Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • Philippe Barbarin, une forte personnalité qui n'hésitait pas à monter au feu médiatique

    IMPRIMER

    Du site "La sélection du jour" :

    Barbarin, les questions d’une condamnation (n° 596)

    C’est une surprise, et un symbole. Dans l’affaire de la non-dénociation des agressions commises par le père Preynat à l'encontre de jeunes scouts dans les années 1980 et 1990 - faits qui n’ont pas encore été jugés, Mgr Barbarin a été reconnu coupable de non-dénonciation d'abus sexuel dans son diocèse et condamné à six mois de prison avec sursis. "Je prends acte de la décision du tribunal. Indépendamment de mon sort personnel, je tiens à redire toute ma compassion pour les victimes. J’ai décidé d'aller voir le Saint-Père pour lui remettre ma démission", a-t-il immédiatement déclaré. En avril 2016, aux débuts de l'affaire, l'archevêque avait déjà proposé sa démission, mais celle-ci avait été refusée par le Pape.

    Les avocats de Mgr Barbarin ont déjà annoncé leur intention de faire appel, l’archevêque de Lyon continuant de s’estimer innocent des fait de non dénonciation qui lui sont reprochés. Il avait notamment déclaré n’avoir "jamais cherché à cacher, encore moins à couvrir ces faits horribles", Pour le tribunal, "Philippe Barbarin a fait le choix en conscience, pour préserver l'institution à laquelle il appartient, de ne pas les transmettre à la justice. [...] En voulant éviter le scandale, causé par les faits d'abus sexuels multiples commis par un prêtre, mais sans doute aussi par la mise à jour de décisions bien peu adéquates prises par les évêques qui le précédaient, Philippe Barbarin a préféré prendre le risque d'empêcher la découverte de très nombreuses victimes d'abus sexuels par la justice, et d'interdire l'expression de leur douleur."  "La responsabilité et la culpabilité du cardinal ont été consacrées par ce jugement. C'est un symbole extraordinaire. Une grande émotion historique", a déclaré Yves Sauvayre, l'un des avocats des parties civiles.

    Au-delà de la nécessaire libération de la parole, essentielle pour les victimes de tels abus, cette décision de justice pose toutefois question. N’a-t-on pas, dans un contexte de multiplication des affaires, et alors qu’un film actuellement en salles est même consacré au dossier, voulu faire du Cardinal un symbole, et ce doublement. D’abord le symbole d’une église qui ne saurait avoir ses fonctionnements propres, qui doit respecter les règles et les décisions de la justice de la République. Pour les juges, "une dénonciation adressée au procureur de la République pouvait tout à fait contenir les mêmes informations que celles transmises à Rome."

    Ensuite un symbole personnel : alors que l’AFP parle dans sa dépêche de la condamnation d’un évêque "rigoriste", n’a-t-on pas aussi voulu condamner un évêque connu pour ses prises de position franches, notamment au moment des manifestations de la Manif pour Tous ? Certains voulaient sa tête, et l’auront eu, quitte à en passer par d’autres raisons. "C’est une décision surprenante, explique d’ailleurs à Aleteia Henri de Beauregard, avocat pénaliste. Ce procès est singulier par bien des aspects. On se retrouve avec une affaire dans laquelle le parquet, qui est censé être accusateur public demandant une condamnation, requiert la relaxe et un tribunal qui condamne alors qu’il n’est pas saisi de réquisition de condamnation. C’est techniquement possible mais statistiquement extrêmement rare."

    Dans un éditorial, Jérôme Cordelier, spécialiste des questions de religion au Point, estime que "l’Église a besoin d'un nouveau Lustiger". Pour lui, "condamner le cardinal-archevêque de Lyon, c'est non seulement frapper une forte personnalité qui n'hésitait pas à monter au feu médiatique – non sans courage quand tant de prélats désertent le champ de bataille –, mais aussi toucher au cœur du catholicisme français à un moment crucial où celui-ci vacille.Et la relève ?, s’interroge-t-il. "C'est peu dire qu'elle tarde à venir. Si les Français occupent quelques beaux postes dans l'ombre de la « machinerie » vaticane, ils ne sont plus que portion congrue en première ligne." "Certes, des personnalités intéressantes commencent à émerger parmi les évêques, mais, pour l'heure, leurs interventions publiques (hors la « cathosphère ») restent (très) timides. L'Église de France a besoin de bâtisseurs et de prophètes, mais aussi d'un leader qui porte une parole forte sur la scène publique."

    Lire aussi :

  • Adultère et homosexualité : deux mots gommés du vocabulaire du magistère catholique

    IMPRIMER

    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur le site Diakonos.be :

    Adultère et homosexualité. Les deux mots disparus

    C’est un fait et non pas une opinion. Les mots adultère et homosexualité ont tous deux disparu du magistère de l’Église au plus haut niveau, celui qui est placé sous l’autorité du pontife romain.

    En ce qui concerne le premier mot, on le savait déjà. Il a complètement disparu au moment où il aurait été le plus normal de le prononcer, pendant les deux synodes sur la famille et peu après, quand le pape François en a tiré les conclusions dans l’exhortation « Amoris laetitia ».

    La disparition du second mot est en revanche plus récente. Elle est survenue elle aussi à un moment où il semblait impossible de ne pas le prononcer : lors du sommet des 21-24 février au Vatican sur les abus sexuels perpétrés par des prêtres et des évêques, presque tous sur de jeunes et de très jeunes garçons.

    « On sait que quand on veut écarter ou éliminer une vérité, il ne faut pas la contredire ouvertement, ce serait en fait la pire stratégie parce que cela susciterait des réactions ouvertes et attirerait l’attention.  Il vaut mieux au contraire la passer sous silence, ne plus en parler, la reléguer au grenier ou à la cave avec les antiquités alors, au fil du temps, on finira par oublier jusqu’à son existence et on vivra comme si elle n’existait pas ».

    C’est dom Giulio Meiattini, moine bénédiction à l’abbaye de Notre-Dame de La Scala à Noci et professeur de théologie à l’Athénée pontifical Saint-Anselme de Rome qui fait cette observation dans la préface de la seconde édition de son livre « Amoris laetitia ? I sacramenti ridotti a morale ».

    On trouvera cette préface dans son intégralité sur le blog d’Aldo Maria Valli.  Mais nous nous contenterons ici d’en reprendre les passages qui se focalisent le plus sur la censure de ces deux mots.

    Adultère

    Voici ce que dom Meiattini écrit :

    « Le premier changement, dont on a sans doute pas bien perçu la gravité effective du fait de sa dissimulation, c’est la disparition complète, pour ne pas dire la censure, du mot ’adultère’. Ce mot est complètement absent des deux ‘Instrumentum laboris’ qui ont précédé les synodes de 2014 et de 2015, il est absent des rapports intermédiaires (‘Relationes post disceptationem’), il n’est jamais utilisé dans les deux documents finaux soumis à l’approbation des pères synodaux et enfin, il est définitivement enterré par ‘Amoris laetitia’.  Il ne s’agit pas d’un détail sans importance.  L’enseignement de l’Église, depuis l’époque des Pères de l’Église, n’a jamais manqué de se référer aux textes évangéliques et néotestamentaires relatifs à l’adultère comme formant une partie essentielle de son enseignement sur l’indissolubilité du mariage, avec les conséquences qui en découlent sur la pratique pastorale et la discipline canonique.  En revanche, ces passages ne sont jamais expressément cités dans les documents pré-synodaux, synodaux et post-synodaux en question, à part une mention de fragments de Mt 19, 8-9 dont on a justement censuré le passage qui fait précisément référence à l’adultère ».

    Lire la suite

  • D'après le pape, le Seigneur est en train de purifier son Eglise

    IMPRIMER

    De l'agence I.Media :

    ”Le Seigneur est en train de purifier” son Eglise, affirme le pape François devant les prêtres de Rome

    Face aux scandales, les prêtres doivent se mettre ”au service de la Parole de réconciliation”, a exhorté le pape François aux membres du clergé romain à la cathédrale Saint-Jean-de-Latran (Rome), le 7 mars 2019. Le Saint-Siège a publié en fin de journée ce discours largement improvisé.


    Comme à chaque début de Carême, le Souverain pontife a rencontré les membres du clergé romain dont il est l'évêque. Aux côtés du cardinal Angelo De Donatis, son vicaire pour le diocèse de la capitale italienne, il a présidé une liturgie pénitentielle avec confessions. Le pape a lui-même donné le sacrement de réconciliation à certains prêtres. ”Nous ne devons jamais cesser de nous avertir mutuellement de la tentation de l'autosuffisance”, a-t-il mis en garde en préambule.

    ”Le scandale causé par le comportement honteux” de certains prêtres peut ”laisser dans l'impuissance”, a reconnu le successeur de Pierre. Pourtant, a-t-il exhorté, il convient de ne pas se décourager. ”Le Seigneur est en train de purifier son épouse (...) surprise en flagrant délit d'adultère”, a-t-il expliqué. "Sans Lui”, ”nous ne sommes que poussière” et en prendre conscience ”sauve de l'hypocrisie” et ”des apparences”.

    Face aux scandales, les prêtres doivent se mettre ”au service de la Parole de réconciliation”, a invité le pontife. Cet ”humble repentir” est le début de la sainteté. Ce pardon de Dieu, a observé le chef de l'Eglise catholique, constitue une force qui rétablit la communion ”à tous les niveaux“ : entre prêtres et avec tous les chrétiens dans le ”seul corps” de l'Eglise.

    Dans son discours, le pape François est également revenu sur les moments de solitude dans la foi. ”Si l'un de vous ne connaît pas ces moments, je lui recommande d'aller parler à un bon confesseur”, a-t-il déclaré. Dieu est ”futé”, a-t-il souligné, et semble parfois se comporter en ”amoureux rejeté", car ”nous le chassons”. Face à cette solitude, le chrétien ne peut que "pleurer l'absence du Seigneur”, pour découvrir ce que serait la vie sans Lui.

    Les prêtres doivent parler à Dieu ”comme des hommes”

    Ainsi, ”il est bon d'avoir un peu peur de nous-mêmes, de notre toute puissance”, a observé le pape argentin, car ”il s'agit d'un véritable poison”. Trop souvent, les hommes cachent leur péché, à Dieu et aux autres, mais aussi à eux-mêmes. En cela, ”nous sommes des spécialistes du maquillage”. Mais Dieu, dans sa miséricorde ”nous accompagne“, a assuré le chef de l'Eglise catholique.

    Le prêtre doit donc entrer dans un “dialogue mature“ avec le Seigneur et reconnaître que ”son peuple” est celui de Dieu. Le successeur de Pierre a alors fustigé les prêtres se plaignant de leur paroisse en se décourageant. Dans le Livre de l'Exode, a-t-il illustré, "Moïse ne fait pas cela”, mais au contraire cherche à ”ne faire qu'un avec ses frères” et va ”au combat” avec Dieu. S'ils ont la foi, les prêtres doivent ainsi parler à Dieu ”comme des hommes” et non ”comme des pusillanimes”, a tonné le pape. CG, XLN

  • Affaire Barbarin : cinq questions à propos d'un verdict inédit

    IMPRIMER

    D'Agnès Pinard Legry sur le site aleteia.org :

    Cardinal Barbarin : cinq questions à propos d’un verdict inédit

    Le cardinal Philippe Barbarin a été condamné jeudi à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d’abus sexuels. Tandis que ses avocats ont annoncé qu’ils allaient interjeter appel, l’archevêque de Lyon a déclaré à la presse qu’il allait remettre sa démission au pape François.

    Surprise, incompréhension pour certains. Soulagement ou victoire pour d’autres. L’annonce jeudi dans la matinée de la condamnation du cardinal Barbarin à six mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé les abus sexuels d’un prêtre a suscité une importante vague de réactions toute la journée. Quelques heures après, lors d’une courte allocution à la presse, l’archevêque de Lyon a annoncé sa décision d’aller voir le pape François dans les prochains jours afin de lui remettre sa démission.

    Vidéo intégrée
    Diocèse de Lyon
    @diocesedelyon

    Déclaration du cardinal Philippe Barbarin - 7 mars 2019 à Lyon.

    Lire la suite

  • Le féminisme : un machisme en jupe selon le pape

    IMPRIMER

    "Le féminisme finit par être un machisme avec une jupe"

    Le pape François, lors du sommet sur les abus sexuels (le 22 février), a évoqué la nécessité de donner plus de fonctions aux femmes dans l'Eglise.

    Dans le même temps, il a mis en garde contre un "féminisme ecclésiastique [déjà endémique]".

    Il a expliqué que "chaque féminisme finit par être un machisme avec une jupe"...

    En fait, le pape s'était déjà exprimé en termes semblables dans le livre d'interviews "Paroles en liberté" où il répond à Giovanni Maria Vian :

    Sans titre.png

    Sans titre2.png

  • Un complot contre l'Eglise ?

    IMPRIMER

    De l'abbé Guillaume de Tanoüarn sur son blog ("Metablog") :

    Un complot contre l'Eglise ?

    C’est un complot contre l’Eglise. Voilà ce que pensent beaucoup de catholiques inquiets devant cet alignement maléfique des Planètes où l'Eglise semble perdre complètement sa crédibilité, au point d'inquiéter fortement les laïcs qui se sont engagés pour elle malgré toutes les difficultés que l'époque oppose à un tel engagement.

    Il y a tant de scandales qui ont explosé ces derniers temps que l'on est bien obligé de leur donner raison. Mais ce ne peut être une conspiration humaine. Quel rapport existe-t-il, en effet, entre le film Grâce à Dieu de François Ozon, sur la non-dénonciation des crimes de pédophilie, le livre Sodoma de Frédéric Martel sur le système homosexuel au Vatican (système: le mot est de Martel qui a enquêté quatre ans dans les cénacles ecclésiastiques du monde entier), et enfin ce documentaire sur les abus sexuels concernant des religieuses dans des couvents catholiques, programmé sur la chaîne Arte pour Mardi Gras ? Dans une telle conjonction, les exploits don-juanesques de Mgr Ventura, nonce à Paris, semblent presque dérisoires. 

    Il y a vraiment quelque chose de pourri au Royaume de Danemark aurait dit Shakespeare. Mais Dieu règle les événements bons ou mauvais pour le plus grand bien de ceux qui l'aiment. Il est dans la même barque que nous. Dans une telle répétition différentiée des symptômes, c’est le Seigneur qui se manifeste, avant et après, dans l'épreuve et dans la consolation. Il va apaiser la tempête comme d'habitude, mais il faut d'abord que nous soyons capables de lui dire : "Seigneur sauvez-nous, nous périssons" ainsi que l'ont fait les apôtres. Comment le lui dirons-nous  en cette occurrence ?

    Il y a quelques années autour du grand jubilé de l'an 2000, la repentance était très à la mode dans l'Eglise. On faisait repentance pour l'inquisition médiévale, pour les Borgia, Alexandre VI et son oncle Calixte III, papes de la Renaissance, toutes choses à la vérité fort anciennes. Ce rituel sociologico-politique n'a convaincu personne. L'Eglise du grand Jubilé a donné l'impression de filtrer le moucheron des anciens temps et de laisser passer le chameau des temps nouveaux. Il me semble qu'il faut être plus classiquement chrétien et envisager un vrai repentir de l'Institution, comme avait commencé de le faire Benoît XVI dans sa Lettre aux catholiques irlandais.

    Ce repentir ne doit absolument pas être le fait de tous les catholiques comme l'indique indistinctement tel prêtre dans sa Lettre de Carême : la mauvaise conscience est aussi dangereuse que la bonne. Ce qui compte c'est la conscience tout court ! De façon évangélique, ce repentir doit concerner ceux qui ont péché, en tant qu'ils ont péché. Il me semble que c'est à quoi nous conduit ce complot divin auquel nous sommes en train d'assister. 

    Le pape François a eu raison de pointer, dans ces abus sexuels, des abus de position dominante. Dans toutes ces histoires, le cléricalisme n’est jamais loin. Les clercs qui auraient abusé de leur fonction ne serait-ce que pour couvrir des crimes sexuels, doivent s'en repentir clairement et à haute voix, sans jouer "grâce à Dieu la prescription".

    L'Eglise ne se sortira pas des scandales par une nouvelle crise de mauvaise conscience. Il faut qu'au moins symboliquement certains hommes d'Eglise soient capables de prendre sur eux la foudre. Noblement. Courageusement. A cause de ce qu'ils ont fait ou de ce qu'ils n'ont pas fait.

    "Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve" dit le Poète, faisant écho à saint Paul : "Là où le péché a abondé, il faut que la grâce surabonde". A scruter les terribles signes des temps qui nous tombent dessus, on peut dire que nous allons sans aucun doute vers un temps de grâce. Il importe avant tout, comme disciple du Christ, non pas de faire disparaître les dossiers, mais au contraire, selon la mission que l'Eglise de France a confié à Jean-Marc Sauvé, de faire la vérité. Le concile Vatican II avait été convoqué il y a plus d'un demi-siècle pour une opération vérité, parce que l'on sentait déjà des dysfonctionnements. Les Pères ont cru s'en tirer avec des généralités théologiques. Nous sommes devant la vraie crise de l'Eglise. Mais le Seigneur nous demande davantage, oui, dans un prolongement inédit de Vatican II, davantage que des mesurettes ou des réformettes liturgiques dont tout le monde se f... : une vraie réforme, une autocritique du cléricalisme, une mise en question des personnes constituées en dignité, qui ont transformé les erreurs humaines toujours présentes dans tout corps constitué en tolérance organisée, dramatiquement efficace contre toutes les victimes de prédateurs sexuels.

    Mais avant tout, il faut que nous sachions voir le complot divin à travers les mauvaises nouvelles. Ne nous y trompons pas : c'est à cause de lui que rien ne sera plus jamais comme avant dans l'Eglise.

  • Abus sexuels : "dans l'Eglise, on passe d'une culture du silence à une culpabilisation générale"

    IMPRIMER

    Du site de l'hebdomadaire La Vie :

    “Dans l'Église, on passe d'une culture du silence à une culpabilisation générale“

    Un prêtre, ancien aumônier scout, a été jugé coupable de viols et agressions sexuelles sur mineurs par la cour d'assises des Pyrénées-Orientales début mars. Les faits se sont déroulés entre 2006 et 2009. Loïc M., père d'une des victimes de ce curé de la paroisse Saint-Joseph de Perpignan, a souhaité s'exprimer sur le « calvaire » de sa famille.

    « Vendredi 1er mars 2019, après dix ans d’attente et un procès d’assises de cinq jours éprouvants, notre fils ainsi que deux autres plaignants ont été reconnus victimes par la Cour d’assises de Perpignan, qui a condamné le prêtre agresseur de nos enfants à quinze ans de réclusion.

    Il n’est pas utile de revenir sur l’impensable : "Comment un prêtre a-t-il pu commettre de pareils actes ?" Nous l’avons expérimenté dans notre chair, aucun homme n’est à l’abri du mal, et même du mal le plus sombre, au point que le président du tribunal m’interpelait : "Mais comment pouvez-vous encore être catholique après cela ?" Non seulement je le suis encore, mais je voudrais dire que si notre fils a été abusé par un prêtre, cela ne diminue en rien l’estime et la confiance que nous avons pour tous ces autres prêtres qui, chaque jour, se dévouent auprès de nous. Trois jeunes prêtres qui œuvraient avec l’accusé dans le ministère ont témoigné, parfois dans les larmes, devant nous. Ils nous ont demandé pardon, pardon de ne pas avoir vu assez tôt, pardon également de ne pas avoir cru assez tôt. Ils ont été trahis par leur frère dans le sacerdoce, salis par celui qu’ils admiraient. Je leur rends hommage et je dis aux évêques : veillez sur vos prêtres comme des pères, car ce monde est rude pour eux et la faute d’un seul ne doit pas jeter le discrédit sur les autres. Je suis contre le mariage des prêtres, mais pour la paternité des évêques.

    Quand j’entends dire de toutes ces affaires, "c’est un péché collectif", je m’insurge. On passe d’une culture du silence à la culpabilisation générale. Ces prêtres ne sont pas coupables des crimes de leurs confrères. Si en tant que père je m’en veux aussi de ne pas avoir pu empêcher ce qui s’est passé, je ne me sens en aucune manière coupable de la même manière que ce prédateur. Ces prêtres ne devraient pas non plus s’en sentir coupables. Pour ce qui est de la hiérarchie, je crains que cette nouvelle doxa ne soit qu’une nouvelle manière de ne pas assumer les choses. La hiérarchie de l’Église doit assumer individuellement ses fautes et ne pas les noyer dans une vague responsabilité collective… Les victimes ne veulent pas du pardon des innocents. Elles espèrent que leur bourreau demandera un jour pardon, et elles seraient tellement apaisées d’entendre leur évêque faire de même. Dans notre cas, l’évêque de l’époque – Mgr André Marceau – n’a jamais reçu notre fils, jamais demandé de ses nouvelles ou des nôtres, jamais eu une parole de compassion pour les victimes … pas plus en dix ans qu’au procès où, tel un fonctionnaire de Dieu, il est venu dire "J’ai fait ce que j’avais à faire", c’est-à-dire rien. Il ne nous a même pas regardés, n’a pas évoqué la douleur des victimes, n’a pas eu un mot pour nos enfants… L’avocat général a jugé cette attitude de l’évêque "scandaleuse" et la Cour, si elle a reconnu à l’audience civile le dédommagement demandé par les victimes, a refusé l’euro symbolique de dédommagement demandé par le diocèse. Ce geste de justice a été un réconfort pour les familles.

    Nous ne sommes que des simples fidèles. Nous n’entendons rien aux beaux discours de réformes toujours annoncées, aux grandes réunions, aux effets d’annonces… Ce que nous voyons, c’est la réalité de l’Évangile. Qu’aurait coûté à ce hiérarque une parole de miséricorde et de compassion ? Notre fils l’attendait et nous aussi ; elle n’est pas venue, elle ne viendra pas. De quoi a-t-il peur ? Qu’on prenne ce geste comme un acte de faiblesse ? Un aveu de culpabilité ? Je ne peux croire que ce soit cela, l’Église de Jésus-Christ. Tant que nos évêques n’auront pas cette attitude simplement évangélique, les beaux discours ne serviront à rien. Tant qu’ils ne seront pas des pères, pour les victimes, pour leurs prêtres, pour leurs fidèles… ils ne seront pas crédibles et ne nous aideront pas à garder confiance dans l’Église, à l’aimer malgré tout. »

    (Les trois victimes étant mineures au moment des faits, leur nom ne peut être cité.)

  • Pourquoi elle a décidé d'offrir la mort à son fils...

    IMPRIMER

    De Cassandre Rogeret sur Handicap.fr :

    Anne Ratier a "offert la mort à son fils" : son livre choc

    "J'ai offert la mort à mon fils". Dans ce livre, Anne Ratier explique les raisons qui l'ont poussée à commettre un meurtre avec préméditation, selon elle "par amour". Un témoignage qui va faire polémique...

    Illustration article

    « Je m'appelle Anne Ratier et je vais vous expliquer pourquoi j'ai décidé d'offrir la mort à mon fils Frédéric ». En 1984, alors qu'elle s'apprête à vivre l'un des plus beaux jours de sa vie et à accueillir son premier enfant, son accouchement tourne au cauchemar. Ses forces s'amenuisent, le cœur du bébé ne bat plus, privé d'oxygène. Les chirurgiens doivent pratiquer une césarienne en urgence. Dès la naissance, Frédéric lutte pour sa vie. Le verdict tombe : « Votre enfant devra rester allongé sur un lit et ne parlera pas ». Une « sentence » qu'Anne n'acceptera finalement jamais et qui la pousse, trois ans plus tard, à commettre l'irréparable. 32 ans après, elle dévoile son secret dans un livre, J'ai offert la mort à mon fils (paru le 13 février 2019, City éditions).

    Lire la suite sur Handicap.fr

  • Gabriel Ringlet se prend pour un pote du pape François et l'incite à rompre avec une partie de son Eglise

    IMPRIMER

    Du site de la RTBF :

    Gabriel Ringlet au Pape François: "N'ayez pas peur d'être dans l'affrontement avec une partie de votre Eglise"

    L’Eglise catholique est rattrapée par un nouveau scandale. Des religieuses ont témoigné avoir été violées, agressées sexuellement par des prêtres et forcées à avorter. Elles se sont tues pendant des années, mais les faits sont connus depuis 25 ans déjà.

    Pour la première fois des Sœurs et des Mères supérieures brisent le silence au cours d’une longue enquête qui sera diffusée ce soir (mercredi 6 mars) sur La Une dans l’émission Questions à La Une.

    Ce nouveau scandale repose la question du célibat de prêtre. Pour l’écrivain et théologien, Gabriel Ringlet, l’Eglise doit se réformer si elle ne veut pas sombrer et surtout, le pape François doit agir sans tarder.

    « J’ai eu le bonheur de rencontrer le pape François il y a quelques semaines. Il est aussi face à une situation invraisemblable. Je crois qu’on ne mesure pas à quel point des milieux lui en veulent et sont prêts à le faire sauter. Je lui donnerai comme conseil : n’ayez pas peur d’être dans l’affrontement avec une partie de votre Eglise. Vous allez peut-être être "profondément blessé", mais l’avenir vous rendra grâce de pousser cet affrontement jusqu’au bout. »

  • Herve, 7 avril : projection du film consacré à Jean Vanier "Le sacrement de la tendresse"

    IMPRIMER

    unnamed.jpgLe magnifique film consacré à Jean Vanier « Le sacrement de la tendresse » sera projeté à la salle Georges Dechamps à Herve  (près de l’Hôtel de Ville) le dimanche 7 avril, à 15H et à 19H.

    Un message puissant et nécessaire

    Aux côtés de Mère Térésa, de l’abbé Pierre, de Sœur Emmanuelle, Jean Vanier fait aujourd’hui figure de prophète  dans un monde dominé  par la compétition, le pouvoir et l’argent.

    Il a fondé les communautés de l’Arche et de Foi et Lumière autour de la pire des exclusions, celle dont sont victimes les personnes qui souffrent d’un handicap mental.

    Promis à une brillante carrière militaire, Jean Vanier, fils du Gouverneur Général du Canada fait le choix de mettre sa vie au service des plus faibles.

    Le message de Jean Vanier bouscule les tabous et rend hommage à la vulnérabilité.

    Ce film témoigne de la valeur unique et sacrée de toute personne.

    Ce film au message puissant et universel est un véritable plaidoyer pour la paix.

    Réservation souhaitée (Places limitées)

    8 € ( 7 € en prévente)

    Renseignements et inscriptions : 0494/483685  

      0494/808148 (après 17H)   
                  b.r.liegeois@gmail.com      

  • Abus sexuels cléricaux : condamnation avec sursis du Cardinal Barbarin pour l'absence de dénonciation de faits délictueux non encore établis en droit

    IMPRIMER

    Lu sur le site de RTL-Info :

    cardinal-barbarin-537x302.jpgLe cardinal Philippe Barbarin a été condamné ce jeudi par le tribunal correctionnel de Lyon à six mois de prison avec sursis pour la non-dénonciation des agressions pédophiles d'un prêtre de son diocèse.

    En l'absence du cardinal, la présidente du tribunal, Brigitte Vernay, l'a déclaré "coupable de non-dénonciation de mauvais traitements" envers un mineur entre 2014 et 2015.

    Ses avocats ont immédiatement annoncé faire appel.

    "La motivation du tribunal ne me convainc pas. Nous allons donc contester cette décision par toutes les voies de droit utiles", a indiqué Jean-Félix Luciani, en relevant qu'il "était difficile pour le tribunal de résister à une telle pression avec des documentaires, un film... Ça pose de vraies questions sur le respect de la Justice", a relevé l'avocat.

    Pour les cinq autres prévenus, le tribunal a considéré que les faits étaient, selon les cas, soit pas constitués soit prescrits et n'a donc pas prononcé de condamnation à leur encontre.

    Pour Yves Sauvayre, l'un des avocats des parties civiles, "le souffle donné dans cette audience a eu des conséquences". "La responsabilité et la culpabilité du cardinal ont été consacrés par ce jugement. C'est un symbole extraordinaire. Une grande émotion historique", a-t-il relevé.

    L'un des plaignants, François Devaux, cofondateur de l'association de victimes La Parole libérée, a lui rapidement salué "une grande victoire pour la protection de l'enfance".

    Les six mis en cause étaient poursuivis pour "non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans". Des abus imputés au père Bernard Preynat, qui n'a pas encore été jugé pour ces faits antérieurs à 1991.

    Le cardinal Barbarin et Régine Maire, ancienne bénévole du diocèse de Lyon, étaient aussi poursuivis pour "omission de porter secours": on leur reprochait d'avoir laissé Preynat au contact d'enfants, dans l'exercice de ses fonctions, jusqu'en septembre 2015.

    Ref. Le cardinal Barbarin condamné à 6 mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d'abus sexuels

    Mgr Barbarin, bouc émissaire? Affaire à suivre, à la lecture des attendus motivés du jugement rendu ce matin, en première instance, par le  tribunal correctionnel de Lyon. A noter, en toute hypothèse, que la culpabilité de l'auteur des faits (antérieurs à 1991) non dénoncés par le cardinal n'a pas encore été établie. Quoi qu'il en soit, le cardinal présentera dans les prochains jours sa démission au pape qui jugera s'il y a lieu de l'accepter, nonobstant  la décision du prélat de  porter l’affaire en appel sur le plan judiciaire…  

    JPSC

  • La population mondiale compte 17,7% de catholiques baptisés

    IMPRIMER

    D'Adélaïde Patrignani sur Vatican News :

    La population mondiale compte 17,7% de catholiques baptisés

    Selon les données récemment publiées par l’Annuaire Pontifical 2019 et l’Annuarium Statisticum Ecclesiae 2017, le nombre de catholiques baptisés est en légère augmentation dans le monde, tandis que les prêtres et les candidats au sacerdoce sont moins nombreux qu’en 2016.

    Sur les 7,408 milliards d’habitants que compte notre planète, 1,313 milliard sont catholiques baptisés, soit 17,7%. La majorité d’entre eux, soit 48,5%, vivent en Amérique, 21,8% en Europe, 17,8% en Afrique, 11,1% en Asie et 0,8% en Océanie.

    Le nombre de catholiques augmente dans le monde, surtout en Afrique

    Une plus grande proportion de catholiques en Amérique

    Ces données (et les suivantes) sont celles du dernier Annuarium Statisticum Ecclesiae, et correspondent donc à l’année 2017. Par rapport à 2016, l’augmentation totale du nombre de catholiques baptisés est de 1,1%. La hausse est la plus forte en Afrique et en Asie: +2,5% et +1,5% respectivement. Elle est moins significative en Amérique et en Europe: +0,96% et +0,1% respectivement.

    Le rapport entre le nombre de catholiques et celui de la population totale d’une aire géographique est quasi semblable entre 2016 et 2017. Ainsi, la population américaine compte 63,8% de catholiques. Si l’on “zoome” davantage, on constate d’importantes disparités: les catholiques représentent 24,7% de la population du centre du continent américain, mais 84,6% des habitants des Antilles et 86,6% de la population du Sud du continent. Ce taux s’élève à 39,7% pour l’Europe, 19,2% en Afrique et seulement 3,3% en Asie.

    Le nombre de séminaristes continue de baisser

    Les données concernant les prêtres confirment une tendance à la baisse. Les prêtres catholiques étaient 414 969 en 2016; ils sont 414 582 en 2017. Le nombre de candidats au sacerdoce passe quant à lui de 116 160 en 2016 à 115 328 en 2017, soit une diminution de 0,7%. La baisse est marquée en Europe et en Amérique, tandis que les Églises d’Afrique et d’Asie se trouvent dans une situation satisfaisante. La distribution des séminaristes (séminaires majeurs) par continent est presque identique entre 2016 et 2017. L’Europe contribue à hauteur de 14,9% au total mondial. Les autres continent font mieux: 29,8% pour l’Asie, 27,3% pour l’Amérique et 27,1% pour l’Asie.

    Le nombre des évêques, des diacres permanents, des missionnaires laïcs et des catéchistes est en augmentation par rapport à l’année précédente.

    Enfin, d’après l’Annuaire Pontifical 2019, quatre nouveaux évêchés ont été érigés en 2018, un diocèse est devenu siège métropolitain, quatre exarchats apostoliques ont été érigés en éparchies et une administration apostolique en diocèse.