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  • Bruxelles, 27 novembre : Bernard Noirot-Nérin - Vous aviez dit que j'allais mourir !

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    Bernard Noirot-Nérin - Vous aviez dit que j'allais mourir !

    Et toi, que ferais-tu si ton compagnon ou ta compagne était victime d’un grave accident?

    Que ferais-tu s’il tombait dans un coma profond ?

    Que ferais-tu si tous les médecins, l’un après l’autre, la condamnaient ?

    Que ferais-tu si elle se réveillait un jour, subitement ?

    Que ferais-tu si elle n’était plus comme avant ?

    Et si elle t’enjoignait de refaire ta vie ?

    Après cela...

    Comment élever des enfants ?

    Comment gérer ce nouveau quotidien ?

    Comment reconstruire et maintenir en vie son couple ?...

    Directeur Conformité et membre du Comité Exécutif d'une compagnie d'assurance vie, est en charge de la conformité, l'éthique et la responsabilité sociétale de l'entreprise (RSE), Bernard Noirot-Nérin voit sa vie basculer lorsque son épouse, Anne-Claire, est victime d’un grave accident de vélo.

    Enfermée dix mois dans un long coma, la mort frôlée à trois reprises, les médecins ne lui accordent plus de chances de s'en sortir...

    Mais Anne-Claire se réveille soudainement après ces longs mois! C’est amnésique et paralysée qu’elle doit reconstruire sa vie, et lui avec elle. Bernard et Anne-Claire sont parents de quatre enfants...

    Dans deux livres, "Petit Journal d'Espérance", et "Vous aviez dit que j'allais mourir", il témoigne de son combat et de son expérience face à l'incertitude, au chagrin, et enfin au renouveau qui a suivi le retour à la vie de sa femme...

    Nous vous attendons nombreux ce Mardi 27 Novembre 20h15, à l'UOPC (Hermann-Debroux), pour profiter et discuter de cette expérience de vie !

    La conférence sera suivie d'un chaleureux drink, d'une dédicace et vente de livres de l'auteur !

    Au plaisir de vous accueillir nombreux,

    A très bientôt,

    L'équipe des Soirées de la Bioéthique

    - Sponsorisés par l'Institut européen de Bioéthique -

    PAF (à payer sur place) :

    -26 ans et étudiants: 3€

    Adultes : 5€

  • Une mise en lumière du rôle de l’homosexualité dans la crise actuelle des abus sexuels dans l’Eglise

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    De Jeanne Smits sur Réinformation TV : 

    Abus sexuels dans l’Eglise : une étude démontre la corrélation étroite entre la crise et la proportion de prêtres homosexuels

    Un nouveau rapport réalisé par le P. Paul Sullins, professeur de sociologie à la retraite de l’Université catholique d’Amérique (CUA) à la demande du Ruth Institute pour la défense du mariage, met le doigt sur le rôle joué par l’homosexualité dans la crise actuelle des abus sexuels dans l’Eglise. Le rapport, que le site pro-vie américain LifeSiteNews juge « historique », devait répondre à la question de savoir s’il existe une corrélation entre la présence d’une forte proportion d’homosexuels parmi les prêtres d’une part, et l’incidence des abus sexuels de la part de clercs d’autre part. L’un des principaux constats de l’étude est que la proportion de prêtres homosexuels par rapport à celle des homosexuels dans la population en général représentait le double dans les années 1950, et huit fois plus dans les années 1980. (...)

    La corrélation entre l’homosexualité et les abus a été fréquemment et bruyamment niée par nombre de hauts responsables religieux, et la racine de la crise a été attribuée par le pape François lui-même au « cléricalisme », comme si cette crise résultait en quelque sorte d’un abus de position d’autorité de la part de prêtres, d’évêques, voire de cardinaux – l’affaire du cardinal McCarrick constituant un exemple avéré.

    Les abus sexuels dans l'Eglise liés à la présence disproportionnée d’homosexuels parmi les prêtres

    « Alors que plus de huit victimes sur 10 sont des garçons, l’idée que les abus sont liés à la présence d’hommes homosexuels dans le clergé n’a pas été largement acceptée par les responsables de l’Eglise », regrette Sullins. Il est formel : « Les données montrent que la présence de davantage d’hommes homosexuels dans le sacerdoce était corrélée avec davantage d’abus en général, avec un plus grand nombre d’abus commis sur des garçons plutôt que sur des filles. »

    Lors d’une conférence de presse, le père Sullins a jugé l’interrogation à ce propos « logique » parce que dans le cas de l’Eglise, la « très grande majorité des victimes étaient des garçons ; la plupart du temps, en matière d’abus sexuels sur mineurs, les deux tiers des victimes sont des filles ».

    Le rapport du P. Sullins est nouveau en ce qu’il compare « des mesures jusqu’ici inexploitées de la proportion de prêtres homosexuels catholiques parmi le clergé avec l’incidence et le genre des victimes d’abus sexuels sur mineurs de la part de prêtres catholiques entre 1950 et 2001 pour voir si un lien existe ».

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  • Abus sexuels : le Vatican bloque les mesures envisagées par les évêques américains

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    Du site du journal suisse "Le Matin" :

    LE VATICAN BLOQUE DES MESURES CONTRE LES ABUS

    Le Vatican demande aux évêques américains de ne pas se prononcer tout de suite sur des mesures contre les abus sexuels.

    Le Saint-Siège a ordonné lundi à la conférence des évêques américains de ne pas se prononcer, lors de son assemblée générale, sur des mesures de lutte contre les abus sexuels en son sein, lui demandant d'attendre la tenue d'une conférence sur le sujet en février.

    Lors de son discours d'ouverture, le cardinal Daniel DiNardo, président de la conférence, a confirmé avoir reçu une lettre de la Congrégation pour les évêques et annoncé qu'aucun vote ne se tiendrait lors de cette assemblée générale, contrairement à ce qui était prévu initialement.

    Le cardinal Blase Cupich, évêque de Chicago, a lui précisé, dans un communiqué, que le Vatican avait demandé à la conférence de «reporter» le vote final dans l'attente d'une rencontre des conférences épiscopales du monde entier, convoquée en février à Rome.

    «Déception»

    Le cardinal DiNardo a fait part de sa «déception» lors d'une conférence de presse à la mi-journée, lundi, au premier jour de l'assemblée générale qui se tient à Baltimore (nord-est) jusqu'à mercredi.

    Régulièrement mise en cause ces dernières années pour sa gestion du scandale des abus sexuels au sein de l'église catholique américaine, la conférence des évêques américains avait annoncé, en octobre, plusieurs mesures phares, qui devaient faire l'objet d'un vote.

    Le haut clergé américain proposait notamment un nouveau code de conduite, un nouveau mécanisme de signalement, ainsi que la création d'une commission d'enquête menée par des personnes n'appartenant pas à l'église catholique américaine.

    «Nous ne sommes pas satisfaits de cela», a assuré le cardinal DiNardo au sujet de la demande du Vatican. «Nous travaillons dur pour passer à l'action. Et nous allons le faire. Nous rencontrons juste un contretemps.»

    Rapport accablant

    Mi-août, les services du procureur de Pennsylvanie ont publié un rapport accablant, détaillant des abus perpétrés durant plusieurs décennies par plus de 300 prêtres et dont ont été victimes plus de 1000 enfants. Le rapport dépeint une hiérarchie ayant souvent eu une démarche active pour ne pas ébruiter les cas d'abus sexuels et pour protéger les auteurs de ces agressions.

    Début octobre, la conférence des évêques a annoncé la création d'un centre d'appel dédié pour signaler les abus commis par des évêques. Selon l'organisation Bishop Accountability, 6721 prêtres ont été accusés d'abus sexuels aux Etats-Unis pour des faits présumés inclus dans la période allant de 1950 à 2016. La même association estime à 18'565 le nombre d'enfants victimes de ces agissements.

    Lire aussi : http://benoit-et-moi.fr/2018/actualite/vigano-ecrit-aux-eveques-americains.php

  • Le pape au Maroc en 2019

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    De Vatican News :

    Le Pape se rendra au Maroc en mars 2019

    Le Pape François se rendra au Maroc, du 30 au 31 mars 2019 : la nouvelle a été communiquée par le porte-parole du Saint-Siège ce mardi matin.

    Les rumeurs bruissaient depuis quelque temps ; le porte-parole du Saint-Siège Greg Burke les a confirmées ce mardi : « à l’invitation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et des Évêques, Sa Sainteté le Pape François se rendra au Maroc, pour un Voyage Apostolique, du 30 au 31 mars 2019. Il visitera les villes de Rabat et de Casablanca », a-t-il déclaré, en précisant que le programme de ce voyage apostolique serait publié ultérieurement.

    Les chrétiens constituent environ 1% au Maroc, et sont majoritairement étrangers. La Constitution du royaume garantit le libre exercice des cultes.

    Il s’agira de la deuxième visite d’un Souverain Pontife dans le royaume, 33 ans après celle du saint Pape Jean-Paul II, en août 1985. Le Pape polonais avait alors été reçu par le roi Hassan II, père de l’actuel monarque. La rencontre avec près de 80 000 jeunes musulmans à Casablanca avait été l'un des moments forts de ce voyage apostolique, comme nous le rappelle Olivier Bonnel : 

  • Etienne Gilson, ce grand intellectuel oublié

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    De Kristina Mitalaité sur le site aleteia.org :

    Étienne Gilson, illustre oublié de France

    Dans son livre autobiographique Le philosophe et la théologie, Étienne Gilson a écrit : "Il est pénible et, à la longue, épuisant, de ne pas “faire comme tout le monde“". Déterminé, têtu, intransigeant, Gilson n’a jamais trahi ses convictions intellectuelles et politiques, quitte à les défendre en restant seul et isolé. Directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études, il enseignait l’ "Histoire des doctrines et des dogmes". Professeur au Collège de France (1932), il était aussi membre de l’Académie française (1946). Figure politique d’après-guerre, il était avant tout un penseur catholique international. Étienne Gilson est mort le 17 septembre 1978.

    L’influence de Gilson est immense, diverse et inattendue, mais elle se perd avec et dans le temps : Joseph Ratzinger, Umberto Eco, Albert Camus, Charles de Gaulle le lisent avec fascination et lui rendent hommage. En France, sa mémoire s’effrite avec le temps et tombe rapidement dans l’oubli. En revanche, ses idées philosophiques se sont bien implantées aux États-Unis et au Canada, où il a passé plusieurs années à enseigner (l’Université de Virginie, Harvard). Il était l’un des cofondateurs du Pontifical Institue of Medieval Studies à Toronto, pour ne mentionner que quelques-unes de ses activités en dehors de la France. C’est en Outre-Atlantique et non en France qu’on compte les gilsoniens, qui continuent les chemins de la philosophie chrétienne et que l’International Etienne Gilson Society a été fondée.

    Lire aussi : C.E de Saint-Germain : « Le vide spirituel actuel génère un besoin de philosophie »

    Le colloque intitulé « Étienne Gilson (1884-1978), médiéviste et philosophe, homme de foi et homme d’action », organisé par le professeur Michel Cacouros le 19 et 20 septembre a tenté de pallier cet oubli français. Des conférenciers, venus de différentes institutions françaises, canadiennes et étasuniennes, ont discuté l’œuvre et la personnalité de Gilson. Le colloque fut un succès : l’amphithéâtre qui l’a accueilli était plein. Selon Cacouros, ce premier colloque international en Europe dédié à Gilson a discuté principalement trois aspects de son activité intellectuelle : la philosophie, la théologie et ses relations avec les autres intellectuels et hommes d’Église de son époque. Qui était donc Etienne Gilson ?

    Lire la suite sur aleteia.org

     

     
  • Venite adoremus : un festival d'adoration eucharistique

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    FESTIVAL D’ADORATION EUCHARISTIQUE | VENITE ADOREMUS

    QU’EST-CE QUE L’ADORATION PERPÉTUELLE ?

    (source : catho-bruxelles)

    C’est lorsqu’une paroisse a une chapelle ouverte 24h/24 et 7j/7 avec l’exposition permanente du Saint-Sacrement. L’adoration perpétuelle est simplement notre réponse à l’amour de Jésus pour nous.

    Dans les limites du possible, surtout dans les zones les plus peuplées, il conviendra de réserver tout spécialement à l’adoration perpétuelle des églises et des chapelles

    (Benoît XVI, Sacramentum Caritatis, 67).

    FESTIVAL D’ADORATION EUCHARISTIQUE

    Quoi ?

    Le Festival « Venite Adoremus », c’est 11 jours et 11 nuits d’adoration continue, de lieu en lieu. Les participants sont aussi bien des paroisses que des communautés religieuses et même des maisons de repos. Chaque lieu s’inscrivant idéalement pour toute une journée ou toute une nuit.

    Pourquoi ?

    Jésus a dit : « Je suis venu apporter un feu sur la terre et combien je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » Une paroisse ou une communauté qui réserve un temps privilégié au Christ durant l’année trouve un nouveau dynamisme !

    Comment ?

    L’adoration est le prolongement de la célébration eucharistique. C’est pourquoi la messe tient une place privilégiée dans l’horaire. Chaque lieu organise le temps d’adoration suivant sa spécificité (chants, silence, méditation, chapelet, …) De nombreuses paroisses invitent les enfants à un temps de prière animé spécialement pour eux. Dans les lieux qui s’y prêtent, les passants sont invités à entrer pour un moment.

    Quand ?

    Du 15 au 25 novembre 2018, c’est-à-dire pour préparer à la fête du Christ Roi qui clôture l’année liturgique.

    Où ?

    À Bruxelles : Basilique du Sacré Cœur (Bruxelles). Chapelle d’adoration (st Georges)

    À Notre-Dame de Laeken  (chapelle de semaine) adoration le vendredi 16 Novembre de 7h30 à 17h30; messe 17h30

    Autre dates sur : veniteadoremus.be

    Et toi ?

    Tu es invité à soutenir ta paroisse en réservant du temps à l’adoration et en invitant tes amis. C’est aussi l’occasion de découvrir des paroisses ou communautés près de chez toi ou de ton lieu de travail.

    Contact pour Bruxelles :

    • Basilique du Sacré Cœur :Marie-Agnès Misonne : 0476 70 90 12
    • Notre-Dame Laeken : Pascaline Muswamba : muspasca@hotmail.com

    Date / Heure

    Date(s) - 15 novembre 2018 - 25 novembre 2018 , toute la journée

    Lieu : Basilique nationale du Sacré-Coeur, Parvis de la Basilique, 1, 1081 Koekelberg

  • Le Credo enfin rectifié...

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    Du site "Paix liturgique" :

    LE SCANDALE DE LA FALSIFICATION DU CREDO EN PASSE DE CESSER

    lettre 668 du 13 Novembre 2018

    Depuis un demi-siècle, les catholiques de France professaient dans leur messe dominicale un Credo défectueux, contenant une proposition jugée par d’éminents esprits comme hérétique. Il aura fallu tout ce temps pour que la rectification doctrinale intervienne enfin, ce qui donne la mesure abyssale de la crise liturgique et ecclésiologique dans laquelle nous sommes plongés.

    Paix liturgique a cru important de souligner à de nombreuses reprises ce considérable problème. Elle a consacré spécifiquement plusieurs lettres (lettres 401, 402, 589) à la question des traductions défectueuses du missel de Vatican II. Elle se concentre sur la question emblématique du consubstantialem Patri (le Fils est consubstantiel au Père) traduit par « de même nature que le Père », dans les éditions successives du missel, toutes approuvées par la Congrégation pour le Culte divin, (Desclée-Mame, 1974, 1977-78, et 2003), du Credo de Nicée-Constantinople, récité notamment à la messe dominicale.

    Une traduction « à strictement parler hérétique » (Jacques Maritain)

    L’évacuation du « consubstantiel » renvoyait à l’hérésie du prêtre Arius au IVe siècle, qui avait provoqué une des crises les plus profondes qu’ait connues l’Église. À peine sortie de la grande période des persécutions, elle dut affronter la contestation de ce prêtre d’Alexandrie qui refusait de voir dans le Christ la parfaite image du Père, « Dieu né de Dieu, lumière née de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu ». Très sensible aux influences de la philosophie mondaine, Arius ne pouvait concevoir que Jésus soit véritablement et littéralement le Fils de Dieu, devenu dans le sein de la Vierge Marie, par pure miséricorde, le Fils de l’homme, selon la belle formule de la tradition patristique : « Sans cesser d’être ce qu’Il est, il est devenu ce qu’Il n’était pas. » Les théologiens fidèles à l’Écriture et à la Tradition de l’Église élaborèrent la notion de « consubstantialité », concept qui fut reconnu par les Pères du Concile de Nicée (325) comme exprimant parfaitement la foi chrétienne depuis les temps apostoliques. Jésus est vraiment le Fils de Dieu. Il est un seul être avec Lui et avec le Saint-Esprit, chacune des trois personnes divines étant Dieu. C’est là le premier et le plus grand mystère de la foi catholique, un seul Dieu en trois Personnes, et c’est Dieu lui-même qui a ainsi révélé ce qu’Il est à ses enfants par la médiation de son Fils et par l’envoi du Saint-Esprit sur l’Église pour la conduire à la vérité tout entière. Cette vérité dogmatique fondamentale est la gloire de l’Église, le trésor des fidèles, et beaucoup de chrétiens ont préféré donner leur vie, subir la persécution et supporter d’incroyables souffrances pour défendre et servir cette foi qu’ils ont reçue des Apôtres.

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  • Un nouvel eugénisme américain ?

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    TRISOMIE 21 : LE NOUVEL EUGÉNISME AMÉRICAIN ?

     de genethique.org

    L’eugénisme fait souvent référence à l’idéologie nazie du XXème siècle, et ses programmes gouvernementaux visant à tuer des milliers d'Allemands handicapés, pour « purifier » la race. Ou bien à la stérilisation forcée par les Américains de 60 000 personnes « défectueuses », sanctionnée par la Cour suprême des États-Unis. Mais au XXIème siècle, le nouvel eugénisme cible spécialement les enfants porteurs de trisomie 21 avant même leur naissance.

    Cet eugénisme est très concret : aux USA, 90 % des enfants à naître diagnostiqués porteurs de trisomie 21, sont avortés, et des milliers d’embryons conçus par FIV sont écartés chaque année à cause de leurs anomalies génétiques, voués à la destruction. « De nombreux professionnels de la santé induisent délibérément en erreur (…) et incitent les parents à mettre fin à la vie des enfants atteints du syndrome de Down ». Cet eugénisme est « une idéologie qui non seulement dévalue certaines populations minoritaires identifiées par leurs caractéristiques génétiques, mais cherche également à les supprimer ou à les empêcher de subsister », FIV et avortement étant deux moyens parfaitement légaux d’y parvenir.

    Le rôle des professionnels de santé est prépondérant : « Des études indiquent que près de 90% des femmes ont déclaré que les conseillers en génétique n’avaient fourni aucune information sur les problèmes de qualité de vie et qu’un tiers des mères n’avaient jamais eu la possibilité de poursuivre leur grossesse ». Et pourtant, Brian Skotko[1] a pu mettre en lumière que « près de 100% des parents d'enfants atteints du syndrome de Down déclaraient aimer leur progéniture et que presque tous les frères et sœurs affirmaient être de meilleures personnes en raison de leur frère ou de leur sœur ».

    D’après une étude de 2007, la principale raison invoquée par les parents pour l’avortement d’un bébé porteur de trisomie est « le souci de la qualité de vie de l'enfant ». Cela semble bien paradoxal quand on sait que l’argumentation en faveur du droit à avorter des femmes repose sur « la dévaluation de l’enfant à naître ». Pour une IMG, « les parents abandonnent leurs enfants (…) en se basant sur l’évaluation de leur qualité de vie future, enfant et adulte ».

    Cette euthanasie d’êtres humains à naître est à l’opposé de « l'horreur quasi universelle que suscite le meurtre de personnes nées ». Finalement, c’est surtout sur cette « incohérence mortelle » que les conseillers en génétique devraient alerter, « plutôt que de priver les parents de la possibilité de faire l'expérience de l'amour et de la joie inconditionnels caractéristiques des personnes atteintes de trisomie 21 ».

    Pour aller plus loin :

    Trisomie 21 : quatre mamans témoignent de leur joie d'avoir un enfant différent 

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    [1] Généticien médical agréé par le Conseil d’administration et codirecteur du programme relatif à la trisomie 21 au Massachusetts General Hospital.

    Sources: Mercator, Christopher M. Reilly (13/11/2018)

  • L'accord entre la Chine et le Vatican ne semble pas mettre fin aux persécutions anticatholiques

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    De Michael Sainsbury sur le site "Présence-Info.Ca" :

    Malgré l'accord provisoire entre le Vatican et la Chine

    En Chine, une persécution alimentée par les fonctionnaires locaux?

    Bien que la Chine et le Vatican aient signé un accord provisoire sur la nomination des évêques en septembre, la persécution des catholiques chinois se poursuit.

    Certains pensent que l'accord conclu entre le Vatican et la Chine suscite des pressions considérables de l'intérieur du Département du travail du Front uni en Chine, la bureaucratie religieuse contrôlée par le Parti communiste, en particulier au niveau local.

    «De nombreux responsables locaux estiment nécessaire de changer leurs anciennes méthodes de gestion des religions. Cela signifie un travail plus difficile et moins de pouvoir», a déclaré Francesco Sisci, correspondant de longue date des médias italiens à Pékin et aujourd'hui chercheur principal à l’Université Renmin de Pékin.

    «Donc, ils ne sont pas heureux», a-t-il déclaré au Catholic News Service. «Ils bâclent ou essayent de saboter Pékin. S'ils sapent l'accord, ils peuvent récupérer une partie de leur pouvoir perdu. C'est une preuve de la détermination de Pékin dans l'accord selon lequel les problèmes ne sont présents que dans très peu d'endroits et ne sont pas répandus.»

    La plus récente controverse pour les catholiques concerne la détention d'au moins quatre prêtres: les pères Zhang Guilin et Wang Zhong du diocèse de Xiwanzi et les pères Su Guipeng et Zhao He du diocèse de Xuanhua. Les hommes ont été arrêtés en octobre et novembre. Ces deux diocèses se trouvent dans la province de Hebei.

    On semble leur reprocher d’avoir refusé de rejoindre l’Association patriotique catholique-chinoise, une organisation approuvée par le gouvernement qui œuvre pour contrôler les dirigeants d’Église. Un certain nombre de publications ont indiqué que les évêques détenus avaient été placés en détention surveillée et avaient suivi des cours d'endoctrinement.

    De plus, la croix du clocher et les flèches d'une église du comté de Shangcai, dans la province centrale du Henan, ont été détruites. L'église a été scellée, a rapporté Asia News, une agence de presse missionnaire basée à Rome.

    «Siniser»

    La campagne pour «siniser» la religion est officiellement lancée depuis la réunion annuelle du comité central du parti communiste au pouvoir, en octobre 2017. De nouvelles règles et réglementations relatives à la religion ont été introduites en février et mars. L'administration d'État chargée des affaires religieuses, qui supervisait l'Association patriotique catholique-chinoise et la conférence des évêques parrainée par le gouvernement, a été dissoute. Ses activités et son personnel ont été placés sous le contrôle direct du Département du travail du Front uni. Il s’agit du bras du parti responsable de la politique en matière de religion, qui répond directement aux plus hauts dirigeants du parti.

    Beaucoup de gens espéraient que l'accord avec le Saint-Siège mette fin à la série de retrait de croix, de démolitions d'églises et de détentions de clercs.

    «Ce qui se passe actuellement est une application de la nouvelle réglementation en matière d'enregistrement des prêtres et des églises» mise en œuvre plus tôt cette année, a déclaré le professeur Sisci à CNS.

    Lawrence C. Reardon, professeur de sciences politiques à l'Université du New Hampshire, a déclaré que la campagne en cours ne se concentrait pas uniquement sur les catholiques, mais témoignait de la poursuite de la campagne du dirigeant chinois Xi Jinping visant à contrôler toutes les religions.

    «Les niveaux inférieurs ont reçu le feu vert et continuent à renforcer les contrôles sur les communautés officielles et non-officielles islamiques, protestantes et catholiques», a-t-il déclaré, précisant que les communautés bouddhistes et taoïstes ne semblent pas affectées. Le Département du travail du Front uni s'attaque plutôt aux «activités commerciales».

    «Je pense que le centre a toujours la capacité de contrôler leurs organisations à la périphérie, alors vous obtenez un cadre trop zélé pour s'en prendre à des ‘mécréants’ afin de s'assurer que le Département du travail du Front uni ne les cible pas pour laxisme», a-t-il déclaré.

    «Le sommet leur a demandé de serrer la vis et les niveaux provincial et local font du zèle pour assurer la conformité et éloigner Pékin», a-t-il ajouté.

    Il croit que le Département du travail du Front uni est très heureux d'ajouter plus de force car il craint un réveil religieux venant de l'étranger et de l'intérieur.

    Accord entre le Vatican et la Chine

    L'accord du 22 septembre entre le Vatican et Pékin a permis au pape d'accorder son veto aux candidats à l'évêché de Pékin pour la première fois depuis 1951. Sept évêques illicites auparavant – et un mort – ont été pardonnés et reconnus par le pape.

    L'une des surprises concernant l'accord provisoire était l'absence de toute décision de Pékin sur le sort de trente évêques nommés par le Vatican et ne s'étant jamais inscrits à l'association patriotique. Le Vatican a déclaré que les discussions sur le statut officiel de ces évêques souterrains se poursuivaient.

    Auparavant, beaucoup d’entre eux ont juré de ne pas adhérer à l’association patriotique. Mais nombreux sont ceux qui vieillissent et, bien qu’il n’existe pas de liste officielle, le professeur Sisci estime qu’il ne reste peut-être qu'une poignée de personnes âgées de moins de 75 ans, l’âge canonique pour présenter sa démission au pape.

    Le professeur Reardon a déclaré que, même si le Vatican n'a pas oublié ces évêques, «il essaie de trouver un moyen de régler avec finesse leur cas».

    Il a dit que cela allait toujours être «un processus pas à pas, et les deux parties viennent de passer à travers la phase initiale [...] qui sait combien de temps cela va prendre? Je présume que le Vatican cherche une solution globale pour que l’Église continentale puisse se réconcilier et se réunir.»

    Michel Chambon, chercheur au Hanover College d'Indiana, n'est cependant pas de cet avis.

    «Je doute que l'État fasse beaucoup pour les évêques souterrains – du moins officiellement», a-t-il dit. «Je serais surpris si une ‘réconciliation / reconnaissance’ officielle se produisait. Néanmoins, l'État pourrait fermer les yeux sur leur travail, comme il l'a fait par le passé, pour qu'ils continuent leur action pastorale à condition qu’ils restent discrets.»

    Ucanews.com écrivait le 9 novembre que le cardinal Joseph Zen Ze-kiun, évêque à la retraite de Hong Kong, s'est rendu à Rome fin octobre et a remis une lettre de sept pages au pape François l'invitant à prêter attention à la crise de l’Église dite souterraine en Chine. Il a déclaré à ucanews.com que, certaines parties de l'accord provisoire sur les évêques n'ayant pas été rendues publiques, les catholiques pratiquant leur religion dans la clandestinité n’ont pas su ce qu'ils devaient faire lorsque des responsables gouvernementaux leur avaient dit de rejoindre l'association patriotique à cause de l'accord.

  • A propos de l'emploi des langues dans la liturgie

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    mag_108_02-page-001.jpgLu dans le magazine trimestriel "Vérité et Espérance-Pâque Nouvelle" (livraison de l'automne 2018)

    "Que la langue du culte se distingue de celle de la vie courante est un phénomène sinon universel, du moins largement répandu dans beaucoup de liturgies.

    Cela était déjà vrai dans l’Antiquité païenne : à Rome, du temps d’Auguste, des collèges sacerdotaux comme les danseurs saliens ou les frères arvales conservaient pieusement des « carmina » dans une langue devenue archaïque. On ne les chantait pas moins. A la même époque, dans les synagogues juives, la Loi était lue en hébreu, langue alors tombée en désuétude, quitte à être traduite ou expliquée en araméen ou en grec. Jusqu’à un certain point, cela reste encore vrai de nos jours dans l’orthodoxie, avec l’usage du slavon ou du grec ancien et dans le catholicisme occidental avec le latin dont le concile Vatican II pose en principe que, sauf cas particuliers,  l’usage sera conservé dans les rites (constitution « Sacrosanctum Concilium », art. 36. 1).

    Mais pourquoi ? Par tendance, une liturgie est normalement conservatrice. Parce qu’elle est le lieu de la vérité qui ne varie pas. Modifier le rite, a fortiori la langue qui en est le caractère le plus marquant, pose la question du respect du sens, de la fidélité, dans un domaine par hypothèse délicat : celui de l’acte qui, dans le culte chrétien en tout cas, relie à l’absolu de Dieu. C’est une première explication mais, s’agissant du latin, il y en a d’autres, liées au contexte historique et, d’une manière générale, à la culture catholique.

    Des premiers temps à l’époque patristique

    Au fond, dans la liturgie chrétienne, les « distanciements » du langage quotidien ont existé dès l’origine. Lorsque le Christ institue l’Eucharistie au soir du Jeudi Saint, il le fait dans le contexte d’un rite juif, en araméen sans doute mais encadré par des psaumes hébraïques, c’est-à-dire dans une langue morte depuis le retour de l’exil à Babylone (538 av. J.-C.).

    Gagnant l’empire romain, le christianisme célébrera d’abord en grec : parce que celui-ci est  accessible aux nouveaux convertis, alors issus en majorité de la partie orientale de l’empire? Peut-être, mais surtout parce que le grec est, à la mesure du monde hellénistique, la langue de culture universelle susceptible d’exprimer avec exactitude la foi et les raisons de croire, mieux qu’aucun des dialectes de la Romania.  Depuis le IIe siècle avant notre ère, cette langue y exerce en effet une emprise intellectuelle que ne diminue pas l’éclat de la littérature latine dans les siècles suivants : à l’époque de Virgile et de Cicéron, de la bouche des maîtres d’école, les enfants des citoyens de Rome apprennent d’abord le grec. Et, cent ans avant le Christ, à Alexandrie, les savants juifs ont aussi achevé un tour de force : transposer en grec les concepts de la bible hébraïque. C’est la version dite « des Septante », qui ouvre la voie de la fusion ultérieure du message chrétien, de forme originairement sémitique, dans la pensée hellénique.

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  • Le film que vous ne verrez probablement pas sur vos écrans

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    Etats-Unis : un film-événement dénonce l’horreur de l’avortement (source)

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    Classé parmi les 10 films à succès de l’automne 2018, nonobstant le silence des grands médias outre Atlantique, Gosnell raconte l’histoire du plus horrible tueur en série que l’Amérique ait jamais connu : Kermit Barron Gosnell, médecin avorteur condamné en 2013. 

    Kermit Gosnell était le riche propriétaire d’une clinique de Philadelphie, lorsqu’en 2011 ses employés et lui se virent inculpés pour 8 meurtres, 24 délits d’avortement au-delà de la limite des 24 semaines prévues par les lois de l’Etat de Pennsylvanie, et pas moins de 227 infractions à l’exigence légale concernant le délai de réflexion de 24 heures préalable à toute intervention abortive : un sinistre record. 

    Le film, sorti le 12 octobre 2018 dans les salles obscures, met en lumière les détails choquants apparus lors des minutes du procès. Ainsi cette dizaine de nouveau-nés auxquels le médecin coupa la moelle épinière pour les assassiner. Ou encore ces nourrissons ayant survécu à une tentative d'avortement, se débattant comme des « nageurs pour sortir des toilettes », selon l’expression de plusieurs témoins directs. Sans parler des pieds de bébés avortés conservés dans le congélateur. L’horreur le dispute à la barbarie. Le monde des avortoirs est celui du meurtre en blouse blanche où le sordide côtoie l’épouvante. 

    Les grands médias et réseaux sociaux - Facebook en tête - se sont quant à eux immergés dans le monde du silence, faisant tout pour laisser Gosnell dans l’ombre. Mais cette conspiration n’a pas empêché le film de se retrouver dans le classement des dix longs-métrages les plus vus, alors que moins de 700 cinémas dans tous les Etats-Unis avaient accepté de le diffuser. 

    Prises de conscience 

    Le journal The Federalist rapporte, dans son édition du 31 octobre 2018, le témoignage d’un avocat repenti du Missouri, Adam Mill, convaincu après avoir vu film, que l’avortement est en réalité un meurtre abominable que la société devrait réprimer. Les témoignages allant dans le sens d’une même prise de conscience se multiplient. 

    On pourrait se demander pourquoi les médias américains ont joué la carte de la censure alors qu’il s’agit, après tout, d’un cas hors-norme. La réponse vient de Matt Walsh, éditorialiste au Daily Wire, dans son édition du 22 octobre 2018 : « parce que les avocats du tueur en série Kermit Gosnell avaient raison ; leur client ne différait pas des autres médecins avorteurs, même si ses méthodes étaient peu orthodoxes et ses normes d’hygiène assez laxistes ». 

    Une dernière question vient à l’esprit : Gosnell aura-t-il un « droit à la vie » dans les salles obscures françaises, ou sera-t-il « avorté » sur l’autel de la culture de mort ? Réponse dans quelques semaines. 

    (Sources : Lifesite/Daily Wire/The Federalist - FSSPX.Actualités - 10/11/2018)

  • Les libéraux précurseurs des Révolutionnaire sanglants ?

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Alexandre Soljénitsyne : les libéraux précurseurs des Révolutionnaire sanglants ?

    Il y a un siècle naissait, en 1918, Alexandre Soljénitsyne. Il obtint le Nobel de Littérature en 1970. Déchu de sa nationalité en 1974 après la parution en Occident de L’Archipel du Goulag, il fut expulsé d’URSS, émigra aux États-Unis d’Amérique, où il vécut vingt ans avant de revenir vivre en Russie. L’Archipel du Goulag est sa première « cathédrale » d’écriture, selon l’expression de Georges Nivat, La Roue rouge (sur le « déraillement » de l’histoire russe) en constituant la seconde. Son éditeur français marque les dix ans de sa mort par la publication de trois textes politiques du grand écrivain. Pour mieux comprendre les révolutions française et russe. Loin des lieux communs progressistes.

    En marge de ses grands romans, il y a des dizaines d’Écrits politiques d’Alexandre Soljénitsyne. Ce recueil s’ouvre sur une lettre publique, qui est l’axe de son œuvre, le moteur de sa vie : pour résister, il faut commencer par se réformer soi-même. Ce bref catéchisme du résistant fut rédigé en février 1974, à la veille de la seconde arrestation et de l’expulsion d’URSS de son auteur.

    S’ensuivent les Leçons de Février (1983), inspirées par la lecture d’une immense littérature sur la révolution de 1917 et par une amère constatation : la monarchie russe, tricentenaire et encore populaire en 1914, est tombée en trois jours. Faute de savoir penser vrai, parler vrai ?

    Pour terminer ce recueil, Deux révolutions : la française et la russe (1984), est une réflexion inédite en français, où Soljénitsyne compare le glissement vers mensonge et violence de ces deux révolutions.

    Extraits de la chronique d’Éric Zemmour sur ce recueil :

    Alexandre Soljenitsyne est mort il y a dix ans. Les polémiques autour de son nom se sont apaisées. Il n’y a plus assez de communistes pour aboyer aux mollets de l’« agent de la CIA » ; les « nouveaux philosophes » d’antan et libéraux de toujours n’osent plus le traiter de « réactionnaire », voire d’« antisémite ». Le rebelle controversé de jadis est devenu une statue du Commandeur. Quand son éditeur français a la bonne idée d’exhumer deux grands textes politiques, rédigés depuis son exil américain, quelques années avant la chute du mur de Berlin, il place en ouverture un court préambule intitulé « Vivre sans mentir », sorte de vade-mecum de survie spirituelle dans un régime totalitaire : « La clef de la libération est le refus de participer personnellement au mensonge. […] Nous ne sommes pas mûrs pour aller sur la place publique et proclamer à grands cris la vérité, et dire tout haut ce que nous pensons tout bas. Ce n’est pas pour nous, cela fait peur, mais refusons au moins de dire ce que nous ne pensons pas. »

    On songe alors que nos régimes démocratiques d’aujourd’hui ressemblent de plus en plus aux régimes totalitaires d’autrefois, mais nous n’avons pas le temps de nous y attarder que le traducteur et préfacier du grand homme, Georges Nivat, nous explique que toute révolution est un « algorithme, celui du mensonge, du petit mensonge qui devient grand. […] Mensonge et révolution sont liés. » D’où le titre du recueil.

    On lit. Et on relit certaines pages, séduits par la clarté virile du style sans effet de l’auteur, et étonné de ne pas y trouver la dénonciation du mensonge annoncée. Soljenitsyne n’est pas historien, mais il est mieux : il vit l’histoire de l’intérieur. Aucune des grandes réflexions sur la Révolution française — celles de Tocqueville, Thiers ou Taine — ne lui est inconnue. Les deux textes — le premier sur la seule révolution de février 1917, l’autre qui compare les deux révolutions de 1917 et de 1789 — font la paire.

    La conclusion s’impose d’elle-même : ce n’est pas le mensonge qui a provoqué la chute des deux monarchies, mais la faiblesse des deux derniers rois. Nicolas II et Louis XVI étaient de bons chrétiens qui aimaient leur famille plus que le pouvoir, et ne voulaient pas faire couler le sang de leur peuple. Ces vertus chrétiennes et humanistes en faisaient de fort braves hommes et d’excellents pères de famille ; mais de détestables rois. Sans le citer, Soljenitsyne retrouve la leçon que professait déjà Richelieu dans son testament : les vertus privées font le plus souvent les malheurs publics. Ce qu’il dit de Nicolas II convient en tout point à Louis XVI : « Toutes les décisions […] procédaient chez le tsar de son attachement à la paix, qualité éminente pour un chrétien, fatale chez le dirigeant d’un grand empire. […] La dynastie s’est suicidée pour ne pas provoquer une effusion de sang, ou une guerre civile. Pour en provoquer une pire, plus longue, sans le drapeau unifiant au trône. »

    La faiblesse coupable de ces rois tenait à leur caractère ; mais plus encore à l’environnement idéologique dans lequel ils ont baigné. Au contraire des libéraux et de tous les progressistes, Soljenitsyne ne fait pas de distinguo entre la « bonne » révolution (1789 et février 1917) et la « mauvaise » (1793 et octobre 1917). Il est même plus sévère avec les premières qu’avec les secondes ; avec les libéraux qu’avec les « terroristes » jacobins ou bolcheviques. Il a bien compris que c’est l’idéologie libérale, ce qu’il appelle le « Champ libéral-radical », qui a désarmé les monarques et les élites autour d’eux : « Durant cent ans, le Champ avait irradié si puissamment que la conscience nationale en lui s’était étiolée (“patriotisme primaire”), et la couche instruite avait cessé de prendre en considération les intérêts de l’existence nationale. Le sentiment national avait été rejeté par l’intelligentsia et négligé au sommet. C’est ainsi que nous avons pris le chemin de la catastrophe. »

    Ce libéralisme antinational des élites avait été préparé de longue date — au siècle des Lumières pour la France et depuis le coup de main manqué des décembristes, en 1825, pour la Russie, par le travail de sape des intellectuels, des écrivains, des philosophes libéraux. Soljenitsyne reprend l’analyse de Tocqueville et de Taine : ce ne sont pas les difficultés économiques, sociales, voire militaires, qui ont « mûri la révolution, mais […] l’acharnement des intellectuels pendant des dizaines d’années, que le pouvoir n’a jamais pu surmonter ». Et de reprendre sans hésitation le jugement définitif des paysans russes qui fera hurler tous nos beaux esprits de Paris ou de Saint-Pétersbourg : « Ces troubles nous sont envoyés parce que le peuple a oublié Dieu. »

    L’implacable diagnostic posé, on peut nuancer : si la parenté est frappante entre Girondins et Cadets, entre Danton et son groupe et les leaders SR (socialistes-révolutionnaires), sans oublier bien sûr les Jacobins de Robespierre et les bolcheviks de Lénine, Soljenitsyne n’est pas dupe de sa propre comparaison : « La Terreur de Robespierre a les jambes courtes » à côté de celle de Lénine : il n’a pas de force armée à sa dévotion ; respecte les formes parlementaires et surtout la propriété privée. Robespierre est un « patriote », Lénine se proclame « anti-patriote ». Soljenitsyne ne tombe pas dans le panneau dans lequel se précipiteront tous ses prétendus héritiers : il ne compare ni Robespierre à Lénine, ni Bonaparte à Staline. Il est un vrai réactionnaire, pas un libéral. Tous ses ennuis en Occident viendront de cette différence. Il a compris qu’une révolution commence lentement et finit fort : « La révolution est toujours une inflammation pathologique et une catastrophe. » Il a compris que pendant que l’est de l’Europe subissait le totalitarisme communiste, l’ouest du continent connaissait lui aussi une nouvelle révolution qui détruisait toute tradition, toute racine, tout patriotisme, toute spiritualité, avec la même alliance objective des libéraux qui désarment et des terroristes totalitaires qui détruisent.

    Révolution et mensonge

    de Alexandre Soljénitsyne (Auteur)
    paru chez Fayard,
    à Paris,
    le 31 octobre 2018
    192 pages
    ISBN-10: 2213711682