Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • Carlo Acutis : l’une des plus troublantes figures de sainteté de notre début de siècle

    IMPRIMER

    D'Anne Bernet sur le site de l'Homme Nouveau :

    Carlo Acutis, un signe pour notre temps

    Carlo Acutis, un signe pour notre temps

    Carlo Acutis : pour l’instant, ce nom demeure peu connu. Il y a pourtant fort à parier que, d’ici quelques années, il sera célèbre. En lui consacrant une très brève biographie, Carlo Acutis, la passion du Ciel (Le Livre ouvert. 62 p ; 6 €), Jean-Luc Moens révèle l’une des plus troublantes figures de sainteté de notre siècle commençant, par tant de côtés si peu édifiant.

    C’est toujours un défi d’écrire la biographie de ceux qui, selon les critères du monde, meurent beaucoup trop jeunes, avant d’avoir « commencé à vivre » ni rien connu, ou presque, d’une existence au seuil de laquelle ils restèrent. En apparence, il y a peu à en dire, sinon le scandale des morts prématurées et des destins brisés, la douleur des proches, et tout, finalement, ce qui fait dire aux incrédules que Dieu, s’Il existait, ne permettrait pas cela. 

    Scandale, en effet, et si grand que, sur les trois résurrections opérées par Jésus dans l’évangile, deux concernent, justement, ces « immatures » fauchés au matin de la vie : la fille de Jaïre est encore une enfant, le fils de la veuve de Naïm un adolescent. Quelle vie ont-ils vécu ensuite, eux dont on ignore les prénoms ? Les évangélistes ne l’ont pas dit. 

    Lire la suite sur le site de l'Homme Nouveau

  • Éducation sexuelle: des évêques contre « la dépravation dans les écoles »

    IMPRIMER

    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    20 août

    Éducation sexuelle: les évêques polonais contre « la dépravation dans les écoles »

    Les évêques catholiques polonais conseillent aux parents de retirer leurs enfants des cours d’éducation sexuelle si leurs contenus « contredisent le système de valeurs ». Dans un « Appel du Comité d’éducation catholique (KEP) aux parents concernant la dépravation dans les écoles », Mgr Marek Mendyk met en cause la « soi-disant éducation contre la discrimination ».

    « Un enfant ne peut pas participer à de telles activités sans le consentement exprès de ses parents ou de ses tuteurs légaux », écrit l’évêque auxiliaire de Legnica, en Basse-Silésie (Ouest du pays). Présidant le KEP, une commission de la Conférence épiscopale polonaise, il vise les cours d’éducation sexuelle prévus par plusieurs municipalités qui s’écarteraient du programme scolaire national.

    « Non-discrimination » des homosexuels

    Sont visées les vues du maire de Varsovie, Rafal Trzaskowski, engagé pour la non-discrimination des gays et lesbiennes. L’homme politique de gauche a signé une charte des droits des homosexuels, bisexuels et transsexuels (LGBT), et demande que les élèves en soient informés. Il a immédiatement été vilipendé par les milieux ultraconservateurs et homophobes.

    Jarosław Kaczyński, président du parti au pouvoir Droit et justice (PiS), dont l’hostilité aux homosexuels est de notoriété publique, a affirmé que la récente déclaration sur les droits des LGBT du maire de Varsovie était « une attaque contre les familles et les enfants polonais ». Il a qualifié la déclaration de Rafal Trzaskowski de tentative de « sexualisation précoce des enfants ». Des critiques ont également été formulées par les milieux catholiques de Pologne.

    Contrôle parental sur les activités parascolaires

    Les évêques veulent un contrôle parental sur les activités parascolaires dans les écoles, appelant les parents à la vigilance et à la prudence. « Il vaut la peine de s’intéresser à ce qui se passe dans les écoles, au type d’activités organisées, aux personnes qui les organisent et aux contenus proposés ».

    La Conférence épiscopale polonaise propose sur son site internet un modèle de déclaration écrite aux écoles. Elle dit : « Je ne suis pas d’accord pour que mon enfant participe […] à toute forme d’enseignement ou à tout autre événement lié à l’éducation sexuelle qui dépasse le cadre du programme scolaire de l’année ».

    En outre, le modèle de déclaration oblige l’école à informer préalablement les parents de toute initiative prise dans le cadre de l’éducation sexuelle. Si la volonté des parents n’est pas respectée, l’institution publique compétente sera appelée à intervenir et l’on s’efforcera de défendre systématiquement les droits personnels de l’enfant dans les procédures civiles. La rentrée scolaire en Pologne débutera le 1er septembre.

  • Prêtres – Quelle formation ?

    IMPRIMER

    Les séminaires  pour la formation du clergé séculier de l’Eglise Romaine n’ont pas toujours existé. Institués à l’époque du Concile de Trente, au temps de la contre-réforme catholique, leur création est- elle devenue obsolète ? Un article de Bevil Bramwell, omi, traduit et publié par « France Catholique » (19 août 2019) :

    JP II 1565230-49094.jpg« Les prêtres ont fait ces derniers temps l’objet de nombreux récits — y-compris d’histoires qu’on aurait aimé n’être pas survenues. On pourrait sans doute retrouver un peu de bon sens en reconnaissant la petite proportion d’affaires de mœurs concernant des prêtres — et en mesurant mieux le parcours de la grande majorité des prêtres jusqu’à leur ordination.

    Il y eut au cours du temps nombre de programmes de formation des prêtres Américains. L’actuel Programme de Formation des Prêtres ("PPF," 5ème édition) organise la formation de tous les prêtres, diocésains et religieux, aux États-Unis. Il a été lancé en 2006, peu après la première vague de révélations d’abus sexuels commis par des prêtres. Un nouveau "PPF", vraisemblablement destiné à combler les lacunes de la version précédente, est en cours d’élaboration.

    Le Programme actuel est bien rédigé, faisant appel à ce qu’on a appris de la prêtrise Catholique au cours des siècles, tant dans les domaines historique que théologique. L’axe théologique se trouve dans Pastores dabo vobis (1992) de Jean-Paul II. Le titre est inspiré de Jérémie « Je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur... » (Jr, 3-15).

    Deux publications, moindres, de Jean-Paul II, contribuent par ailleurs au programme : Tertio millennio adveniente (sa lettre apostolique pour le nouveau millénaire) et Ecclesia in America son exhortation de 1999 publiée deux ans après le Synode sur "L’Église en Amérique".

    Le Programme implique, même avant l’entrée au Séminaire, que le candidat "soit voué au dialogue de prière avec Dieu et l’Église pour la mise au clair de sa vocation". L’admission comporte l’intervention de personnes le connaissant et la conclusion d’entretiens et d’évaluations psychologiques.

    Bien sûr, il n’y a encore aucun moyen d’identifier un agresseur potentiel d’enfants ou d’adultes fragiles. La formation en séminaire ne peut pas non plus être totalement organisée pour prévenir ce genre d’agression. Bien d’autres questions doivent être traitées, c’est évident, dans le cadre de la formation. Cependant, les candidats sont issus d’une culture comportant nombre de cas d’abus au sein de familles ou autres milieux.C’est donc, depuis quelques décennies devenu une question , un souci urgents. Et nous savons bien, hélas, que ce genre de souci n’a guère été traité au cours des dernières années.

    Après approbation du comité de sélection, le candidat entre dans la vie du séminaire. Selon Jean-Paul II, cette vie est « dans le droit fil de l’Église de communauté apostolique rassemblée autour de Jésus, à l’écoute de Sa parole, en marche vers la Pâque, attendant la venue de l’Esprit pour l’accomplissement de la mission. »

    Le programme du séminaire est établ pour aider les séminaristes à suivre le Christ, Tête et Pasteur de l’Église, et à s’unir à Lui dans Sa mission de par le monde. Manquer cette vérité fondamentale de recherche de sainteté risque d’entraîner des abus et nombre de problèmes sérieux.

    Jean-Paul II poursuit : « De plus, entraînés par la grâce, les séminaristes s’ouvrent à l’œuvre divine de leur évolution. Et la préparation en nous d’un espace consacré au Seigneur est la base d’une formation. » Pour mener à sa fin cette transformation complexe, le programme traite du développement du séminariste dans les quatre domaines de l’existence — humain, spirituel, intellectuel et pastoral. Chacun de ces domaines est soigneusement découpé en étapes pour guider le séminariste dans leur franchissement, année après année.

    Un exemple dans le domaine du développement humain : le candidat devrait avoir "un solide caractère moral et une conscience morale fort développée, être ouvert à la conversion".

    Un tel candidat devrait être apte à la vie en communauté et être pour tous un exemple car on attend des Catholiques laïcs qu’ils suivent le même chemin vers la sainteté.

    Au sujet de la sexualité, la riche interprétation catholique précise « Les divers aspects du comportement humain — physique, psychologique et spirituel — se réunissent en maturité affective, y-compris dans le domaine sexuel.

    Voici un aspect de la sexualité humaine : « La sexualité englobe tous les aspects de la personne humaine dans l’union de l’âme et du corps. Elle concerne particulièrement l’affectivité, la faculté d’aimer et de procréer, et, plus généralement, le comportement nécessaire à la formation de liens avec autrui. » En fait, malgré le côté ironique de la situation présente avec les affaires sexuelles au sein du clergé, les laïcs peuvent beaucoup apprendre en ce domaine auprès des prêtres.

    Dans le domaine du développement spirituel, les règles pour la prière comportent : la participation du séminariste à l’Eucharistie lors de l’Office Divin ; le Sacrement de Pénitence ; la prière en privé ; et bien sûr une profonde dévotion pour l’Eucharistie et envers notre bienheureuse Mère.

    Sur le plan intellectuel, la formation fait un appel fondamental à l’intelligence de l’homme, avec la participation de la lumière divine, et tente d’acquérir la sagesse qui en retour ouvre l’esprit à la volonté de Dieu. Ceci implique l’attente du développement par le candidat de sa connaissance de Jésus Christ et des mystères de la foi.

    Être prêtre implique lors des offices le partage avec le Christ, prêtre, prophète et roi. Chaque office comporte une leçon d’amour des Écritures, d’écoute du Magistère, et de profonde pénétration dans la tradition.
    Peu de gens mesurent le besoin pour l’Église de former les prêtres dans de nombreux domaines nécessitant divers talents individuels. Le Programme comporte une forte part de prévision et de gestion — deux domaines souvent moqués car jugés trop importants dans la vie de l’Église. Mais que deviendraient une paroisse ou un diocèse sans prêtres capables de les administrer — par une bonne gestion ?

    Une lueur spirituelle éclaire ces questions car « Le séminaire est le premier et plus important établissement d’enseignement pour les disciples de Jésus. En même temps, le séminaire est une communauté de charité et d’amitié. En définitive, le séminaire est une communauté d’adoration et de prière dont la source trouve son sommet dans la célébration de l’Eucharistie.

    Malgré les nombreux problèmes dont nous ne sommes que trop conscients, le séminaire est un composant de l’Église du lieu et mérite l’amour, la prière et le soutien des fidèles.

    Photo : Karol Wojtyla (au centre) avec des frères séminaristes, (1944).

    Source : https://www.thecatholicthing.org/2019/06/16/priests-where-do-they-come-from/

    Ref. Prêtres – Quelle formation ?

    JPSC

  • L’acédie, mal de notre temps

    IMPRIMER

    Lu sur le site « Aleteia » cette réflexion du bénédictin Dom Jean-Charles Nault (20 août 2019)

    acédie edvard_munch_-_melancholy_1894-96.jpgPourquoi l’acédie a-t-elle complètement disparu à l’époque moderne, alors qu’elle est une pièce maîtresse de la doctrine spirituelle de saint Thomas d’Aquin ? La raison en est qu’un siècle après saint Thomas d’Aquin, avec Guillaume d’Ockham, le fondateur du nominalisme, nous avons une nouvelle conception de la liberté qui arrive : la liberté dite d’indifférence. Selon cette conception de la liberté, l’homme n’a pas d’attirance prépondérante pour le bien, il est totalement indifférent au bien ou au mal. Pour pouvoir choisir, il a besoin de la loi — donc d’un élément extérieur à lui — qui vient lui dire : « Tu dois faire cela ». Selon cette conception, telle action est bonne parce que la loi la demande. Alors que, pour toute la Tradition, la loi était au service du bien : si la loi me demandait telle action, c’est parce qu’elle était bonne. On voit le changement radical de perspective !

    La loi du légalisme

    L’époque moderne a oublié l’acédie parce qu’elle est devenue légaliste et qu’elle a perdu l’amour de Dieu et le dynamisme de sa recherche. Pourtant, on peut dire que l’acédie est d’une certaine manière le mal de notre temps. L’acédie est née dans le monde monastique, mais ce mal n’est pas réservé aux moines, loin de là ! Nos sociétés sont profondément acédiaques : quand on n’arrive plus à vivre la vocation divine, on se tourne naturellement vers ce qui est attirant et atteignable, on rabaisse l’objet de son désir et on est incapable de tenir ses engagements, comme les hommes et femmes de notre temps.

    Lire aussi :

    L’acédie, tristesse de Dieu et dégoût de l’action

    Avec Guillaume d’Ockham, tout change : désormais, le bien est défini non en lui-même mais à partir d’une correspondance avec la loi établie, quelle que soit cette loi. C’est un changement absolument radical même si, dans la pratique, cela ne change pas grand-chose dans un premier temps. En effet, la loi dont parle Ockham est la loi de Dieu, le Décalogue. On va donc continuer à pratiquer la Loi de Dieu. Mais on ne le fait plus pour les mêmes raisons : désormais, on pratique la loi de Dieu parce que Dieu l’a promulguée ; auparavant, on pratiquait la loi parce qu’elle était bonne, et c’était pour cela que Dieu l’avait promulguée. Quelle différence ! Avec le temps, les choses vont changer petit à petit : la loi qui est le critère du bien ne sera plus la loi de Dieu, mais, avec le positivisme de l’époque moderne, ce sera la loi des hommes ; puis, finalement, à l’époque post-moderne, ce sera la loi du consensus (on se met autour d’une table et on décide ce qui est bien ou mal). Ainsi, on aboutit à ce changement majeur : « C’est bien parce que la loi le demande », alors qu’auparavant, on avait : « La loi le demande, parce que c’est bien ». La conséquence de ce légalisme, c’est que, désormais, la morale chrétienne ne va plus s’intéresser qu’au minimum requis pour être en règle.

    L’acédie devient mélancolie et paresse

    Tout le dynamisme de la rencontre avec Dieu, de la perfection de la charité n’a plus de place dans ce nouveau système ; l’acédie — qui était cette paralysie du dynamisme de l’agir à la rencontre de Dieu — n’a plus lieu d’être ; le mot même d’« acédie » va disparaître et va être remplacé par deux autres notions : dans le domaine de la littérature, l’acédie sera remplacée par la « mélancolie », c’est-à-dire une espèce de complaisance dans la tristesse, dans le spleen (dans la période romantique, l’éloge du cafard) ; dans le domaine moral, l’acédie sera remplacée par la « paresse ». On voit comment ces deux notions, mélancolie et paresse, sont très réductrices par rapport à la densité de sens que comportait l’acédie.

    Lire aussi :

    Comment l’acédie est devenue tristesse

    Finalement, la mélancolie et la paresse ne sont que la déviation des deux définitions de saint Thomas dans un cadre où Dieu n’est plus au centre. Si on oublie la référence à Dieu et le dynamisme spirituel, la tristesse va devenir « mélancolie », et la paralysie de l’agir va devenir simple « paresse ». Voilà pourquoi, jusqu’à une époque récente, on avait la paresse dans la liste des péchés capitaux ; et voilà pourquoi on trouvera, en littérature, une espèce de complaisance dans la mélancolie, le cafard, qui n’est qu’un reliquat extérieur de l’acédie.

    Le retour de l’acédie

    Il faudra attendre ces dernières années pour que le Catéchisme de l’Église catholique remette, il y a un peu plus de vingt ans, l’acédie dans la liste des péchés capitaux. À l’époque moderne (XIXe siècle..), on va parfois garder le mot « acédie », mais on va la concevoir simplement comme une distraction dans la prière, ce qui est très réducteur par rapport au sens plénier que lui donnait saint Thomas, c’est-à-dire le péché contre l’Esprit, quelque chose qui vient briser de façon radicale et très périlleuse notre salut éternel. 

    Ref. L’acédie, mal de notre temps

    JPSC

     

  • L'appel du cardinal Pell rejeté par la justice australienne

    IMPRIMER

    La condamnation pour abus sexuel du cardinal Pell confirmée

    Traduction "de travail" de l'article paru sur le site du National Catholic Register:

    Un tribunal australien rejette l’appel de Cardinal et lui ordonne de purger le reste de sa peine de six ans

    MELBOURNE, Australie - La Cour d'appel de Victoria a confirmé la condamnation du cardinal George Pell. Après que la commission d'appel a annoncé sa décision lors d'une procédure judiciaire le 21 août, le cardinal a été renvoyé en prison.

    «À la majorité (2 contre 1), la Cour d’appel a rejeté le recours du cardinal George Pell contre sa condamnation pour délit sexuel. Il continuera à purger sa peine de 6 ans d’emprisonnement. Il restera éligible pour faire une demande de libération conditionnelle après avoir purgé 3 ans et 8 mois de sa peine », a déclaré la juge en chef Anne Ferguson dans son allocution d'ouverture devant la Cour suprême de Victoria.

    «Les infractions pour lesquelles le cardinal Pell a été reconnu coupable par un jury d'un tribunal de comté étaient une accusation de pénétration sexuelle d'un enfant de moins de 16 ans et quatre accusations d'actes indécents avec un enfant de moins de 16 ans. Le procès a duré cinq semaines. Le jury a délibéré pendant plusieurs jours. Le jury a rendu son verdict à l’unanimité », a noté Ferguson.

    Le cardinal Pell est resté stoïque au banc des prisonniers pendant que la décision était expliquée. Ses mains n'étaient pas menottées, mais il était flanqué de quatre agents de sécurité. Il était vêtu d'une tenue ecclésiastique plutôt que de l'uniforme de prison qu'il est susceptible de porter pendant au moins les trois prochaines années.

    Il a fait face au banc pendant que les juges expliquaient leur décision, les mains sur le côté. En rupture avec son habitude habituelle, le cardinal Pell n'a pas pris de notes quand sa condamnation a été confirmée.

    Dans une déclaration publiée quelques heures après l'annonce de la décision, la porte-parole du cardinal Pell, Katrina Lee, a déclaré que "le cardinal Pell est évidemment déçu de la décision d'aujourd'hui".

    "Cependant, son équipe juridique examinera minutieusement le jugement afin de déterminer une demande d'autorisation spéciale auprès de la Haute Cour", a ajouté Lee.

    "Tout en notant la décision partagée 2 contre 1, le cardinal Pell maintient son innocence."

    "Nous remercions ses nombreux partisans."

    Pour sa part, la juge Ferguson a déclaré: «La condamnation du cardinal Pell et cet appel ont attiré l’attention du public, en Australie et ailleurs. Il est une figure éminente de l'Église catholique et jouit d'une renommée internationale. »

    Lire la suite

  • Une curieuse bénédiction

    IMPRIMER

    Du site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Une photo devenue virale fait le tour du monde montrant un sorcier de l’Amazonie bénissant des religieux colombiens dans l’un des parcs du siège de la conférence des évêques colombiens. L'image inquiète des millions de catholiques de Colombie et de différentes nationalités, qui voient à quel point la foi catholique en vue du synode amazonien s'effrite à grande vitesse.

    Isidoro Jajoy, le sorcier qui apparaît sur la photo, est un chaman de la tribu Inga de Colombie qui a "béni" le peuple de Bogota le 14 août dernier lors d'une réunion préparatoire du Synode des évêques d'octobre sur l'Amazonie. Une religieuse apparaît très proche du chaman-sorcier et derrière lui, il y a 2 autres religieuses et des prêtres répartis ici et là parmi le peuple. Tous sont dans des attitudes respectueuses pour recevoir la prétendue "bénédiction multicolore" d'Isidoro.

    La photo, prise par Manuel Rueda du CNS, montre l'un des moments de la troisième réunion pré-synodale réunie à Bogotà les 13 et 14 août au siège de la Conférence épiscopale de Colombie. La première de ces réunions a eu lieu aux États-Unis et la seconde à Rome.

    La photo montre une nouvelle église, une église dans laquelle règnent le panthéisme, l'animisme, le spiritisme, l'ère nouvelle, le chamanisme, la sorcellerie et les rituels quechua. Une église sans Dieu, sans croix, avec des hosties de yucca, relativiste et satanique.

    En guise de préparation au Synode amazonien convoqué par le Saint-Père François qui se tiendra à Rome au mois d'octobre, la Conférence épiscopale de Colombie a promu et organisé ce forum intitulé "De nouvelles voies pour l'Église et pour une écologie intégrale".

    Le but de cette réunion était de réfléchir à la réalité actuelle du territoire et des peuples amazoniens, à ses lumières et à ses ombres. Juste pour partager et analyser l'instrumentum laboris développé par les communautés des 9 pays qui composent le biome amazonien en 2018. (...)

    Au cours de la réunion, 4 espaces de réflexion et d'échange ont été organisés avec une perspective académique, sur les politiques publiques, sur la population et sur l'Église.

    La bénédiction en question fait référence à la dernière rencontre 'Nouveaux chemins pour l'Église et pour une écologie intégrale', qui s'est tenue en présence du cardinal Barreto, de Mauricio Lopez, secrétaire exécutif de REPAM et de Sœur Alba Teresa Cediel Castillo, missionnaire des Sœurs de Mère Laura Montoya.

  • Quelle est la véritable identité des écoles catholiques ?

    IMPRIMER

    Une étude réalisée en France met en évidence le caractère de plus en plus incertain de l'identité catholique des écoles sous contrat. Il serait intéressant qu'une étude semblable analyse la dérive de l'enseignement catholique en Belgique qui bien souvent n'a plus de catholique que le nom...

    De Dominique Greiner sur le blog "La Doctrine sociale sur le fil" (site du journal La Croix) :

    École catholique, quelle identité ?

    Les mutations de l’enseignement catholique français au XXe siècle. Les effets de la loi Debré et du concile Vatican II, 
    de Ferdinand Bellengier, 
    L’Harmattan, 2019, 226 p., 23,50 €

    Le Compendium de la doctrine sociale de l’Église rappelle le droit « des familles et des personnes à une école libre et ouverte » (n° 257). Mais pour que ce droit soit effectif, les autorités publiques ne peuvent se contenter de tolérer les écoles privées. Il doit aussi les soutenir économiquement, car elles rendent un service public (cf. n° 241). En France, c’est la loi Debré qui a permis l’association des établissements scolaires privés par contrats et l’obtention d’un service public. Mais quelles ont été les conséquences de cette association ? A-t-elle permis aux écoles catholiques de rester fidèles à leur mission ? Ces questions sont au centre de ce livre de Ferdinand Bellengier, qui a notamment exercé des fonctions de chef d’établissement dans l’enseignement catholique.

    « Lorsque nous avons débuté notre recherche, notre hypothèse de travail était que l’école catholique n’avait pas pu rester fidèle à la doctrine de l’Église sur l’éducation chrétienne en acceptant des contrats avec l’État, écrit l’auteur dans son introduction. (…) Mais au fil de nos lectures, nous avons découvert une réalité complexe, ce qui nous a conduit à des réponses plus nuancées, en raison du fait qu’en un siècle, la pensée de l’Église sur l’éducation a changé, les écoles catholiques se sont profondément transformées sous l’influence des évolutions sociétales et la loi Debré elle-même a connu plusieurs remaniements après 1959 » (p. 9).

    Lire la suite

  • Les catholiques italiens divisés face aux références religieuses de Salvini

    IMPRIMER

    De Bénédicte Lutaud sur le site du Figaro :

    Les références religieuses de Salvini divisent les catholiques italiens

    Les références religieuses de Salvini divisent les catholiques italiens

    Le 5 août dernier, jour du vote d’un nouveau décret anti-immigration, le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini a remercié «la Bienheureuse Vierge Marie». Visiblement agacées, plusieurs personnalités catholiques du pays lui ont répondu.

    «Le Décret Sécurité, plus de pouvoirs aux forces de l’ordre, plus de contrôles aux frontières, plus d’hommes pour arrêter les mafieux et camorristes, est désormais une loi. Je vous remercie vous, les Italiens et la Bienheureuse Vierge Marie». C’est avec ce tweet que le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini s’est félicité du vote de confiance au gouvernement accordé par les sénateurs, donnant force de loi à son deuxième décret sécurité.

    Matteo Salvini
    @matteosalvinimi

    Il Decreto Sicurezza, più poteri alle Forze dell’Ordine, più controlli ai confini, più uomini per arrestare mafiosi e camorristi, è Legge. Ringrazio Voi, gli italiani e la Beata Vergine Maria.

    Ce nouveau décret très controversé en Italie, porté par le chef de la Ligue (extrême droite), autorise les interceptions préventives des embarcations humanitaires, fixe désormais à 1 million d’euros l’amende maximale dont sont passibles les navires entrant dans les eaux italiennes sans autorisation et prévoit jusqu’à dix ans de prison en cas de résistance. Une revanche pour Matteo Salvini, après l’invalidation par une juge italienne, en juin dernier, de l’arrestation de Carola Rackete, capitaine du Sea Watch 3.

    Juste après le vote au Sénat, Matteo Salvini paradait déjà devant un parterre de micros et de caméras: «C’est une belle journée, et cela me plaît qu’elle tombe le 5 août, car pour qui est allé à Medjugorje (un site marial controversé en Bosnie, NDLR), cela représente l’anniversaire de la Vierge Marie, et je suis convaincu que c’est un beau cadeau à l’Italie». Dans la soirée, Salvini récidive sur Twitter en publiant une image - un brin kitsch - de la Madone légendée ainsi: «5 août, c’est le jour où est née la Très sainte Marie. Bon anniversaire maman, protège-nous!». Commentaire du ministre: «Douce nuit, les Amis», agrémentés d’un émoticone «cœur».

    Lire la suite

  • Quelques vérités sur le "catastrophisme climatique"

    IMPRIMER

    De Riccardo Cascioli sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana en traduction française sur "Benoît et moi" :

  • Quand un évêque chinois clandestin envisage d’ordonner des évêques

    IMPRIMER

    De Mélinée Le Priol sur le site du journal La Croix :

    18 août

    Un évêque chinois clandestin, non reconnu par le Vatican, envisage d’ordonner des évêques

    Les faits 

    Un prêtre chinois, qui se dit évêque de l’Église clandestine de Shanghaï mais n’est pas reconnu par Rome, a récemment déclaré envisager d’ordonner de nouveaux évêques.

    Cette décision suscite l’inquiétude d’une partie de l’Église clandestine, qui redoute des représailles de la part de Pékin.

    Le Vatican refuse de reconnaître les évêques clandestins pour ne pas compliquer davantage les négociations avec la Chine.TH

    C’est il y a tout juste vingt ans, en 1999, que Zhang Tongli aurait été ordonné prêtre dans le secret, dans l’est de la Chine. Certains le considèrent aujourd’hui comme le successeur de l’ancien évêque clandestin de Shanghaï, mais le Vatican ne le reconnaît pas et lui interdit de superviser un diocèse.

    Alors qu’un privilège accordé par Jean-Paul II dans les années 1980 permettait aux évêques de l’Église clandestine de Chine de procéder à des ordinations épiscopales sans autorisation du Vatican, puis d’en référer à Rome a posteriori, le pape Benoît XVI a révoqué ce privilège en 2007, dans une lettre aux catholiques chinois.

    « Comment puis-je empêcher l’Église de grandir ? »

    À la mi-août, Zhang Tongli a assuré à l’agence de presse Ucanews qu’il a toujours refusé de procéder à de telles ordinations, même s’il soutient que des fidèles de l’Église clandestine le lui ont déjà demandé. « Mais quand je regarde la situation actuelle, je me dis que mon refus pourrait être un péché, car Dieu veut du sang neuf dans l’Église. Comment puis-je empêcher l’Église de grandir ? »

    À en croire Zhang Tongli, l’accord provisoire signé le 22 septembre 2018 par la Chine et le Saint-Siège n’est pas étranger à son changement d’attitude.« Cela rend plus compliquée la situation de l’Église en Chine. (..) Je ne peux plus refuser les ordinations. »

    Certains membres de l’Église clandestine de Chine se sont en effet sentis « trahis » par le rapprochement du pape avec le gouvernement de Pékin, dont ils considèrent qu’il les persécute.

    Peur des représailles

    Mais pour certains membres de cette Église, ordonner soi-même des évêques comme envisage de le faire Zhang Tongli n’est pas une solution. « Le gouvernement ne tolérera pas que l’Église clandestine ordonne elle-même ses évêques. Cela fera de l’Église la cible d’une persécution plus grande encore », estime Paul, un catholique chinois contacté par Ucanews.

    Pour un religieux anonyme contacté par ce même média catholique, le Vatican refuse de reconnaître les évêques clandestins pour ne pas compliquer davantage les négociations avec la Chine, mais aussi parce que certains manquent de formation et ne sont pas suffisamment qualifiés aux yeux du Vatican.

  • François : la fin d'une Eglise dogmatique ?

    IMPRIMER

    Du site Atlantico :

    L'arrivée du Pape François et la fin d'une Eglise dogmatique

    Tout l'été, Atlantico publie les bonnes feuilles de livres remarquables. Aujourd'hui, "Juifs et Chrétiens, les promesses d'un dialogue" de Raphy Marciano publié par le Maison d'édition Cerf. Extrait 2/2.

     

    Jean‐Paul II était un philosophe, lecteur de Levinas, Benoît XVI était un théologien, lecteur de Buber. Le Pape François est plutôt un interlocuteur en relation face à un lecteur solitaire.Sa relation avec le Recteur du Séminaire Rabbinique latino‐américain de Buenos Aires durant de nombreuses années, n’est pas simplement un dialogue philosophique et théologique, c’est surtout la rencontre entre deux hommes décidés à agir dans le monde, et à montrer que la foi au XXIe siècle a quelque chose à dire au monde.

    Pour la première fois dans l’histoire de l’Argentine, le chef spirituel du catholicisme et l’un des maîtres du judaïsme se rencontraient pour réfléchir ensemble à la reconstruction d’une société profondément blessée et meurtrie par la violence, la dictature, le terrorisme et la haine.
     
    Mon ami Franklin Rausky, né au Paraguay, et qui a étudié au séminaire latino-américain en Argentine, me donnait un éclairage sur cette mutation incroyable avec François. L’Église est sortie d’une attitude dogmatique, prétendant dire la vérité et combattre l’erreur dans tous les ordres de la vie, pour adopter une nouvelle attitude grâce à un homme d’Église qui se propose d’éclairer la société et non plus de légiférer pour la société.
     
    Dans l’itinéraire biographique du Pape François, cette mutation révolutionnaire n’est pas étrangère à sa rencontre avec le judaïsme. Juifs et chrétiens, à un moment de l’histoire, sont capables de briser les murs qui les séparent, de se rencontrer et de penser ensemble à l’avenir de la société et du monde. Sa visite en Israël va bien au-delà des visites des précédents pontifes romains. Il se rend sur la tombe de Herzl pour rendre hommage au père fondateur de l’idéal sioniste. Ce même père fondateur auquel le Pape de son temps avait refusé tout soutien et toute sympathie en lui déclarant : « Non possemus » (nous ne pouvons pas), c’est-à-dire refusant de reconnaître une quelconque légitimité à l’idée d’un retour du peuple d’Israël sur sa terre natale.
     
    Avec le Pape François, cette page est tournée. Mis à part les gestes forts (Yad Vachem, le Kotel) que ses prédécesseurs avaient déjà accomplis, François va plus loin en se recueillant devant le Mémorial des victimes israéliennes du terrorisme. On ne saurait nier l’importance historique considérable de ces gestes. En se rendant sur la tombe de Herzl, le Pape François reconnaît le droit du peuple juif à bâtir un État souverain en terre sainte. C’est le geste que personne n’avait imaginé quelques années auparavant.
  • Aucun de vous ne sera jamais de trop sur cette Terre

    IMPRIMER

    Une opinion de Guillaume Dos Santos publiée sur le site de La Libre :

    Écologie : un être humain n'est jamais de trop

    Une opinion de Guillaume Dos Santos, jeune père de famille.

    Ne pas faire d'enfants pour sauver la planète. Que certains puissent poser ce choix est évidemment sain et tout à fait respectable. Ce qui est plus problématique, c’est lorsqu’il est suggéré de faire de même à l’échelle de la société. Que ce débat révèle-t-il de nous et de notre époque ?

    Un spectre hante l’Europe” aurait-on pu titrer le présent article, en référence aux premiers mots du Manifeste du parti communiste de Marx et Engels. Ce spectre, c’est aujourd’hui celui du néo-malthusianisme, l’idéologie selon laquelle, dans un contexte de ressources limitées, il conviendrait de restreindre les naissances. Un choix sociétal qui semble s’imposer de plus en plus au sein d’une frange radicale du militantisme écologiste.

    13 août 2017 : un article du Huff Post titre : “C’est un tabou: le plus efficace pour stabiliser le climat, c’est d’avoir moins d’enfants.

    En juin dernier, le média Brut relayait, dans sa section Nature, le témoignage de l'Américaine Leilani Munter, ancienne pilote de course devenue activiste écolo, intitulé : "Elle a choisi de ne pas avoir d'enfant pour préserver la planète". En février 2019, c’était le site d’info Konbini qui partageait le témoignage de Sereb, jeune trentenaire qui, en 2016, posait le choix d’une stérilisation volontaire avec l’objectif de “limiter son impact environnemental.”

    Plus proche de nous, dans un entretien qu’elle accordait à Paris-Match Belgique en février 2019, Anuna de Wever, l’héroïne flamande des Marches pour le Climat, confiait, en réponse à une question du journaliste sur le sujet, qu’elle-même ne souhaitait pas d’enfants, mettant en cause notre monde “unsafe” et ajoutant : “Le monde est aussi surpeuplé et il est préférable à mon sens de ne pas avoir cinq enfants.”

    On ne relèvera pas tous les autres plaidoyers de ce type et leurs articles connexes qui ont émaillé nos médias : ils sont nombreux. Depuis plus d’un an, une campagne acharnée - orchestrée?- semble s’opérer dans les médias, traduisant une préoccupation accrue pour la cause écologiste mais aussi un véritable malaise sociétal. Que certains puissent poser ce choix est évidemment sain et tout à fait respectable. Ce qui est plus problématique, c’est lorsqu’il est suggéré de faire de même à l’échelle de la société. Que ce débat révèle-t-il de nous et de notre époque ?

    Des humains superflus

    Considérer que la Terre est surpeuplée revient à affirmer que certains êtres humains sont de trop parmi nous. Qui sont ces humains surnuméraires? On nous explique que pour endiguer cette surpopulation, il faut faire moins d’enfants. À partir de combien d’enfants doit-on s’arrêter ? Qui va expliquer aux cadets des familles nombreuses qu’ils seraient désormais de trop en ce monde, c’est-à-dire superflus? C’est la finalité avouée des totalitarismes, explique Hannah Arendt dans Les Origines du Totalitarisme, de considérer l’humain comme superflu.

    Lorsque l’Agence France Presse reprend en octobre 2018 une infographie qui présente l’option “Avoir un enfant en moins” comme un moyen parmi d’autres de réduire notre empreinte carbone - et notamment, je cite: changer ses ampoules, renoncer à un vol transatlantique, ou encore abandonner sa voiture à essence -, ce n’est en rien anodin. Ce qui se dégage de cette analyse, ce n’est rien de moins qu’une vision dégradée de l’homme.

    Considérer la vie humaine à venir comme une simple variable d’ajustement, c’est en effet tomber dans une logique transactionnelle qui réduit l’humain à un coût : 58,6 tonnes équivalent CO2 par an. Le rapport coût environnemental/bénéfices attendu du package “être humain” étant devenu trop désavantageux, à quoi bon continuer à investir à perte dans l’Humanité ? Simple logique comptable !

    Avoir un enfant en plus, explique Sereb au micro de Hugo Clément sur Konbini News, c’est ajouter un consommateur et un impactant en plus.” Et d’ajouter que sa seule "satisfaction personnelle" ne pouvait justifier qu’il procrée dans le monde actuel.

    Ce triste calcul est le fruit d’une vision utilitariste de l’homme qui s’est imposée malgré nous dans une modernité où l’enfant est considéré comme un droit individuel, un projet parental, une source de satisfaction personnelle ou encore un critère de réussite, mais de moins en moins comme une personne humaine dont la vie n’a pas de prix.

    Une logique mortifère

    Et si l’Humain ne se résumait pas à “un consommateur de plus” ou une bouche en trop à nourrir? La logique néo-malthusienne à laquelle semblent souscrire aujourd’hui certains militants écologistes procède d’un désespoir profond quant à l’Humanité. Pourquoi engendrer, en effet, si l’on partage une vision si dégradée -et dégradante - de l’Homme que l’on ne voit plus en lui qu’un individu consommateur qui détruit son écosystème? Il règne en vérité dans le monde occidental un climat de morosité tel que nous n’avons désormais plus confiance en l’avenir, et encore moins en l’Homme.

    Une écologie qui déconsidère la vie humaine est une écologie morte. La logique comptable qui voit en l’homme un rapport coût/bénéfice est par ailleurs la même que celle qui nous a mené à l’impasse actuelle. C’est une logique mortifère, qui croit pouvoir contrôler et utiliser le vivant, y compris l’être humain, sans souci de bouleverser les équilibres qui le fondent.

    Nous n’aurions jamais dû oublier le principe moral énoncé par Kant : “Agis de telle sorte que tu traites l'humanité toujours comme une fin, et jamais comme un moyen”. La vie humaine, précisément parce qu’elle ne devrait jamais être considérée comme un moyen mais toujours comme une fin, ne peut être utilisée comme variable d’ajustement dans la crise que notre société traverse.

    Celle-ci devrait au contraire nous amener à nous recentrer sur l’essentiel, à réapprendre à estimer l’incommensurable dignité de chaque être humain et à nous émerveiller de nouveau devant la beauté du monde.

    À quelques exceptions près, c’est en Occident que le taux de natalité est le plus bas, et c’est aussi chez nous qu’on observe les taux d’émission de CO2 par habitant les plus élevés. C’est donc bien notre mode de vie qu’il faut revoir, pas la vie elle-même. Retrouver le sens de la sobriété, vivre mieux avec moins, rompre avec un confort dont nous sommes devenus dépendants, et surtout renouer avec la vraie richesse, la seule qui soit, celle du don de soi : voilà l’urgence. Réapprenons ensemble le vrai sens de la fécondité : s’effacer par amour devant la venue de l’autre encore à naître, se laisser traverser par le mystère de la vie, avoir foi en l’avenir et ses promesses, reconnaître en nous-mêmes l’inénarrable harmonie du vivant.

    Tandis que j’achève la rédaction de cet article, je regarde mon fils jouer dans le salon et je songe à ce que je voudrais lui dire, ce dont je voudrais qu’il soit toujours absolument convaincu : Sache, mon fils, que ni toi ni aucun de tes frères et soeurs en humanité, présents et à venir, aucun de vous, ne sera jamais de trop sur cette Terre.