L'Evangile de ce dimanche (Mt, chap. 22, vv. 34-40)
Les pharisiens, apprenant que Jésus avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, et l'un d'entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l'épreuve : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tout ce qu'il y a dans l'Écriture - dans la Loi et les Prophètes - dépend de ces deux commandements. »
L'homélie du Père Joseph-Marie Verlinde fsJ (homelies.fr - archive 2008)
Pharisiens et sadducéens se relaient pour harceler Jésus de questions pièges. Les pharisiens ont ouvert le feu : ils ont essayé de compromettre Jésus sur le terrain politique avec la demande concernant le tribut redevable à César (Mt 22, 15-22). Mis en échec ils se sont retirés et ont laissé la place aux sadducéens. Ceux-ci ont tenté de démontrer que la doctrine de la résurrection soutenue par Notre-Seigneur est absurde ; leur argumentation s’appuyait sur le cas de figure de six frères épousant successivement la femme de leur frère défunt pour lui assurer une descendance (Mt 22, 23-33). Le rappel des conditions de vie dans le Royaume les a obligés eux aussi à battre en retraite.
Devenus plus prudents, « les pharisiens se réunirent » et par la voix d’un légiste, ils tendent un piège bien plus subtil. Il était de tradition que les Maîtres résument les prescriptions de la Loi autour d’un commandement central d’où tous les autres sont sensés procéder et auquel ils devraient ramener. Cette synthèse originale caractérisait l’enseignement de chaque Rabbi. L’exercice n’était pas facile car les quelques sentences retenues devaient proposer une synthèse fidèle de l’essentiel de la Thora. Le « grand commandement » auquel se réfèrent les pharisiens est donc celui qui pour Jésus s’impose de manière absolue et autour duquel il entend construire sa doctrine. Ces messieurs espèrent bien sûr que la réponse du Rabbi sera insuffisante et qu’ils auront ainsi matière pour mettre en doute son orthodoxie.