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  • Pays-Bas : quatre enquêtes judiciaires ouvertes pour de possibles euthanasies criminelles

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    AUX PAYS-BAS, QUATRE ENQUÊTES JUDICIAIRES OUVERTES POUR DE POSSIBLES EUTHANASIES CRIMINELLES

     de genethique.org

    Dans son rapport annuel sur les euthanasies de 2017, le Comité régional de surveillance de l’euthanasie au Pays-Bas a signalé 12 cas douteux pour l’année 2017 (cf. Pays-Bas : l’euthanasie des personnes en fin de vie a augmenté de 8% en un an).

    Le parquet a annoncé dans un communiqué que le ministère public avait « décidé d’ouvrir quatre enquêtes judiciaires » pour « de possibles euthanasies criminelles effectuées par deux médecins ». En effet, sur les 12 cas cités, six ont été classés sans suite, quatre font l’objet de poursuites et deux autres sont encore en cours d’examen.

    Le premier cas concerne une femme de 67 ans qui avait rédigé des dernières volontés il y a de nombreuses années. Atteinte de la maladie d’Alzheimer, le parquet a estimé qu’elle « n'avait pas la capacité d'exprimer son consentement », et que le médecin « n'était pas en mesure de certifier qu'il s'agissait d'une demande volontaire et délibérée d'euthanasie ».

    Une autre femme, âgée de 84 ans, atteinte de diverses maladies, est morte en croyant que sa vie était « sans espoir ». Un argument qui n’a pas convaincu le comité qui s’interroge sur d'autres solutions possibles à ses souffrances.

    La troisième situation est celle d’une femme de 72 ans atteinte d'un cancer. En situation de coma, elle n'avait aucune volonté de vivre. Cependant, « selon le comité, le médecin ne pourrait pas non plus arriver à la conviction que ses souffrances étaient insupportables sur la base des faits ... immédiatement avant l'euthanasie ».

    Enfin, les procureurs enquêteront sur le décès d'une femme de 84 ans souffrant d'emphysème pulmonaire à La Haye, qui a refusé de poursuivre le traitement et a déclaré qu'elle ne voulait plus vivre. Le comité a déclaré que « le médecin a conclu trop facilement que la souffrance de son patient était sans espoir ».

    Sources: Afp (08/03/2018) ; Dutchnews (09/03/2018)

  • Pourquoi cet acharnement à vouloir que l'embryon humain soit livré à la recherche ?

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    JACQUES TESTART : « QUELLE LOGIQUE EST EN JEU DANS CET ACHARNEMENT À EXIGER QUE L'EMBRYON HUMAIN SOIT LIVRÉ À LA RECHERCHE ? »

    Le coin des experts de genethique.org

    Controverses, alternatives, perspectives, dans une conférence donnée à la Cour de cassationle 15 février dernier[1], Jacques Testart, biologiste de la procréation et directeur de recherches honoraire à l'INSERM, fait le point concernant la recherche sur l’embryon (3/3).

    Depuis 1994, la loi française autorise des « études » sur l’embryon lesquelles « doivent avoir une finalité médicale et ne peuvent porter atteinte à l'embryon » (art L 152-8). C’est dire qu’avec les études, il est seulement possible d’observer l’embryon, sans aucune manipulation, ce que tous les biologistes de FIV font quotidiennement même si une véritable étude scientifique impliquerait un protocole devant conduire à des conclusions. Rien n'explique pourquoi les « techniques complémentaires » à la FIV, pour la plupart tolérées depuis plus de 20 ans sans aucune validation scientifique, ne font pas l'objet soit d'un interdit, soit de protocoles d'étude,  sous l'égide de l'ABM.

    Quels progrès théapeuthiques issus des recherches sur l’embryon ?

    La recherche impliquant l'embryon humain a fait l'objet de nombreux débats et décisions depuis 30 ans. Alors que la loi de 1994 interdisait toute recherche, celle de 2005 prévoyait des dérogations et finalement, la loi de 2013 a autorisé la recherche sur l'embryon humain dans des conditions spécifiquement encadrées. Alors, de quoi est donc faite la « recherche sur l'embryon » qui a provoqué tant de controverses ? Plusieurs dizaines de projets de recherche ont été autorisés depuis 2005 mais ces travaux, portant essentiellement sur des cellules souches embryonnaires (ES) souvent importées, ne concernent qu'exceptionnellement les praticiens de l'AMP, acteurs de la procréation plutôt que de la science. Si 42 équipes scientifiques ont obtenu une ou plusieurs autorisations de recherche, la plupart d’entre elles (36 équipes et 83 projets) travaillent sur les cellules souches. Seulement 5 projets (de 4 équipes) ont concerné l’embryon lui-même. La plupart de ces projets sont achevés depuis plusieurs années mais on ignore s’ils ont permis les « progrès thérapeutiques majeurs » qui les avaient justifiés. Finalement, il n’existe actuellement aucune recherche sur l’embryon lui-même. Pourtant les embryons donnés « à la recherche » sont  nombreux : 21403 embryons étaient disponibles pour cela en 2015. Or, si 19 projets de recherche ont été acceptés en 2016, aucun ne concerne l'embryon humain in vitro: la moitié de ces travaux portent sur le DPN, d'autres sur le spermatozoïde et quelques-uns sont menés chez l'animal (souris ou lapin). Ces projets ne concernent pas davantage la recherche « avec l'embryon » qui porte sur des cellules embryonnaires (ES), ces travaux étant désormais menés avec des clones cellulaires créés antérieurement ou importés.

    Comment expliquer que la licence accordée aux chercheurs depuis 2013 soit finalement sans objet alors que le cadre institutionnel et l'approvisionnement en embryons ont été résolus ? Peut-on penser que des demandes de recherche ont été formulées à l'ABM qui les auraient toutes refusées ? Ou que les complications administratives aient freiné les demandes des chercheurs ? Ou encore que les chercheurs se soient repliés sur des modèles animaux lesquelles présentent l'avantage de pouvoir corréler les observations ou manipulations réalisées in vitro avec la viabilité de l'embryon puisque celui-ci peut être transféré in utero aux fins de gestation. Certes, il existe quelques différences entre humain et souris ou porcin dès le stade embryonnaire, mais il existe surtout beaucoup de similarités, et nous avons encore beaucoup à apprendre de l'embryon animal. Dire que la recherche sur l'embryon humain n'aurait pas été possible chez l'animal est une litote qui ne devrait pas exempter de mener d'abord la recherche sur un modèle non humain, pour des raisons scientifiques autant qu'éthiques. Selon le code de santé publique (art 2151-5) les recherches sur l’embryon humain doivent être « susceptibles de produire des progrès thérapeutiques majeurs et à la condition de ne pouvoir être poursuivies par une méthode alternative d’efficacité comparable en l’état des connaissances scientifiques ». Outre que la recherche chez l'animal peut constituer une alternative, ou mieux un préalable, les « progrès thérapeutiques majeurs » promis par ces recherches semblent complètement absents, malgré les travaux menés ici et surtout dans d'autres pays depuis bientôt 30 ans. Comme dans le cas du « bébé-médicament » (voir plus loin), il semble que le discours triomphaliste de quelques praticiens porteurs d'intérêts particuliers se soit montré capable d'abuser le législateur.

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  • L'avortement sur ARTE ou la Pravda ressuscitée

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    De Charles Demassieux sur Boulevard Voltaire :

    L’AVORTEMENT VU PAR ARTE, C’EST LA PRAVDA RESSUSCITÉE

    Avortement, les croisés contre-attaquent est un documentaire d’Alexandra Jousset et Andrea Rawlins-Gaston récemment diffusé sur Arte« fruit d’une remarquable enquête d’un an dans des pays où l’IVG est légale […], ce film à voir absolument aurait pu aussi s’appeler “Demain nos filles pourront-elles avorter ?” », selon Elle, magazine féminin surtout connu pour son sens de l’analyse des dernières tendances vestimentaires !

    Sauf que le documentaire en question est partisan de bout en bout. Cela dit sans être, pour ma part, un opposant à l’avortement, tout en déplorant qu’il soit à ce point banalisé, car ce n’est définitivement pas un acte banal.

    Dès le titre, on subodore que les chrétiens vont en prendre plein la tête, ce qui sera le cas, depuis les catholiques jusqu’aux évangélistes, en passant par les orthodoxes, nouvel axe du Mal pour les progressistes. Quant au choix du terme « croisés », c’est ainsi que les djihadistes appellent les Occidentaux. On en tremblerait presque !

    D’où qu’ils viennent, les défenseurs de la vie sont donc ostracisés. On parle, ainsi, d’une « communication aux limites de la manipulation » à propos des Survivants – groupe fondé par le publicitaire Émile Duport – quand, dans les rames du métro parisien, ils placardent des affiches pour défendre leurs convictions, comme le font les antifas – mais en plus propre et moins violent.

    Malencontreusement, les auteurs finissent même par donner raison à leurs adversaires quand, d’un côté, ils fustigent le programme de préservation de la maternité en Russie – à l’initiative de l’oligarque Konstantin Malofeev, mal vu de l’Union européenne – avec la mise en place de maisons des mamans à destination des femmes enceintes et des mères fragilisées, et, de l’autre, filment Valentina, une jeune Italienne qui avoue avoir avorté parce qu’elle n’avait précisément pas les moyens d’élever un enfant : « À l’époque, je n’ai pas de maison, j’habite chez mes parents, je n’ai pas de travail, je suis étudiante. […] Le garder signifiait abandonner mes études et même sacrifier ma vie. » Ce qui démontre que l’absence d’aide matérielle a à voir avec l’avortement.

    On peut, certes, déplorer des initiatives détestables comme, à Turin, celle consistant à enterrer des fœtus en inscrivant la date de l’avortement et le nom de la mère mais, pour faire contrepoids, il eût été bon d’évoquer l’eugénisme et son fantasme de perfection, ou la corrélation entre les avortements et l’immigration en Europe. Autant de problématiques « réactionnaires » qui méritaient d’être étudiées dans le cas d’un travail objectif. Au lieu de cela, pendant une heure et demie, on assiste à une mise en accusation des défenseurs de la vie, lesquels seraient tous des fanatiques en puissance.

    Conclusion : ce documentaire est exclusivement pro-avortement, pro-Union européenne et pro-migrants, comme l’atteste un discours jugé « inquiétant » de Viktor Orbán autour de la pression migratoire que subit l’Europe et qui menace son intégrité culturelle.

  • La Semaine Sainte et la fête de Pâques au Saint-Sacrement (Liège)

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  • Syrie : et si on commençait par appeler les choses par leur nom ?

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    Du blog "Ora pro Siria" :

    Lettre ouverte par les moniales Trappistines Syriennes:

    Appeler les choses par leur nom, voici le commencement de la paix

    Quand les armes se tairont-elles? Quand se taira tant de journalisme partiel? Nous, qui vivons en Syrie, nous sommes dégoûtés par l’indignation générale qui se lève pour condamner ceux qui défendent leur propre vie et leur propre terre.

    A plusieurs reprises ces mois-ci, nous nous sommes rendus à Damas. Nous y sommes allés après que les bombes des rebelles aient fait un massacre dans une école. Nous y étions également voici quelques jours seulement, le jour après que 90 missiles tirés à partir du faubourg de la Goutha soient tombés sur la partie de la ville sous le controle du gouvernment. Nous avons écouté les récits des enfants, la peur de sortir de chez eux et d’aller à l’école, la terreur de devoir voir encore leurs camarades de classe, ou eux-memes, sauter dans les airs. Ces enfants ne parviennent pas à dormir la nuit à cause de la peur qu’un missile arrive sur leur toit. La peur, les larmes, le sang et la mort. Ces enfants ne sont-ils pas aussi dignes de notre attention?

    Pourquoi l’opinion publique n’a-t-elle pas cillé, pourquoi personne ne s’est-il indigné, pourquoi n’y a-t-il pas eu d’appels humanitaires ou autre en faveur de ces innocents? Pourquoi n’est-ce que lorsque le gouvernement syrien intervient, en suscitant la gratitude de la part des citoyens Syriens qui se sentent ainsi protégés contre tant d’horreur (on l’a constaté, et ils nous l’ont raconté), pourquoi seulement à ce moment-là on s’indigne de la férocité de la guerre? Certes, quand l’armée Syrienne bombarde, des femmes, des enfants, des civils, meurent ou sont blessés. Nous prions aussi pour eux. Non seulement pour les civils, nous prions également pour les djihadistes parce que chaque homme qui choisit le mal est un fils perdu, c’est un mystère caché dans le cœur de Dieu. C’est à Lui qu’il faut laisser le jugement, Lui qui ne veut pas la mort du pécheur mais qu’il se convertisse et vive.

    Mais cela ne veut pas dire qu’on ne puisse pas appeler les choses par leur nom. Et on ne peut pas confondre celui qui attaque avec celui qui se défend.

    A Damas, c’est à partir de la zone de la Goutha qu’ont commencé les attaques en direction des civils qui habitent dans la partie de la ville contrôlée par le gouvernement et non pas l’inverse. Le quartier de la Goutha lui-même a vu les civils n’appuyant pas les djihadistes être placés dans des cages de fer – hommes et femmes – exposées en plein air et utilisées comme boucliers humains. Goutha est un quartier dans lequel aujourd’hui les civils qui veulent s’enfuir et se réfugier dans la partie gouvernementale en profitant de la trêve accordée sont pris pour cible par des tireurs embusqués rebelles. Pourquoi dès lors cette cécité de l’Occident? Comment est-il possible que ceux qui informent, y compris à l’intérieur de l’Eglise, soient si unilatéraux?

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  • "Archaïques" les méthodes d'observation du cycle ?

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    « QUAND CESSERONS-NOUS DE FAIRE CROIRE AUX FEMMES QUE LES MÉTHODES D’OBSERVATION DU CYCLE SONT ARCHAÏQUES ? »

    Gènéthique vous informe

    Le 26 février, la fédération nationale des collèges de gynécologie médicale (FNCGM) (France) lançait l’offensive contre les « méthodes de contraception naturelles », qu’elle accuse d’être « moins fiables » que la pilule ou le stérilet. La présidente de cette fédération, Pia de Reilhac estime que l’ « efficacité » des méthodes naturelles est « relative », ce qui entrainerait « de nombreux avortements ». Elle s’alerte du recours croissant à ces méthodes, en partie suite aux scandales sanitaires des pilules de 3ème et 4ème génération ou encore en réponse à la contrainte que représente la prise de pilule.

    Pour Marion Vallet, sage-femme libérale à Lille, cette attaque est injuste et basée sur de faux arguments. Porte-parole d’un collectif de professionnels de santé « pour une liberté de choix et une juste information pour la gestion de la fertilité », elle répond aux questions de Gènéthique.Avec plus de 100 professionnels de santé, elle s’apprête à publier un Manifeste en droit de réponse à la fédération nationale des Gynécologues médicaux.

    Gènéthique : Le docteur de Reilhac cite dans la vidéo diffusée le 26 février la méthode symptothermique, la méthode Billings ou encore le retrait et rapporte un taux d’échec de 15 à 18% avec ces méthodes. L’article du Point mentionne pour sa part la méthode Ogino ou encore les applications telles que Natural Cycles. Vous avez été interpellée par ces propos, que répondre à cet amalgame ?

    Marion Vallet : Tous ces récents articles balayent avec mépris les différentes méthodes d’observation du cycle sans se donner la peine de la précision sur chacune d’elle. Mais les « méthodes naturelles » ne sont pas toutes les mêmes : le retrait n’a rien à voir avec les méthodes d’observation du cycle telles que la méthode de l’Ovulation Billings, la symptothermie ou encore Fertility care. La méthode Ogino n’a rien d’une Méthode d’Observation du Cycle (MOC) car elle se base sur la longueur des cycles (comme la médecine classique d’ailleurs) et non sur la réalité de chaque femme. Une MOC n’est pas non plus une méthode de calcul statistique qui définit à priori la longueur du cycle à venir et qui suppose le cycle sur la base des cycles précédents. Ce ne sont pas des applications ou des appareils électroniques qui calculent avec des algorithmes la période d’ovulation : comme le souligne justement le docteur de Reilhac, « les femmes ne sont pas des robots », chaque femme est différente et chaque cycle est différent.

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  • Fin de vie : le cri d'une médecin gériâtre : "Laissez vivre ceux qui ont tant à nous apporter !"

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    FIN DE VIE : "JE VOUS EN SUPPLIE, LAISSEZ VIVRE CEUX QUI ONT TANT À NOUS APPORTER !"

    Le coin des experts de genethique.org

    BEATRIX PAILLOT Tribune 05 mars 2018 

    Le Monde a publié mercredi la tribune de 156 députés qui demandent au gouvernent de légiférer sur l’euthanasie et le suicide assisté avant la fin de l’année 2018. Béatrix Paillot est médecin gériatre, elle réagit pour Gènéthique.

    En tant que médecin gériatre, je suis choquée et navrée d’entendre parler des pressions actuelles en France pour faire passer en force une législation rendant possible une mort provoquée avant le terme naturel de la vie.

    Fin de vie : retour à l’essentiel

    Mon expérience humaine et professionnelle me montre qu’il y a là un leurre terrible. On veut nous faire croire que les personnes âgées dépendantes seraient un poids pour la société et qu’on vivrait plus heureux si elles n’étaient pas là. Or c’est exactement le contraire car les personnes vulnérables nous ramènent sans cesse à l’essentiel de la vie. Elles nous montrent que la vie humaine trouve son sens plénier non dans le faire, mais dans l’être. Plus nous savons nous ouvrir gratuitement à la rencontre de l’autre en prenant soin de lui dans sa vulnérabilité, et plus nous sommes révélés à nous-mêmes, plus nous trouvons le sens de notre vie personnelle et sociétale. C’est pourquoi on dit que l’humanité d’une société se mesure à sa capacité de prendre soin des plus faibles. Si on dit que les personnes âgées ou handicapées sont un poids pour la société, on les tue symboliquement et on les pousse au suicide.

    Un jour en consultation, j’ai reçu une femme d’un certain âge qui me dit : « Vous savez j’ai rédigé une lettre dont j’ai donné copie à tous mes enfants pour dire que si je devais être un jour gravement dépendante, je souhaitais bénéficier du suicide assister en Suisse ». Comme elle venait de me raconter qu’elle s’était occupée pendant de nombreuses années de sa mère atteinte de maladie d’Alzheimer, je lui dis : « Avez-vous trouvé pénible toute cette période où vous vous êtes occupé de votre mère dans son état de grande dépendance ? ». Elle me répondit : « Oh non, pas du tout ! Cela a été des moments particulièrement forts où nous avons pu nous dire des choses très importantes. Et j’ai été très triste de sa mort. Oh, non, je ne regrette pas toutes ces années passées avec elle à m’en occuper, même si parfois, il y avait des moments plus difficiles ». Alors je lui ai répondu : « Et donc vous souhaitez priver vos enfants de la possibilité de vous exprimer leur affection si un jour vous deviez être malade ? ». Et j’ai rajouté : « Vous savez, c’est souvent dans les derniers moments de la vie que l’on transmet à nos proches les messages les plus forts, les lumières qui ont guidées notre vie et qui peuvent aider les plus jeunes de la famille à trouver le sens de la leur. Parfois, c’est en voyant le courage et le sourire plein d’affection d’une grand-mère bien fragilisée par ses handicaps que l’on comprend que toute vie vaut le coup d’être vécue. L’amour est plus fort que toutes les pauvretés humaines et transfigure des situations extrêmes. Mon expérience est que l’on reçoit énormément des personnes handicapées, et souvent beaucoup plus qu’on ne donne ». La consultation s’est arrêtée là et j’ai revu cette femme quelques semaines plus tard pour les résultats de ses examens. Elle m’a dit à la fin de la consultation : « Vous savez, je voulais vous remercier de ce que vous m’avez dit la dernière fois. J’ai déchiré la lettre que j’avais écrite et cela m’a complètement libérée intérieurement. J’ai failli faire une grosse bêtise ».

    Le grand âge : une chance

    Personnellement, aucune personne dépendante ne m’apparait comme un poids pour la société, mais plutôt comme une chance de développer une plus grande inventivité dans l’amour. Les personnes âgées sont porteuses d’un sens de la gratuité, de la tendresse et d’une vraie sagesse de vie dotée de toutes sortes d’expériences humaines qui nous ramènent sans cesse à l’essentiel, à ce qui demeure par-delà les plus grandes difficultés de la vie. Vivre un moment de rencontre gratuite avec une personne âgée nous enrichis et nous rend meilleurs. Peut-être ne peuvent-elles plus « rien faire », mais dans l’ordre de l’être, elles nous donnent en surabondance. Tout l’art est de voir non pas ce qu’elles ne sont plus (ce qui serait de la fausse pitié), mais de voir ce qu’elles sont toujours : des personnes dignes de respect et d’estime.  

    J’ai été très touchée par de très belles rencontres. En voici une parmi d’autres. Un jour, je recevais en consultation une vieille femme atteinte de maladie de Parkinson. Elle ne pouvait plus marcher et m’avait été amenée dans un fauteuil coquille par les ambulanciers. Je devais tester sa mémoire, mais en voyant qu’elle était à moitié endormie dans son fauteuil, je me suis demandé comment j’allais pouvoir m’y prendre… Une fois installée en face du bureau, je lui ai dit : « Bonjour madame, comment allez-vous ? ». Elle ouvrit un œil et me dit : « Bof, dans cet état, je me demande bien à quoi je peux servir ». Désolée de ce qui lui arrive, je réponds : « Et le moral dans tout cela ? ». Elle me dit : « Bof, je passe mes journées à chasser les mauvaises pensées ». Je lui réponds : « Ah c’est beau cela ! Tout le monde ne passe pas son temps à chasser les mauvaises pensées ! ». Elle ouvre les deux yeux et me regarde. Je m’aperçois que son visage est rempli d’une immense paix. Il était très pacifiant pour moi qui la regardais. Je lui dis : « Je vois qu’il y a beaucoup de paix sur votre visage. Vous devez faire immensément de bien autour de vous dans votre maison de retraite. Vous savez, il y a de nombreuses personnes qui n’ont pas la paix du cœur, même parmi les soignants. Vous devez faire beaucoup de bien à ceux qui vous approchent ». A ce moment précis, elle s’est mise à sourire. C’était comme si, en un instant, elle avait retrouvé le sens de sa vie. Cela m’a beaucoup touché car en retrouvant l’utilité de son existence, elle a instantanément retrouvé la joie. Elle est repartie toute heureuse de la consultation.

    Comme vous voyez, parfois il ne faut pas grand-chose pour aider une personne âgée dépendante à retrouver le sens de sa vie. Ne les privons pas de cette période de leur existence où elles peuvent nous offrir le meilleur d’elle-même, la quintessence de leur de vie.

    Et les plus grands malades ?

    Même les malades d’Alzheimer nous donnent plus que nous ne pouvons imaginer. Certes ils ont besoin qu’on leur rappelle maintes et maintes fois la même chose, et parfois des troubles du comportement peuvent les rendre difficiles à vivre au quotidien. Mais à d’autres moments, ils nous font goûter le meilleur de leur cœur. Ils ont une intelligence du cœur qui leur permet toujours de comprendre jusqu’à un certain point le vrai d’une situation. Ils gardent la liberté d’accepter ou de refuser un soin selon que l’aide-soignante s’occupe d’eux avec douceur ou bien qu’elle les brusque. Ils ont un langage du cœur qui transparait dans leurs gestes de tendresse. Ainsi cette femme malade qui me frottait les mains pour les réchauffer parce qu’elle les trouvait froides. Une infirmière m’a raconté qu’un jour, elle n’allait pas bien car elle vivait une situation personnelle difficile. En arrivant ce jour-là au travail, elle ne se sentait pas la force de commencer son service. Elle s’est rendue dans une chambre au fond du service. C’était celle d’une malade d’Alzheimer. Elle s’est mise accroupie auprès d’elle et a penché sa tête sur la poitrine de la vieille femme en lui disant : « Vous savez, je ne vais pas bien, il faut que vous me consoliez ». Et la vieille dame l’a serrée sur son cœur. L’infirmière racontait qu’en quelques instants toute sa tristesse s’est évanouie et qu’elle a pu débuter sa journée comme si de rien était. Elle venait de vivre comme une véritable guérison intérieure grâce à ce geste d’affection d’une malade d’Alzheimer.

    Aussi, je vous en supplie, laissez vivre ceux qui ont tant à nous apporter ! Ils nous apprennent ou réapprennent le vrai sens de la vie. Ils nous gardent dans l’humilité et nous enseignent le chemin du cœur.

  • 15 ans d’euthanasie aux Pays-Bas : une pratique en hausse constante

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    15 ans d’euthanasie aux Pays-Bas, et une pratique en hausse constante (source : IEB)

    6.585 déclarations officielles d’euthanasies aux Pays-Bas pour l’année 2017, ce qui représente 4,4 % des décès sur l’année écoulée.

    Avec près de 500 personnes euthanasiées en plus qu’en 2016, la pratique est en hausse constante.  Le Dr Jacob Kohnstamm, président des Commission régionales d’évaluation de l’euthanasie (« RTE »), parle « d’accoutumance ».

    À l’en croire, la pratique d’euthanasie demeure « remarquablement consciencieuse », les médecins respectant pour la majorité scrupuleusement la loi. Les RTE ont ainsi été jugé 99,8 % des euthanasies conformes au prescrit légal.

    La moyenne d’âge des personnes qui sont décédées d’euthanasie se révèle élevée. Un tiers des patients avaient entre 70 et 80 ans, et un quart plus de 80 ans.

    Près de 5.900 personnes (90 %), ont demandé et obtenu l’euthanasie sur base de souffrances liées à un cancer, à une pathologie neurologique dégénératives (parkinson, sclérose en plaques…), ou à des affections cardiaques ou pulmonaires.

    L’augmentation du nombre de personnes euthanasiées pour cause d’affection psychiatrique, passant de 60 patients non-terminaux en 2016 à 83 en 2017, n’est pas passée inaperçue.

    Cela n’étonne pas le Dr Kohnstamm: « Cette augmentation est un « rattrapage » dans le temps.

    Il s’agit de patients qui suivent des thérapies depuis des décennies, et qui, aujourd’hui ont 50, 60 ans. Leur demande d’euthanasie se fait plus insistante, etle regard porté sur une telle demande a changé ».

    Source : Euthanasie Commissie

    Et, de genethique.org, ce complément d'information pour 2017 :

    Dans son rapport annuel, le Comité de surveillance de l’euthanasie au Pays-Bas a annoncé que les comités d'évaluation avaient reçu 6 585 rapports d'euthanasie en 2017. La commission a estimé que 99,8% avaient été réalisé conformément aux lignes directrices inscrites dans la loi. La croissance est comparable aux années précédentes.

    En 2017, sur les 150 027 personnes décédées aux Pays-Bas, 4,4% d’entre elles sont dues à l'euthanasie.

    • Dans près de 90% des cas, le patient souffrait d'un cancer, de maladies cardiaques et artérielles ou de maladies du système nerveux, telles que la maladie de Parkinson et la sclérose en plaques.
    • Trois patients étaient à un stade avancé de démence et 166 autres étaient à des stades plus précoces.
    • Dans 83 cas, le patient souffrait de graves problèmes psychiatriques. Le rapport souligne que cette tendance soulève des questions parmi les psychiatres.
    • 12 cas problématiques ont été repérés.

    Par rapport à 2016, le nombre de personnes euthanasiées a augmenté de 8%. Le comité estime que la tendance à la hausse devrait se poursuivre sur 2018.

    Sources: Dutch News (07/03/2018)

  • L'archevêque Jean-Claude Hollerich S.J. élu nouveau président de la COMECE

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    08.03.2018

    L'archevêque Jean-Claude Hollerich S.J. élu nouveau président de la COMECE

    Communiqué de presse

    Son Excellence Mgr. Jean-Claude Hollerich S.J., Archevêque de Luxembourg, a été élu Président de la COMECE par les Délégués des Conférences épiscopales de l'Union européenne pour un mandat de 5 ans. Les évêques ont également élu 4 Voce Présidents: Mgr Noël Treanor (Irlande), Mgr Mariano Crociata (Italie), Mgr Jan Vokal (République tchèque) et Mgr Franz-Josef Overbeck (Allemagne).

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    Mgr. Hollerich succède à S. Em. le Cardinal Reinhard Marx, qui a tenu les rênes de la COMECE pendant deux mandats et a notamment piloté le processus du Dialogue (Re)Thinking Europe. Mgr. Hollerich se voit confier la responsabilité de présider la COMECE pour la période 2018-2023. Il aura à accompagner le Dialogue entre les institutions européennes et l'Eglise catholique sur la base de l'article 17 TFEU. en capitalisant sur le succès de (Re)Thinking Europe.

    Immédiatement après son élection, le nouveau président Mgr. Hollerich s'est déclaré "prêt à travailler avec toutes les personnes de bonne volonté qui se consacrent au respect et à la protection de la dignité humaine", confirmant ainsi l'engagement de la COMECE à placer la personne humaine et le bien commun au centre des politiques européennes.

    Représentant le Luxembourg, siège de plusieurs institutions de l’UE, depuis novembre 2011, Mgr. Hollerich a contribué à un dialogue actif entre les institutions de l'Union Européenne et l'Église. Lors de la 13ème réunion annuelle de Haut Niveau organisée par la Commission, Mgr. Hollerich a déclaré que les Eglises et les communautés religieuses étaient engagées dans un dialogue avec les acteurs politiques pour contribuer à la construction de l'Europe en tant que projet de paix fondé sur le bien commun. "Les chrétiens - a-t-il rappelé - ne sont pas un groupe d'intérêt parlant en faveur des religions, mais des citoyens européens engagés dans la construction de l'Europe, notre maison commune".

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    Né à Luxembourg en 1958, Mgr Hollerich a été ordonné prêtre en 1990. De 2008 à 2011, il fut vice-recteur pour les Affaires Générales et Estudiantines à la Sophia University à Tokyo. En 2011, Benoît XVI a nommé Jean-Claude Hollerich SJ Archevêque de Luxembourg. Il devient en 2014 Président de la Conférence des Commissions Justice et Paix d’Europe. Depuis 2017, il est également Président de la Commission du CCEE pour les jeunes. Lisez ici sa biographie complète.

    Les délégués des Conférences épiscopales de l'UE à la COMECE ont également élu quatre Vice-Présidents: Mgr Noël Treanor (Irlande), Mgr Mariano Crociata (Italie), Mgr Jan Vokal (République tchèque) et Mgr Franz-Josef Overbeck (Allemagne).

    Au cours de leur Assemblée de Printemps, les évêques ont également nommé les Présidents des Commissions des Affaires Sociales (Mgr. Antoine Herouard - France), des Affaires Juridiques (Mgr. Theodorus Cornelis Maria Hoogenboom - Netherlands) et des Relations Extérieures de l'UE (Mgr. Rimantas Norvila - Lithuania).

    La nouvelle Présidence de la COMECE prendra ses fonctions au cours de la Messe pour l'Europe, qui ce jeudi 8 mars à 19h en l'église Notre-Dame du Sablon, à Bruxelles, à l'invitation de S. Em. le Cardinal Joseph De Kesel, Archevêque de Malines-Bruxelles.

  • Paul-José Mpoku, un footballeur qui se sentirait bien dans l'évangélisation

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    Du site StandardRouche.be :

    Même s’il s’en défend, c’est l’un des boss du vestiaire rouche. Avant d’aborder Bruges dimanche, Mpoku reconnaît que le Standard est au pied du mur pour les play-offs. Polo évoque aussi le Français de Sa Pinto, son petit frère Albert à Anderlecht, une éventuelle prime de champion, Harry Kane, le foot au Congo… et Jésus-Christ. Sans oublier bien sûr les cris de singe. Paul-José Mpoku passe « Sur le Gril ».

    On le retrouve à l’Académie Robert Louis-Dreyfus, entre un entraînement et son épouse à aller chercher à la Maternité : Paul-José Mpoku est papa depuis ce lundi d’un petit Isaiah, son tout premier enfant. « C’est une joie immense, bien plus forte que marquer un but (rires). Je n’ai pas pleuré d’émotion, car je pleure très rarement : disons que j’ai pleuré… à l’intérieur. C’est un sacrée responsabilité, comme père et comme époux. J’ai même un peu les jetons : pour l’instant, pour changer le petit, j’observe comment les autres font (rires). S’il sera footballeur plus tard ? A mon avis, oui : dans la famille, tout le monde passe par là ! » (...)

    Depuis l’âge de 15 ans, Paul-José Mpoku pratique la Foi avec conviction. « Dès que je peux, je vais chanter à l’Eglise. Je lis la Bible deux ou trois fois par semaine. Jésus m’apporte la sérénité et le calme : je ne suis pas parfait, mais je suis sûr qu’aujourd’hui, je peux maîtriser mes émotions sur un terrain. J’aime bien servir d’exemple et tenter de propager du bon autour de moi : si je n’étais pas footballeur, je me verrais bien… dans l’évangélisation ! Pas pasteur, mais missionnaire : aller vers les autres pour les aider. Mais je ne suis pas dupe : certains utilisent la religion pour semer la violence ou s’accaparer du pouvoir. J’aime bien cette phrase de la Bible qui dit : ‘Sois zélé, mais avec intelligence.’ Mais le plus important, c’est de ne jamais oublier d’où on vient et inciter les jeunes à aller plus loin que soi. C’est pourquoi j’aimerais créer une académie de foot à Verviers, où j’ai grandi, pour offrir une structure aux enfants et aux parents. » (...)

     

     
  • Une page saisissante de l’Histoire méconnue des martyrs chrétiens albanais

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    De Famille Chrétienne :

    Un cardinal rouge sang Don Ernest Simoni

    LIVRE | 08/03/2018 | De Mimmo Muolo

    Un cardinal rouge sang Don Ernest Simoni
    Auteur : Mimmo Muolo
    Editeur : Béatitudes
    Nombre de pages : 160

    Don Ernest Simoni aura bientôt 90 ans. Ce prêtre catholique albanais est un des derniers témoins de la persécution communiste dont on ne doit pas enterrer trop vite la mémoire. Le journaliste italien Mimmo Muolo retrace ici le calvaire de ce géant de la foi qui émut le pape aux larmes, lors de son voyage à Tirana en 2014. Le vieillard au regard bleu endura dix-huit ans de travaux forcés, dont douze dans les terribles mines de Spaç (sous la dictature de l’inflexible Enver Hoxha) avant de passer encore dix ans dans les égouts de Scutari, au contact des excréments, pour nettoyer les conduits de la ville. Une page saisissante de l’Histoire méconnue des martyrs chrétiens albanais.

  • Quand Témoignage Chrétien s'en prend au cardinal Sarah "qui voudrait en finir avec Vatican II"

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    De Pierre Hamon sur le site de "Témoignage chrétien", cette belle charge "progressiste" contre ce qui lui paraît être une menace contre Vatican II et le tournant que ce concile aurait opéré :

    Coup de gueule : ils veulent en finir avec Vatican II

    À première vue, les propos du cardinal Sarah sur les modalités de réception de l’eucharistie – « à genoux et sur les lèvres » – pourraient n’être que l’expression d’une dérive très ritualiste chez ceux qui considèrent le sacrement de l’eucharistie comme un acte magique. Mais c’est bien plus ; il s’agit d’une tentative de refermer, dans un contexte perçu comme favorable, ce que lui-même et ceux qui le suivent considèrent comme une parenthèse détestable : la conception de l’Église issue de Vatican II.

    Selon leur vision, les fidèles ne doivent pas toucher le corps du Christ car ce privilège est réservé à une caste à qui sa fonction sacrificielle confère un statut sacré, source de son pouvoir. Or, la liberté de conscience et le sacerdoce commun des baptisés affirmés par le concile sapent la légitimité de ce pouvoir. En s’attaquant à ce qui peut apparaître comme un détail de rite – recevoir ou non la communion dans la main, le cardinal Sarah s’oppose à une vision de l’Église conçue comme peuple de Dieu avançant sous la motion de l’Esprit, lequel est donné à tous par le sacrement de baptême. Il réanime le vieux clivage entre Église enseignante et Église enseignée, qui assurait aux clercs le pouvoir de sauver malgré lui, voire contre lui, un peuple ignare et soumis. 

    L’offensive de ce cardinal n’est pas isolée et s’inscrit dans un air du temps qui peut sembler favorable à cette frange de l’Église. S’y rejoignent l’opposition de certains cardinaux et évêques à Amoris lætitia ; la critique des propos du pape sur l’accueil des migrants ; l’attaque virulente et systématique de la philosophie des Lumières ; et, pour finir, le fait que l’on considère l’identité homosexuelle comme une maladie qu’il s’agirait de guérir à travers l’appui donné au mouvement Courage par quelques évêques.

    Il y a là un faisceau d’indices qui doivent nous alarmer sur l’importance maintenant visible du repli obscurantiste d’un courant qui rêve de revenir au statu quo ante Vatican II. Ce courant a pour objectif de restaurer une Église flattant nos pires instincts régressifs pour mieux nous aliéner au service d’un ordre social « chrétien » qui n’est que la légitimation par la religion de la loi du plus fort. En effet, que dit d’autre le cardinal que : « Agenouillez-vous et soumettez-vous car vous n’êtes pas dignes d’être des hommes et des femmes debout accueillant humblement, les mains ouvertes, le Dieu de Jésus Christ. »

    Non, ils n’annoncent pas l’Évangile, ces « grands inquisiteurs » qui nous refusent la dignité d’hommes et de femmes libres, humbles et conscients que la miséricorde de Dieu sera toujours plus grande que notre péché et qu’ils sont sauvés par Celui qui est venu partager pleinement notre condition humaine.

    Ils annoncent seulement une Église au service d’une religion qui aliène l’être humain au service d’un dieu de l’Olympe, comptable scrupuleux de nos actes, qui ne sert qu’à légitimer religieusement un ordre social qui les fait statutairement exister.

    Qu’ont-ils à voir avec les témoins de l’Évangile ? Rien.