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  • Quand le Christ nous fait cadeau de sa paix (6ème dimanche de Pâques)

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    Vivre la paix du Royaume

    homélie du 6e dimanche de Pâques C, par l'abbé Christophe Cossement (26 mai 2019)

    Ce dont Dieu rêve, c’est que nos cœurs et le sien soient tout proches, afin qu’il puisse nous communiquer sa vie. C’est par le cœur qu’on reçoit les dons de Dieu. Notre cœur est le centre de notre personne. Quand notre cœur est content, alors tout va. Même de grandes difficultés ne nous font pas peur. Mais quand notre cœur est triste, il n’y a rien qui va bien. Jésus veut nous faire le cadeau d’un cœur où il y a toujours le soleil. C’est pourquoi, comme ultime formation de ses disciples, il leur dit : « je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. » (Jn 14,27)

    Et nous, nous devons lutter pour recevoir cette paix. C’est une paix vissée au cœur, une paix indestructible, mais qui s’obtient en menant un combat intérieur, le combat de la foi. En quoi consiste ce combat pour accueillir la paix du Christ ? Nous combattons pour prendre au sérieux la parole que nous dit le Christ. Pour « garder sa parole », comme il dit, c’est-à-dire baser nos choix sur lui, sur ce qu’il a dit et fait. Nous combattons pour croire à l’amour du Père posé sur nous, et pour cela nous écartons toutes les paroles de dénigrement que nous proférons sur nous-mêmes ou sur les autres. Nous combattons aussi pour ne pas nous laisser entraîner par le flot qui nous pousse à oublier la présence de Dieu : un flot dans notre tête — toutes les choses captivantes du monde d’aujourd’hui — et un flot autour de nous — le poids de l’incroyance généralisée. C’est pourquoi le Père nous donne un défenseur, le Saint-Esprit. Jésus l’appelle défenseur, « Paraclet » comme on dit en latin, ce qui veut dire « avocat ». Le Saint-Esprit nous assiste dans le combat pour accueillir la paix du Christ.

    Comment l’Esprit est-il avocat, défenseur ? Il le fait en rappelant ce que Jésus nous a dit, c’est-à-dire en rendant ses paroles pénétrantes, motivantes. Il nous montre avec quel amour le Christ nous interpelle. Quand nous lisons l’Évangile, nous nous trouvons parfois bien en décalage par rapport à ce que le Christ attend de nous. Mais ce qui pourrait nous paraître décourageant dans ce que nous demande le Seigneur par son Église, cela devient une lumière lorsque l’Esprit Saint lui-même nous instruit, car il nous montre en même temps l’exigence et l’amour qui fait dire cette demande exigeante. Demandons au Seigneur : Père, fais que je sois motivé par le chemin que ton Fils me propose ! Que l’Esprit Saint me conduise par le cœur à conformer ma vie à l’Évangile de ton Fils !

    L’Esprit Saint procure la joie profonde de se savoir aimé par Dieu que nous respectons et aimons. Cette joie qu’il est difficile de garder constamment dans les aléas de la vie d’ici-bas, elle deviendra notre état constant dans le Royaume de Dieu, la Jérusalem d’en haut, la ville illuminée par Dieu lui-même et où nous pourrons habiter avec lui. L’amour de Dieu sera dans tous les cœurs et circulera entre tous.

    Dans cette perspective, prions aussi pour tous ceux qui n’aiment pas le Christ, qui trouvent qu’il y a tant de choses plus ur­gentes et plus intéressantes que de s’attacher à lui. Car Jésus disait aussi : « Celui qui ne m’aime pas ne restera pas fidèle à mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé » (v.24). Ce n’est pas rien de ne pas aimer le Christ, de dire : ta parole ne nous intéresse pas. Car c’est la parole du Père qui a tout créé, de qui tout vient et vers qui nous allons. Il faut prier beau­coup pour ceux qui disent : Dieu ne m’intéresse pas, j’ai tant d’autres priorités. Prions pour eux, afin qu’un jour nous puissions nous réjouir ensemble de la beauté de Dieu !

  • Et si nous avions besoin d'un nouveau Credo ?

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    De David Carlin traduit par Bernadette Cosyn sur le site de France Catholique :

    Un nouveau Credo ?

    Un fait intéressant est que les trois plus célèbres déclarations de foi du christianisme, le Symbole des Apôtres, le Credo de Nicée et le Symbole d’Athanase ne contiennent aucune doctrine morale. Elles contiennent des doctrines métaphysiques, par exemple la Trinité, l’Incarnation, la Rédemption et ce qui, je suppose, pourrait être appelé des doctrines historico-miraculeuses, par exemple la naissance virginale, la Résurrection, l’Ascension. Mais pas de doctrines morales : rien sur les Dix Commandements, les Béatitudes, les deux grands commandements – l’amour de Dieu, l’amour du prochain.

    Est-ce parce que le christianisme primitif n’était pas soucieux de morale ? Loin de là. Les Quatre Evangiles et les autres parties du Nouveau Testament, si nous pouvons les prendre comme indicateurs du christianisme primitif, regorgent de préoccupations morales.

    Mais la morale du christianisme primitif était pratiquement non controversée alors que la partie doctrinale du christianisme était hautement sujette à controverses. Les credos ont été élaborés pour tracer une ligne claire entre les croyances orthodoxes et celles qui ne l’étaient pas. L’Eglise disait ainsi : « ceci est ce que nous croyons et cela ce que nous ne croyons pas. Il y a une frontière entre les deux. Si vous êtes de ce côté-ci, vous faites partie de l’Eglise Si vous êtes de ce côté-là, vous êtes hors de l’Eglise ».

    Que ce soit cela qui était en jeu est très clair dans le cas du Credo de Nicée, élaboré par le premier Concile Œcuménique tenu à Nicée en 325 et quelque peu modifié lors du Premier Concile de Constantinople en 381. Le but du Credo de Nicée, tout en réaffirmant et clarifiant les doctrines exprimées dans le Symbole des Apôtres, était de tracer une ligne claire entre les dogmes catholiques orthodoxes et les dogmes ariens.

    Les Ariens soutenaient que le Fils était très semblable à Dieu le Père – mais pas tout à fait. Le Fils est un grand Dieu pour parler, mais pas égal au plus grand de tous les Dieux, Dieu le Père. Le Fils, qui a créé le monde, a lui même été créé par le Père. Le Fils était la première et la plus grande des créatures, mais il était inférieur au Père et lui était subordonné. Par implication, alors, Jésus, étant l’incarnation humaine du Fils, n’était pas le plus grand Dieu.

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  • La pensée du cardinal Sarah

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    Une belle analyse de la pensée du Cardinal Sarah(source)

    Le cardinal Sarah et l’herméneutique de la réforme dans la continuité

    Le dernier ouvrage du cardinal Robert Sarah, Le soir approche et déjà le jour baisse (Fayard), est – comme les deux précédents – un livre-entretien écrit en collaboration avec Nicolas Diat. Le préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements y dresse un constat affligé de la crise qui secoue la société occidentale et l’Eglise de l’après-Concile.

    Les critiques du haut prélat, sans s’adresser au pape François – il s’en défend vigoureusement –, ne peuvent pas ne pas être rapportées à certains propos du souverain pontife actuel, qu’il s’agisse de l’immigration de masse, de l’écologie, de l’éventuelle ouverture de la prêtrise à des hommes mariés…

    Le souci du cardinal Sarah est, semble-t-il, de ne pas diviser l’Eglise encore plus, c’est pourquoi il « laisse de côté François », comme il le dit expressis verbis. Il dénonce la crise et pointe du doigt certaines causes : il fustige ainsi des évêques et des prêtres, car il reconnaît qu’il s’agit d’une crise qui « se situe au niveau de la tête », mais il refuse de nommer cette tête.

    Il déplore que des clercs cèdent « à la tentation morbide et scélérate d’aligner l’Eglise sur les valeurs des sociétés occidentales actuelles. Ils veulent avant tout que l’on dise que l’Eglise est ouverte, accueillante, attentive, moderne. » (Valeurs Actuelles, 28 mars 2019). Mais il récuse toute opposition entre le pape et lui. Il veut rappeler la vérité, mais ne veut pas compromettre l’unité. Or ce n’est pas le cardinal Sarah qui divise, mais bien ceux qui, en s’opposant à la vérité bimillénaire, brisent l’unité.

    Car l’unité de l’Eglise repose sur la vérité une, révélée par Dieu. Plus de vérité une, plus d’unité dans la vérité, mais « l’unité dans la diversité », le « polyèdre » ou la « mosaïque »…, comme l’on dit aujourd’hui. Rappeler l’unicité de la vérité, c’est défendre l’unité de l’Eglise et dénoncer les fauteurs de division qui s’emploient à « aligner l’Eglise sur les valeurs des sociétés occidentales actuelles ». Dans son livre, le cardinal Sarah fournit un diagnostic pertinent, mais prescrit des remèdes qui ne soignent que les symptômes, sans atteindre le foyer infectieux.

    LA CRISE DE LA CONSCIENCE CHRETIENNE DE L’OCCIDENT

    Sur le site Atlantico, le 8 avril 2019, le haut prélat répond aux questions de Jean-Sébastien Ferjou. Il dénonce les pseudo-valeurs de la laïcité : « La laïcité à la française est une parfaite contradiction : vous êtes essentiellement façonnés par l’Eglise. Vous ne pouvez pas dire je suis laïc dans la société et je suis chrétien à l’église, c’est ridicule. Un homme ne peut pas être divisé : il est un à tout point de vue, en toutes circonstances. Un Français à l’église est aussi un Français en politique. C’est une incohérence que d’imaginer l’inverse. La foi est une réalité intime mais elle doit aussi être vécue en famille et dans la société au sens large. »

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