Saint Joseph était un homme juste : une homélie de Benoît XVI qui vaut bien une encyclique
Angela Ambrogetti sur acistampa :
27 décembre 2023
"Saint Joseph est un juste représentatif de l'Ancien Testament. Il y a ici un danger et en même temps une promesse, une porte ouverte". Il s'agit d'un passage de l'homélie que Benoît XVI a prononcée dans la chapelle du monastère Mater Ecclesiae le 22 décembre 2013. Il s'agissait de son premier Avent en tant qu'émérite. Le premier Avent en tant qu'émérite. C'était l'une de ces homélies qu'il préparait chaque dimanche avec des notes dans un carnet. Une de ces homélies que les Memores Domini, dans les années qui ont suivi, ont enregistrées et transcrites. Une homélie qu'un journal allemand a publiée avec l'approbation de la Fondation Ratzinger pour le Vatican. Une de ces homélies dont nous avons profondément besoin dans une période d'incertitude comme celle que nous vivons. Une de ces homélies que certains chanceux, comme moi, ont entendue en assistant à la messe de fête à Redemptoris Mater. C'était le 8 décembre de cette année-là et j'ai encore dans le cœur les mots de l'homélie de Benoît XVI sur l'Immaculée Conception. Elle voyait les choses différemment parce qu'elle n'était pas habituée au péché, parce que plus nous péchons, moins nous sommes lucides, même si la miséricorde de Dieu est infinie. Le péché nous change.
Voici une de ces homélies qui servent de phare dans la nuit.
Voici donc Joseph, le juste selon l'Ancien Testament. Le danger ? Benoît XVI raconte : "Le danger apparaît dans les discussions de Jésus avec les pharisiens et surtout dans les lettres de saint Paul. Le danger est que si la parole de Dieu est fondamentalement une loi, elle doit être considérée comme une somme de prescriptions et d'interdictions, un ensemble de règles, et l'attitude doit donc être d'observer les règles et d'être ainsi juste. Mais si la religion est ainsi, c'est tout ce qu'elle est, une relation personnelle avec Dieu ne naît pas, et l'homme reste en lui-même, cherche à se perfectionner, à être parfait. Mais cela donne lieu à l'amertume, comme nous le voyons chez le deuxième fils de la parabole du fils prodigue, qui, après avoir tout observé, finit par être amer et même un peu envieux de son frère qui, comme il le pense, a eu la vie en abondance. Tel est le danger : la simple observation de la loi devient impersonnelle, un simple acte, l'homme devient dur et même amer. À la fin, il ne peut plus aimer ce Dieu qui se présente seulement avec des règles et parfois même avec des menaces. C'est là le danger.
Mais il y a aussi la porte ouverte, la promesse : "La promesse, c'est que nous pouvons aussi voir ces prescriptions non pas comme un code, un ensemble de règles, mais comme l'expression de la volonté de Dieu, dans laquelle Dieu me parle, je lui parle. En entrant dans cette loi, j'entre en dialogue avec Dieu, j'apprends le visage de Dieu, je commence à voir Dieu, et ainsi je suis sur le chemin de la parole de Dieu en personne, du Christ. Et un vrai juste comme saint Joseph est ainsi : pour lui, la loi n'est pas simplement l'observation de règles, mais elle se présente comme une parole d'amour, une invitation au dialogue, et la vie selon la parole consiste à entrer dans ce dialogue et à trouver derrière les règles et dans les règles l'amour de Dieu, à comprendre que toutes ces règles ne sont pas pour elles-mêmes, mais qu'elles sont des règles d'amour, qu'elles servent à ce que l'amour puisse grandir en moi. C'est ainsi que l'on comprend qu'en fin de compte, toute loi n'est que l'amour de Dieu et du prochain. Ayant trouvé cela, on a observé toute la loi. Si quelqu'un vit dans ce dialogue avec Dieu, un dialogue d'amour dans lequel il cherche le visage de Dieu, dans lequel il cherche l'amour et fait comprendre que tout est dicté par l'amour, il est en route vers le Christ, il est un vrai juste. Saint Joseph est un vrai juste, donc en lui l'Ancien Testament devient Nouveau, parce que dans les paroles il cherche Dieu, la personne, il cherche son amour, et toute observance est une vie dans l'amour".
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