catholique qui soit à ces fondements et à ce contenu, et plus on est “authentiquement chrétien”, “vitalement chrétien”, ou “un chrétien adulte”.

C. Ainsi, à une doctrine et à une pastorale catholiques se sont substituées une ambiance et une praxis “conciliaires”, puis “post-conciliaires”, une ambiance et une praxis que l’on considère, aujourd’hui, comme étant “inclusives”, et que l’on considérera, demain, comme étant “synodales”.

D. Et nous sommes aujourd’hui en présence de clercs qui ne veulent presque plus parler et agir en faveur de la connaissance, de la compréhension, de la préservation, de la propagation, de la prise en compte, de la mise en oeuvre, de la réception, de la transmission, du respect et du souci des fondements et du contenu du catholicisme par les catholiques eux-mêmes, mais qui veulent bien continuer à imposer et à infliger aux catholiques les différentes composantes ou dimensions de cette ambiance, qui est à la fois officiellement évangélisatrice et effectivement décatholicisante.

 

E. C’est pour cette raison

– que nous avons aussi souvent affaire à des clercs catholiques qui ne sont plus des célébrants, au sens strict du terme, mais qui sont des ambianceurs, notamment à l’occasion de tels ou tels rassemblements de jeunes catholiques, propices à du festivisme narcissique en bande organisée,

et

– c’est pour la même raison que nous avons aussi souvent affaire à des clercs catholiques qui ne sont plus des missionnaires, au bénéfice surnaturel et théologal des croyants non chrétiens et des non croyants, mais qui sont des gestionnaires de bonnes intentions, de bons sentiments et de valeurs humanistes, au bénéfice, culturellement et sociétalement correct, des “périphéries confessionnelles” (les religions non chrétiennes) et des “périphéries existentielles” (l’homme et le monde non croyants, indifférents, éloignés ou opposés à la foi catholique et à la morale chrétienne).

F. Ce catholicisme-là n’est pas évangélique, mais est à la fois hyper-adolescent et auto-adulescent, sauf qu’il s’agit d’une hyper-adolescence et d’une auto-adulescence pour ainsi dire interminables, dans le cadre desquelles l’ambiance concernée n’en finit pas de s’auto-célébrer et de s’auto-justifier, en tant qu’ambiance propice à une espèce d’affranchissement, de libération vis-à-vis de tout “surmoi” chrétien, explicitement et spécifiquement informatif, normatif, prescripteur, régulateur, que ce soit sur le plan dogmatique, sur le plan liturgique, sur le plan pastoral ou sur le plan spirituel.

G. Cet affranchissement n’est pas épanouissant, en ce qu’il n’est pas particulièrement propice à l’épanouissement du respect et du souci de la foi théologale, de la loi naturelle, de la vie surnaturelle, des familles chrétiennes, des vocations religieuses, des vocations sacerdotales, au sein de l’Eglise catholique, et cette libération n’est pas libératrice, mais libératoire, en ce qu’elle n’est pas particulièrement propice à la véritable libération des catholiques, au contact et au moyen de ce qu’il y a de plus éclairant et de plus exigeant, notamment dans l’Ancien Testament, dans le Nouveau Testament, chez les Pères de l’Eglise, chez les Docteurs de l’Eglise, et dans le Magistère pontifical, en ce qu’il a d’informatif et de régulateur.

H. On peut très bien aller jusqu’à envisager une volonté d’aller de plus en plus loin, en direction du développement et de la pérennisation de cette ambiance, dans le but de provoquer, non l’excommunication, par des moyens disciplinaires, mais bien plutôt l’auto-excommunication, par des moyens “atmosphériques”, des fidèles catholiques qui essaient d’être et de rester fidèles au catholicisme, puisque cette ambiance a propagé, hier, et propage, encore aujourd’hui, une atmosphère au contact de laquelle bien des fidèles catholiques, qui essaient d’être et de rester fidèles au catholicisme, préfèrent se désengager de telles structures, diocésaines, paroissiales, et se réorienter vers d’autres structures, fortifiantes et nourrissantes.

I. Dans cet ordre d’idées, force est de constater que “le dialogue” et “l’unité” sont, ici ou là, de moins en moins envisageables, avec des clercs catholiques qui, par ailleurs, et bien souvent, n’ont que ces mots à la bouche :

– “le dialogue” est impossible, parce que les catholiques favorables à cette ambiance et les catholiques réfractaires à cette ambiance ne parlent manifestement pas de la même chose, quand ils parlent de tel ou tel élément constitutif du catholicisme (les fondements et le contenu effectifs d’une catéchèse vraiment évangélique, les fondements et le contenu effectifs d’une célébration vraiment eucharistique, etc.),

et

– “l’unité” est impossible, parce qu’il faut vraiment être aveugle et sourd pour ne pas voir et pour ne pas entendre qu’il y a aujourd’hui une espèce de bi-polarisation confessionnelle, au sein du christianisme catholique contemporain, au préjudice gravissime de la plus indispensable unité de ton, culturelle, doctrinale, liturgique, pastorale, morale et spirituelle, à charge, pour les évêques, de gérer une “unité” de plus en plus virtuelle ou factice.

J. Jusqu’où tout cela ira-t-il ? Jusqu’à ce que des docteurs et des pasteurs catholiques commencent à se positionner, explicitement et spécifiquement, d’une manière HEROIQUE, et non conciliaire, ni consensuelle, ni inclusive, ni synodale, dans le cadre d’une incitation à la vigilance et à la résistance, face à cette ambiance, qui a tendance à développer ou à pérenniser le maintien des catholiques à l’intérieur d’une espèce de “chapelle sixties”.

Commentaires

  • Remarquable: je relirai encore

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