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Encore la pédophilie : Le Saint-Siège assigné en justice par des Belges

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1291049796.jpgL’offensive de printemps se poursuit : après les brillantes prestations de la Députée Lalieux et du Sénateur Delperée sur le front politico- religieux, voici des nouvelles du front judiciaire avec l’assignation en justice annoncée par l’avocat de victimes d’abus sexuels cléricaux, le gantois Walter Van Steenbrugge (photo) incriminant, au titre de leur responsabilité civile, une personne morale -le Saint-Siège- et un certain nombre de personnes physiques : Mgr Léonard, bien sûr, mais aussi d’autres évêques. Sur quoi repose la citation ? « sur l'attitude et les commentaires récents du pape, de l'archevêque Léonard, des évêques, face aux crimes commis par les prêtres et par les religieux »

Voici l’information mise en ligne, sans aucun commentaire, par la « Libre Belgique » du 29 avril : « La citation à comparaître cible le Saint-Siège et plusieurs personnes physiques, en Belgique. Maître Walter Van Steenbrugge, l’avocat de plusieurs dizaines de victimes d'abus sexuels, cite à comparaître le Saint-Siège devant la justice civile belge pour "négligence fautive", explique vendredi l'avocat dans le quotidien Le Soir. La citation à comparaître, qui devrait être prête ce week-end, cible le Saint-Siège et plusieurs personnes physiques, en Belgique, sur base de leur responsabilité civile, de l'analyse de leur attitude face aux abus sexuels à l'époque et maintenant, explique-t-il notamment. La citation repose "sur l'attitude et les commentaires récents du pape, de l'archevêque Léonard, des évêques, face aux crimes commis par les prêtres et par les religieux ».

A défaut de découvrir, dans ce communiqué, la réaction de La Libre Belgique elle-même, on peut toujours lire entre les lignes dans « Le Soir » la réserve prudente, sinon dubitative, du journaliste Guttierez, qui a questionné l’avocat Van Steenbrugge. C’est ici :  Le Saint-Siège assigné en justice - lesoir.be

Ajoutons y notre commentaire :

S’agissant de l’assignation du Saint-Siège :

- Depuis une décennie au moins, de nombreux  procès ont été ont été intentés à celui-ci devant des tribunaux américains. La plupart  portaient sur des cas d’abus sexuels de mineurs par des membres du clergé. Pour impliquer la responsabilité du Saint-Siège,les avocats des victimes (réelles ou alléguées) confondaient l’Église du Christ avec le conseil d’administration d’une multinationale. Aucun procès de ce type n’a abouti. L’Église n’est pas une multinationale et  les prêtres ne sont pas des salariés du Saint-Siège. Par ailleurs, même si le Saint-Siège doit être distingué de l’Etat du Vatican, il bénéficie, comme tel, de la personnalité juridique internationale et des immunités qui se rattachent à ce statut.

S’agissait de l’assignation de personnes physiques telles que des membres de la conférence épiscopale belge ou de supérieurs majeurs d’ordres religieux :

- Il est improbable qu’on puisse jamais alléguer contre eux la responsabilité des maîtres et commettants du fait de leurs préposés, visée par l’article 1384 du code civil belge. Cette responsabilité du fait d’autrui  supposerait l’existence d’un lien de subordination de type employeur/employé entre les évêques et leurs prêtres délinquants, ce qui ne correspond pas du tout à la nature du rapport entre un ordinaire et son presbyterium. Resterait alors l’action en responsabilité la plus générale énoncée à l’article 1382 du code civil : « tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé, à le réparer” A charge pour le demandeur de prouver la faute personnelle de l’évêque ou du supérieur majeur qu’il incrimine et le dommage qui en résulte pour le plaignant. Un bel imbroglio en perspective, sans parler des problèmes de prescription …

Commentaires

  • De nombreux procès ont abouti aux USA. Des indemnités très élevées sont réclamées aux évêchés et beaucoup de bâtiments (notamment des Eglises) sont vendus afin de les payer. Une conférence traitant de la réaffectation des lieux de culte a abordé ce sujet à l'Administration de l'Aménagement du Territoire à Bruxelles en 2011

    voir www.urbanisme.irisnet.be

    a+

  • Que des procès aient abouti à des arrêts entraînant le versement d'indemnités est une chose, que des citations à comparaître, visant le Saint-Siège en particulier, aient été entérinées par des tribunaux est une autre chose. Il ne faut pas confondre.

  • mea culpa : il y avait une distinction à faire entre évêchés américains et le Saint-Siège.. Par contre je ne saisis pas bien celle qui est faite entre Etat du Vatican et Saint Siège. J'en retiens que c'est encore plus nébuleux que les multinationales auxquelles il est fait bizarrement référence.

  • Est-ce si compliqué à saisir ? il y a bien deux entités différentes. D’une part, le Saint-Siège, organe dirigeant de la communauté religieuse Eglise catholique romaine. Il s’agit du pape, chef spirituel, et, subsidiairement, de son administration, la curie romaine. En qualité de partie à des conventions internationales (concordats par exemple), le Saint-Siège est sujet de droit international public, indépendamment de tout territoire et de toute souveraineté étatique. Entre la fin des Etats pontificaux (1870) et la création de la Cité du Vatican (1929), le Saint-Siège a en effet continué à être un sujet de droit international public.
    D’autre part, il y a la Cité du Vatican, un quasi-Etat créé par les accords de Latran en 1929 et dont le chef temporel est le pape. N’ayant ni véritable territoire, ni véritable population, la Cité du Vatican n’est pas un «vrai» Etat, même si son chef, le pape, est reçu comme chef d’Etat lors de ses nombreux voyages aux quatre coins du monde…

    JPS

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