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Rechercher : Quand Gabriel Ringlet et Corinne Van Oost

  • Quand Gabriel Ringlet et Corinne Van Oost, invités par le cdH, justifient le recours à l'euthanasie

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    Ce 9 mars, le cdH liégeois recevait Corinne VAN OOST et Gabriel RINGLET pour traiter des soins palliatifs et de l’euthanasie. En présence d’une centaine de personnes, et comme il fallait s’y attendre en l’absence d’un intervenant ayant un autre point de vue, les conférenciers, malgré une certaine prudence dans les propos, défendirent finalement l’euthanasie comme une bonne solution de fin de vie dans un certain nombre de cas. Madame VAN OOST exprima même l’idée que certains enfants devaient être respectés jusque dans cette extrémité : la loi belge d’extension de l’euthanasie aux mineurs est donc une bonne chose. Pour les personnes démentes, la question est un peu plus complexe et il faut encore approfondir la question. Monsieur l’abbé RINGLET est assez d’accord avec tout cela. Qui l’eut cru ?

    L’abbé RINGLET commença par exposer la position des évêques de France (qui serait quasi identique à celle des évêques belges) qui tient en quatre points : renforcer les solidarités, développer les soins palliatifs, éviter l’acharnement thérapeutique et refuser de donner la mort. L’abbé est d’accord avec tout cela « à 95´% ». L’ennui, c’est que dans les 5% qui font la différence, il y a l’essentiel : lui accepte que la mort soit donnée. Sur le ton de la confidence, il dira qu’en privé certains évêques admettent que l’on puisse se trouver « devant un mur » qui justifie l’euthanasie. Tout se laisse dire et comme il n’y avait pas d’évêque dans l’assemblée…

    Ne doutant de rien, l’abbé ira jusqu’à dire qu’en face d’impasses absolues, « en concordance avec l’Evangile (d’un libre penseur ?) et surtout avec les béatitudes », il doit accepter l’euthanasie.  Rien de moins !

    C’est l’abbé qui, avec son onctuosité coutumière, réserva pour l’assemblée le meilleur de lui-même. Il la gratifia d’un aphorisme sorti tout droit de sa morale romantique : « Une transgression fondamentale peut-être commise et ne pas la commettre serait une transgression plus grave encore ». Il accorda beaucoup d’attention aux rites de fin de vie : mettre une goutte de vin sur les lèvres du mourant, le caresser avec un parfum, lui murmurer une poésie à l’oreille. Mais d’une prière, de la dernière confession ou de la réception du saint viatique, pas un mot, bien entendu. Enfin, pour terminer en beauté, il exposa qu’il n’était pas possible de comprendre l’euthanasie si on n’avait pas compris la signification des dernières paroles du Christ à Gethsémani (sic) : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » On pouvait s’attendre à ce que ce cri soit celui de la personne euthanasiée, mais il n’en est rien. Par un renversement de la perspective, ces paroles sont celles de «  l’euthanasieur » se sentant abandonné de Dieu quand il commet ce crime ! Cela, c’est vrai…

  • Euthanasie : un nouveau décryptage du livre de Corinne Van Oost

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    De la synthèse de presse bioéthique de gènéthique du 31 octobre

    UN DÉCRYPTAGE DU LIVRE « MÉDECIN CATHOLIQUE, POURQUOI JE PRATIQUE L’EUTHANASIE »

    Le docteur Marie-Sylvie Richard de la Maison Médicale Jeanne Garnier propose une lecture du livre de Corinne Van Oost : « Médecin catholique, pourquoi je pratique l’euthanasie » (Retrouverz l’intégralité de la tribune ici ). Elle remarque qu’après avoir décidé de répondre à la demande insistante d’une de ses patientes,  « la transgression qu’elle s’est autorisée a ouvert une porte, et elle a besoin de s’en justifier ».

    Dans certaines situations difficiles, Corinne Van Oost soutient que le médecin doit « reconnaitre son impuissance et accéder à la supplique ». La maison Jeanne Garnier accueille aussi des personnes en demande d’euthanasie, mais particulièrement attentifs à leur souffrance, elle cherche à les apaiser, et, « dans un grand nombre de cas, les patients changent d’avis ». Le docteur Richard poursuit : « Confrontée au non sens de la souffrance, Corinne Van Oost accède dans certains cas à cette solution de l’euthanasie. Mais pratiquer l’euthanasie, ce n’est pas pour moi donner du sens ! C’est répondre au non-sens par le non sens. C’est s’octroyer un pouvoir considérable, démesuré sur autrui. » Elle note certaines contradictions dans les propos de Corinne Van Oost, qui affirme par exemple que l’interdit de tuer est un fondement de la société tout en estimant en même temps qu’il « ne renvoie pas au contexte de la fin de vie ».

    Corinne Van Oost ne considère pas la possibilité de la sédation, estimant qu’on ne sait pas si elle libère de l’angoisse, mais pour le docteur Richard, « dans ces situations particulières, j’estime que la sédation est une aide précieuse. C’est bien préférable que de provoquer la mort qui, pour moi, reste un interdit fondamental ».

    Le livre pose aussi la question du rôle de la médecine, une approche globale qui tend à médicaliser la question du sens. Cependant, « nous, soignants et accompagnants,  aidons les personnes à cheminer, mais pouvons-nous tout résoudre ? Bien des questions restent ouvertes lorsque la mort survient… »

    Au terme de son décryptage, le docteur Richard souligne que « contrairement à l’auteur, je ne crois pas ‘qu’une société qui admet l’euthanasie a gagné en humanité !’ La conséquence d’une telle loi, c’est que l’euthanasie augmente, et que le droit à l’euthanasie devient contraignant pour tous. »

    Source: ethique-soin.blogs.la-croix.com 27/10/2014

  • Publicité gratuite dans « La Libre » : « Gabriel Ringlet, prêtre, accompagne les patients jusqu’à l’euthanasie »

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    Les thèses de l'abbé Ringlet sur l'euthanasie sont déjà bien connues. Nous en avons parlé à maintes reprises, par exemple ici: L'abbé Ringlet cautionne la transgression de l'interdit de tuer ou là: Quand Gabriel Ringlet et Corinne Van Oost, invités par le cdH, justifient le recours à l'euthanasie. 

    Sur le même sujet un nouveau livre du « prieur » de Malèves-Sainte-Marie sort de presse aujourd’hui  chez Albin Michel. Cela s’appelle « Vous me coucherez nu sur la terre nue » et La Libre Belgique  y consacre pas moins de quatre pages illustrées, sous une manchette soigneusement choisie : « Gabriel Ringlet, prêtre, accompagne les patients jusqu’à l’euthanasie ». On croirait lire une offre de services dans une annonce publicitaire.

    A ce stade, et sous réserve d’y revenir, on peut se demander si le battage rédactionnel de « La Libre » relève encore de l’information ou de la propagande étudiée pour une thèse militante. S’agissant du conflit de devoirs entre le soulagement de la souffrance et le respect de la vie d’un moribond, passons sur les phrases provocatrices du genre « la sédation finale est aussi grave que l’euthanasie ». De toute façon, les « accompagnements » euthanasiques auxquels se livre l’abbé Ringlet s’adressent aussi à des personnes  qui , comme Christian De Duve, ne se trouvent nullement devant l’échéance finale.  

    Le plus  gênant  dans ces interviews est que Gabriel Ringlet se présente comme prêtre catholique : à cet égard, il nous semble que les évêques de Belgique, sans céder à la provocation, devraient faire une mise au point sereine mais dépourvue de toute équivoque.  Et, ajouterions-nous, sans esquive consistant à dépêcher le pompier de service pour publier dans le journal une « opinion » en guise de « contrefeu ».  

    Sauf erreur, Gabriel Ringlet est un prêtre relevant de l’autorité diocésaine. A notre connaissance, il n’a jamais fait l’objet, jusqu’ici, de la moindre censure ecclésiastique.

     Ref.   Gabriel Ringlet, prêtre, accompagne les patients jusqu’à l’euthanasie

    http://paulhuyb.canalblog.com/archives/2015/09/03/32575162.html

     JPSC

  • L'abbé Ringlet cautionne la transgression de l'interdit de tuer

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    Ce qu'on peut lire sur lavenir.net :

    "L'euthanasie n'est pas banalisée"

    Dans «Vivre sa mort», Manu Bonmariage suit aussi Manu de Coster. Ce chirurgien a fait le choix de l’euthanasie. Gabriel Ringlet l’a accompagné.

    «Si on m’avait dit il y a quelques années que je me retrouverais sur ce chemin-là, je ne l’aurais jamais cru», entame d’emblée Gabriel Ringlet.

    Prêtre, écrivain et libre penseur, il a un jour été contacté par le docteur Corinne Van Oost. Catholique, elle est directrice du service des soins palliatifs à l’hôpital Saint-Pierre d’Ottignies. «Elle m’a expliqué qu’ils étaient régulièrement confrontés à des situations extrêmement difficiles, face à des personnes demandant l’euthanasie. Elle souhaitait que j’intervienne, pour le côté spirituel, pour ne pas les laisser seuls.»

    Face à cette demande peu banale, Gabriel Ringlet a dû se positionner. «J’ai été appelé là où je ne m’attendais pas à être appelé. J’y ai réfléchi. Théologiquement, je me suis dit que cela avait du sens. Je suis sûr que Jésus aurait fait la même chose.»

    Depuis, Gabriel Ringlet a accompagné quatre personnes, catholiques et laïques, dans un cheminement intérieur. Dans le film de Manu Bonmariage, il accompagne Manu de Coster, un chirurgien atteint d’un cancer, jusqu’à son dernier souffle. «J’ai rencontré Manu à de nombreuses reprises. Le dialogue est déterminant. Il est aussi important de mettre les cinq sens en éveil».

    «C’était tout sauf du cinéma»

    Gabriel Ringlet a beaucoup réfléchi avant d’accepter de faire le film. «C’était quelque chose de très dur pour moi, j’ai beaucoup hésité. Manu Bonmariage est venu me parler pendant des heures. Il a fini par me convaincre qu’il voulait faire un film respectueux. J’ai choisi de lui faire confiance. Il y a quelques réalisateurs comme ça avec qui je me dis que je ne serai pas trahi.»

    Il insiste: «Au départ, tout est parti de Manu de Coster. Il a dit tout de suite qu’il vouait une énorme admiration à Manu Bonmariage et qu’il était d’accord d’être suivi dans ses derniers moments. C’était très délicat. Je voulais être convaincu qu’à l’intérieur du patient, c’était un oui très franc.»

    Dans le film, l’euthanasie de Manu de Coster est vécue en direct. «Manu Bonmariage est resté à l’écart. Nous n’avons pas vu la caméra. Nous étions centrés sur les dernières minutes que nous vivions avec Manu. C’était tout sauf du cinéma.»

    Gabriel Ringlet insiste sur la gravité de cet acte. «L’euthanasie, c’est un acte technique terrible, bouleversant, un acte de dernier recours. Ce n’est pas un geste qui est fait à la légère, il reste rare. Il n’est pas banalisé.» Gabriel Ringlet ajoute: «L’équipe médicale à Ottignies est exceptionnelle, remarquable de délicatesse. Ce qui permet de repousser beaucoup de demandes d’euthanasie. Cet acte reste une transgression fondamentale. Il est interdit de tuer. Mais parfois dans la vie, on se retrouve devant une situation face à laquelle ne pas agir serait pire.»

    Gabriel Ringlet découvrira le film lors de l’avant-première à Bruxelles. «Manu Bonmariage m’a proposé de voir le film avant chez lui. Mais cela va à l’encontre de ce que j’enseigne à mes étudiants, je n’enseigne pas la censure. Maintenant, je me demande, quand on vit quelque chose de si intense à l’intérieur, si mes paroles seront rendues avec toutes leurs nuances. J’irai voir le film avec un peu de stress.»

     
  • Amélie Nothomb, Gabriel Ringlet : même combat ?

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    Lu sur Sud Presse de ce 4 septembre (p. 17) :

    Gabriel Ringlet et Amélie Nothomb seront réunis pour une… messe

    Gabriel Ringlet a adoré le dernier livre « Soif » d’Amélie Nothomb qui incarne Jésus à cette occasion. « C’est sans doute son meilleur livre », juge le théologien, n’en déplaise aux intégristes. Il l’aime à un tel point qu’il la conviera à donner la messe du Vendredi Saint chez lui, à Malèves-Sainte-Marie. … Ce n’est pas la première fois que le prêtre catholique invite des personnalités connues pour relire le texte de la Passion du Christ. … Des moments qui attirent un monde fou, soit près de 250 personnes. « Car on ne peut pas en accueillir plus, sinon on serait près de 400. Beaucoup de gens sont touchés car on parle de la souffrance de manière différente ». De la souffrance, il y en a beaucoup dans le dernier livre d’Amélie Nothomb. « Elle parle de la souffrance d’un homme qui n’aurait jamais dû s’embarquer dans cette histoire de la croix. Cela fait 40 ans que je dis cela. On a fabriqué une génération pleine de douleurs avec cette ambiguïté face à la souffrance. Ce livre va faire énormément de bien. » … Amélie Nothomb se plaint d’être insultée par des intégristes. « Je le suis aussi en disant que je la soutiens. Il y a des gens qui ont fait leur fonds de commerce sur une conception nauséabonde que rien ne bouge. Ils font partie du passé ».

     

    Rien ne fâche plus la société d’aujourd’hui que la conception chrétienne de la souffrance et de la mort qui affligent notre monde transitoire issu de la faute originelle. Compatir et soulager la peine font, éminemment, partie du message de l’Evangile mais, comme le dit si bien l’auteur de l’ « Imitation de Jésus-Christ » (XVe siècle), « disposez de tout selon vos vues, réglez tout selon vos désirs, et toujours vous trouverez qu’il vous faut souffrir quelque chose, que vous le vouliez ou non : et ainsi vous trouverez toujours la Croix ». Au cœur du mystère de l’homme, la Croix de Jésus nous montre que l’Amour en lui-même est une Passion. Comme l’a remarqué un jour Benoît XVI, « en disant que la souffrance est une face intérieure de l’amour, nous comprenons pourquoi il est si important d’apprendre à souffrir et, inversément, pourquoi éviter à tout prix la souffrance rend l’homme inapte à la vie : celui qui a intérieurement accepté la souffrance mûrit et devient compréhensif envers les autres et plus humain. Celui qui a toujours évité la souffrance ne comprend pas les autres : il devient dur et égoïste ». Et, en ce sens aussi, nous pouvons répéter cette parole de saint Josémaria, si mal comprise : « bénie soit la douleur, sanctifiée soit la douleur » (Chemin, n° 208) qui accomplit l’Homme nouveau. Car depuis le matin de Pâques nous le savons : sa croix et ses plaies sont devenues glorieuses : « Christus resurgens ex mortuis, jam non moritur : mors illi ultra non dominabitur » (Rom., 6,9). Dans un monde qui a cessé d’être chrétien un tel discours est devenu incompréhensible: les Gabriel Ringlet et autres Amélie Nothomb ne sont évidemment pas les seuls à en faire partie.

    JPSC

  • Quand le cdH fait campagne pour l'euthanasie

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    Le cdH (arrondissement de Liège) organise un débat qui n'en sera pas un entre deux personnes qui ont pris fait et cause pour l'euthanasie : Corinne Van Oost et Gabriel Ringlet :

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  • Euthanasie: Mgr Léonard débattra avec Gabriel Ringlet

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    La réponse ne s’est pas fait attendre : l’épiscopat envoie son « joker » au créneau. Avec Mgr Léonard on peut s’attendre à un débat médiatique de haute tenue, en toute clarté et sans ces faux-fuyants qui sont souvent la plaie des milieux ecclésiastiques. De Christian Laporte dans « La Libre » d’aujourd’hui :

    « A l’occasion de la sortie de son ouvrage "Vous me coucherez nu sur la terre nue" (paru chez Albin Michel) consacré aux questions de fin de vie, aux soins palliatifs et à l’euthanasie, l’abbé Gabriel Ringlet interrogé par "La Libre" - nos éditions de jeudi - invitait clairement les évêques de Belgique "à entrer dans un vrai débat avec lui" à propos de ces questions.

    Entendez : un dialogue sans a priori ni préjugés consistant à "tenter d’écouter jusqu’au bout l’argument de l’autre en acceptant a priori d’y entrer".

    Contacté par nos soins, le sommet de l’Eglise catholique de Belgique n’y est pas opposé. Et il entend même associer la presse à ce dialogue exceptionnel comme nous l’a expliqué le porte-parole de la Conférence épiscopale, le P. Tommy Scholtes, sj.

    En présence des journalistes

    "Comme par le passé où il s’est intéressé à ses divers écrits, a expliqué ce dernier, Mgr André-Joseph Léonard a été très heureux de recevoir le dernier ouvrage de Gabriel Ringlet. Il s’en réjouit donc mais a exprimé le vœu de le lire et d’en parler ensuite avec ses collègues de l’épiscopat belge. Puis dans les prochaines semaines, il rencontrera volontiers l’abbé Ringlet pour entrer en dialogue avec lui à ce sujet et ce en présence de journalistes." Et le porte-parole d’ajouter qu’il est "fondamental aux yeux de l’archevêque et des catholiques en général que l’Eglise accompagne spirituellement les personnes en fin de vie."

    La transgression d’un interdit majeur

    Autre point commun épinglé par Mgr Léonard : "Sans avoir lu le livre, il constate qu’à l’instar des responsables ecclésiaux et des chrétiens en général, Gabriel Ringlet parle lui-même de transgression de l’interdit majeur de tuer lorsqu’il s’agit de passer à l’euthanasie."

    Par ailleurs, dans l’interview à "La Libre", Gabriel Ringlet avait aussi expliqué qu’il était "absurde d’être un militant de l’euthanasie : on ne peut pas souhaiter cela, on ne peut qu’y être acculé".

    Selon le porte-parole des évêques "il faut rappeler qu’il y a une différence importante entre la sédation réversible et la sédation irréversible et le fait de procéder à une euthanasie". Un constat partagé sans réserves par l’ensemble des évêques de Belgique .

    On le voit : les responsables de l’Eglise catholique entendent profiter de l’opportunité de la sortie de ce nouveau livre de l’ancien vice-recteur de l’Université catholique de Louvain pour aller plus loin dans leur réflexion commune.

    On peut penser que certains points comme l’idée d’une ritualisation ne passeront pas la rampe mais cela ne devrait pas empêcher une discussion certes franche mais aussi sereine. »

    Ref. Euthanasie: Mgr Léonard débattra avec Gabriel Ringlet

    JPSC

  • Quand Jean-Pierre Snyers interpelle Gabriel Ringlet

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    Notre ami Jean-Pierre Snyers adresse une lettre à cette personnalité phare du "progressisme" belge. Elle est accessible ici : lettre à l'abbé Ringlet (pdf)

    Un extrait siginificatif :

    "... vos idées sont nuisibles, totalement incompréhensibles dans la bouche d'un prêtre « catholique ».  Vous n'êtes pas d'accord ? Dès lors, permettez-moi de vous citer...

    « Le purgatoire est une invention du Moyen Age ». « Saint Paul est le patron de tous les agités chroniques, de tous les m'as-tu vu, m'as-tu entendu ».  Les catholiques qui croient aux dogmes sont des "encorsetés dogmatiques". « La vie après la mort, une question tout à fait secondaire ». « L'Eglise est une belle-mère en total décalage avec le monde et le pape quelqu'un qui n'empêche pas de dormir » Ça, c'est dans votre livre : « L'Evangile d'un libre penseur ». Maintenant, voici ce que vous dites dans « Le Soir » du 20 avril 2010 : « Je regrette le refus d'un véritable débat de fond sur les questions les plus difficiles à savoir : l'ordination des femmes, l'interprétation des dogmes tels que l'infaillibilité, la virginité de Marie, voire le regard qu'on porte sur la divinité du Christ ». Eh oui, même la divinité du Christ (et donc la Trinité) n'y échappe pas.

    Fini ? Non, pas encore. Au sujet de la mort et de l'au-delà (sur le site « Psychologies.be »), vous affirmez : « Ce qui sépare un croyant d'un non-croyant est infime. Il y a parmi nous, vivant aujourd'hui, des gens qui ont déjà franchi le seuil, dont la générosité est telle que cela n'a plus aucun sens de parler de résurrection ». Donc, selon vous, croire que nous retrouverons un jour nos êtres chers ou croire qu'on ne les retrouvera jamais, c'est du pareil au même. Vous dites cela à des parents qui viennent de perdre leur enfant ?  Avouez une bonne fois pour toutes que votre langage n'est pas chrétien ! Ou bien vous avez raison et le Christ et les apôtres nous ont raconté des bobards, ou c'est vous qui dérapez complètement et dans ce cas-là, il est urgent de vous convertir..."

  • L'inutile grain de sel de Gabriel Ringlet

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    RTL n'a pu s'empêcher d'accorder à l'oracle de Malèves une tribune pour y débiter ses propos convenus en phase avec la déliquescence morale et spirituelle de la société belge. Un ami nous écrit à ce propos :

    Nous avons entendu par les médias la réaction de divers responsables écclésiastiques belges : Mgr Léonard, Mgr Harpigny, l'abbé De Beukelaer (mais étrangement pas le cardinal Danneels qui sera le seul Belge au conclave) : Tous rendent unanimement hommage à Benoit XVI et comprennent sa décision de se retirer de sa haute fonction si sa santé ne lui permet plus de l'exercer.
     
    "Hier, au journal télévisé de RTL, nous avons entendu un tout autre son de cloche de la part de l'abbé Ringlet qui a déclaré espérer que l'Eglise saisirait cette occasion pour élire un pape résolument "progressiste", "en phase avec la société", c'est-à-dire, si j'ai bien compris, une Eglise qui autoriserait toutes les perversités qui ont été légalisées ces dernières années (soit, à peu près "tout" à part la pédophilie). Tout ce qui serait légal ne serait plus considéré comme un péché. L'abbé n'a pas dit comment l'Eglise qui est universelle devrait solutionner le paradoxe que les lois diffèrent dans chaque pays. On ne peut pas imaginer qu'un acte soit considéré comme un péché en Amérique (par exemple), mais pas chez nous. 
     
    Sans doute, cet abbé se voit-il déjà à la place de Mgr Léonard, sans doute à la grande satisfaction de nos politiciens, surtout Madame Onkelinckx qui a osé déclaré un jour que les Chrétiens de Belgique "méritaient mieux". 
     
    Si un jour une telle situation devait arriver et que l'Eglise ne devienne plus que le miroir de l'idéologie dominante "politiquement correcte", au lieu de continuer à dénoncer le péché qui gangrène notre société occidentale jusque dans les plus hauts niveaux de pouvoir, alors je pense qu'un bon Chrétien (c'est-à-dire celui qui veut suivre le Christ) devrait quitter celle-ci pour son propre salut."

  • L’abbé Gabriel Ringlet fait de la théologie pour les députés belges

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    imagesCAR71U0N.jpgAprès que l’Église de Belgique eut renoncé à la sienne, la Chambre des Représentants, dans sa séance du 28 octobre 2010, a institué à son tour une Commission spéciale relative, cette fois, « au traitement d’abus sexuels et de faits de pédophilie dans une relation d’autorité, en particulier au sein de l’Église ».

    Dans le cadre de ses travaux, celle-ci a auditionné au titre d’expert, le mercredi 26 janvier 2011, le théologien Gabriel Ringlet. Selon Christian Laporte, chroniqueur religieux de la Libre Belgique, les députés ont été impressionnés par son analyse.

    Le vice-recteur émérite de l’Université catholique de Louvain a notamment plaidé devant les représentants de la nation pour une révision de la catégorie du sacré. Pour lui, le prêtre doit devenir « profane d’une certaine manière » : ainsi disparaîtra la circonstance aggravante qui discrimine les ecclésiastiques abuseurs sexuels par rapport aux parents et aux professeurs coupables des mêmes faits. Il fallait y penser.

    À cet égard, « il y a urgence », estime-t-il, à « combler le fossé entre l’Église et la société civile ». En développant ses théories ecclésiologiques et autres devant cette instance parlementaire, l’abbé Ringlet avait sans doute l’intention d’y contribuer.

  • Abbé Gabriel Ringlet : les confessions du prieur de Malèves Sainte-Marie

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    Dans la veine moderniste des deux derniers siècles illustrée par de grands ancêtres comme Lamennais, Renan et autres Loisy, j’avais pensé qu’on inscrirait peut-être un jour, dans une  note érudite, le nom d’un lointain épigone belge, dont « le Soir » a encore recueilli dévotement les oracles, ce 18 juillet.  Ses propos sont aujourd’hui (71 ans) dédiés à la mémoire et au souvenir.  A leur lecture, je me ravise : il ne suffit pas d’avoir le goût de la transgression,  de forcer le trait et de jouer les provocateurs pour atteindre le niveau de ces maîtres d’hier qui inspirèrent la figure de l’abbé Donissan à Bernanos ou celle de l’abbé Bourret à Joseph Malègue.  Nous sommes finalement ici dans un registre léger, dont la postérité me semble bien moins assurée, comme le suggère d'ailleurs malicieusement le titre ambigu de l’article du « Soir »: "je n'ai jamais tenu la femme à distance". Quelques extraits de cette entrevue, commentés par nos soins, le montrent mieux qu'une longue plaidoirie:

    Malèves Sainte-Marie ce n’est pas la Colline inspirée , ni la Roche de Solutré  mais, tout de même, l’abbé y tient sa petite cour.  « Le soleil matinal est délicieux et le cadre idyllique », note le journaliste : «  Gabriel Ringlet nous reçoit chez lui, dans la bâtisse de style fermette dont il a fait son havre de paix, à quelques enjambées du prieuré de Malèves-Saintes-Marie, véritable Q.G. de la communauté qu’il anime depuis trente ans. Un lieu qui lui a redonné le lien à la terre, vital pour ce prêtre, théologien, écrivain, ancien directeur de l’école de journalisme de Louvain-la-Neuve et vice-recteur émérite de la même université. » .

    Voilà pour le décor et voici pour les références : « Opposé dès son entrée au séminaire au célibat des prêtres, fervent défenseur de l’euthanasie, de la procréation médicalement assistée, très critique sur la façon dont les instances catholiques belges ont géré la crise de la pédophilie, Gabriel Ringlet n’a jamais cessé de dire ses quatre vérités à une Eglise qu’il n’a pourtant jamais songé à quitter. Et c’est sans doute ce qui donne à sa critique de l’institution une telle légitimité ». 

    Où commence son histoire ? « Tout commence à Pair-clavier, dans le Condroz. Mon papa, François, est maçon, il a une toute petite entreprise de maçonnerie avec son frère. A l’époque, on fait encore le métier à pied : on part à 4 heures du matin pour être sur le chantier. Quand je traverse le Condroz aujourd’hui, je peux encore dire quelles sont les maisons construites par mon papa. Mon père est donc maçon, puis clerc de notaire, puis chantre grégorien, dans les petites églises où il m’emmenait petit garçon. Cela ne paraît plus possible aujourd’hui ! Mon père a uniquement fait l’école primaire, mais il écrivait admirablement, sans une faute d’orthographe, et s’exprimait comme un intellectuel. Ma mère, Germaine, était mathématicienne : elle avait fait ses études à l’université à Liège. Si je refuse tellement le clivage entre le monde intellectuel et le monde manuel, c’est que je ne l’ai jamais vécu à la maison. J’ai toujours trouvé un dialogue extraordinaire entre mes parents venant de deux horizons différents ».

    Et il précise : "Ma liberté intérieure vient de là, du fait que je n’ai jamais dû « être contre ». Je n’ai pas à me venger contre la religion, contre l’Eglise, car j’en ai eu dès l’enfance un visage très joyeux et très ouvert. Je suis donc libre de dire que ce qui ne va pas. Je ne règle pas de comptes. » Il est vrai que ni les siens ni l’Eglise ne l’ont guère contredit, ce qui lui a permis d’être contrariant sans subir de contrariétés. 

    Son rapport à Dieu dans tout cela ?

    Passons sur l’histoire  des gamins qui célèbrent la messe  par jeu avec la panoplie complète des accessoires du culte,  pour retenir la grave maladie pulmonaire  qui le cloue au lit pendant six mois : une épreuve que le jeune garçon traverse en découvrant surtout l’imaginaire des grands reportages  radiophoniques  et la littérature : « Ma maman a toujours hésité entre les maths et la littérature. Tous les grands poètes, les grands récits, elle me les apporte ». Adolescent, il se retrouvera au collège des Pères Croisiers à Hannut : « ce qui sera tout à fait déterminant pour moi » explique-t-il : « Je crois que j’étais très animateur au collège. En tout cas, je prenais beaucoup d’initiatives, dont la plus spectaculaire est de réunir les élèves de l’athénée, des sœurs et du collège. J’ai 17 ans et je me dis ‘qu’est-ce que c’est que ce clivage entre enseignement officiel et catholique, filles et garçon ?’ A cette époque, j’ai vécu quelque chose de très fort, qui a peut-être boosté ma vocation: le dimanche, à la messe, le doyen de Hannut prêche contre moi en disant: ‘ce qui est organisé au collège maintenant, je vous signale que les parents n’en ont aucune garantie, ni avant, ni pendant, ni après’. Je n’ai jamais oublié cette phrase » 

    « Et la vocation naît à cette époque ? » interroge le journaliste. Voici la réponse que n’a peut être jamais entendue le directeur de séminaire qui a du l’interroger sur sa vocation religieuse: 

    «Jusqu’au bout, vous avez des tas de doutes. J’étais un passionné de littérature, un passionné de journalisme, et j’adorais vulgariser l’évangile. Car au patro, ce n’est pas le vicaire qui parlait religion aux enfants, c’était le président du patro, c’est-à-dire moi. J’ai donc cherché quel était le métier qui me permettrait de faire les trois: suivre l’actualité, entretenir ma passion de la littérature, et commenter l’évangile. J’ai finalement choisi le clergé séculier, pour tous les points de chute qui resteraient possibles. Contrairement peut-être à aujourd’hui, ce chemin-là, le chemin du sacerdoce, était plutôt valorisé intellectuellement. On n’entrait pas au séminaire honteux, en rasant les murs. Aujourd’hui, il faut un fameux courage pour un jeune d’entrer au séminaire. Pour un jeune qui serait un jeune d’ouverture en tout cas (…) » . 

    A propos de ses « doutes », il précise : « Pour moi, l’hésitation venait plutôt du fait que j’étais aussi très attiré par la vie contemplative, notamment parce que j’avais cette tante carmélite que j’adorais ». Cette "vocation" manquée était de la même eau: « Déjà quand j’avais quatre ans, j’allais la voir au Carmel à Liège. Sœur Marie-Joseph de l’enfant Jésus, ou tante Antonie. Nous sommes dans le carmel des années 50: aux fenêtres, il y a des rideaux, des volets, des barreaux et des picots en fer forgé! Et il y a une tourière, c’est-à-dire une surveillante. Quand vous venez au parloir pour rencontrer la religieuse de votre famille, cette surveillante écoute la conversation et va tout rapporter à la mère supérieure. Bref, l’horreur absolue! Mais ma tante et ma maman ont inventé un espéranto entre elles, pour larguer complètement la tourière! Elles m’ont appris à me moquer du système, à le défier. » 

    Et comme si cela ne suffisait pas à édifier un supérieur sur son aptitude au sacerdoce, le « prieur » de Malèves-Sainte-Marie ajoute un peu plus loin : 

    «On m’apprend la transgression depuis petit, et à plusieurs reprises. Une autre anecdote: mon papa a construit une partie de l’abbaye de Rochefort, car nous avions un cousin trappiste qui avait donc fait en sorte de confier le chantier à la petite entreprise de mon père. Les hommes partaient travailler et ne revenaient à la maison qu’après un mois. Le week-end, nous allions avec ma maman voir mon père et passer le dimanche là-bas. Moi on me traitait comme un roi dans toute l’abbaye, mais les femmes ne pouvaient pas franchir la clôture, sous peine d’excommunication! Ma maman, elle, franchissait la clôture. Quand un moine lui criait: «Germaine! Germaine!» (il mime en levant les bras en l’air), elle répondait: «Je voulais sentir ce qu’était la décharge de l’excommunication (...) »!

    Last but not least,comme dans toute bonne enquête romanesque, cherchons la femme. Le journaliste en vient au fait : « Vous entrez au séminaire… Cela signifie que le séducteur qui sommeillait en vous a fait une croix sur les femmes? »  Réponse du vice-recteur honoraire : « Ah ça, c’était mon tout grand problème et, en réalité, ma seule véritable angoisse. J’étais convaincu que professionnellement – j’ose employer ce mot – c’était quelque chose qui allait m’épanouir. Mais pourquoi le célibat? Cela m’était insupportable! ». Mais alors pourquoi persiste-t-il dans son choix ? Voici  : «  (…) le premier directeur de conscience que j’ai eu, je lui ai dit: ‘j’ai choisi ce chemin car il m’intéresse, mais je trouve insupportable que vous exigiez le célibat. Et, d’ailleurs, je suis encore très lié aux filles que j’ai connues en rhéto, et en particulier je continue à sortir avec l’une d’entre elles’. Quand je lui dis cela, j’entre au séminaire! Mais lui me répond: «tu dois continuer, tu as le temps, tu verras bien de quel côté va pencher la balance».

    Reste qu’il fallait en fin de compte choisir, ce qu’il fit, à sa manière : « Quand on fait un choix, explique-t-il au journaliste du Soir, on tente de l’assumer au mieux. Même si c’est de la corde raide. Dès le séminaire, j’ai d’ailleurs écrit l’un ou l’autre article pour protester contre l’obligation du célibat des prêtres ».  Il a donc suivi une  voie critique et ambiguë que ses supérieurs auraient sans doute du le dissuader de suivre, s’il a eu la franchise de leur avouer son état d’esprit aussi clairement qu’au reporter, aujourd’hui :  « Puisque la vocation pèse tellement, je vais le faire. Mais non seulement jamais je ne tiendrai la femme à distance, elle aura une place toute naturelle dans ma vie et accepter le célibat, ce n’est pas renoncer à la vie affective, ce n’est pas renoncer à des amitiés qui vous portent très loin.»

    Laissons notre "prieur" tirer lui-même la morale de ses Confessions journalistiques, qui ne sont pas tout à fait  celles de saint Augustin :  « Je crois que je ne peux pas être plus clair que ce que j’ai écrit dans 'Ceci est ton corps'. Les lecteurs, de tous les milieux d’ailleurs, ont très bien compris ce que je disais. Pour ce livre, j’ai quand même répondu à des courriers de lecteurs pendant six mois, cinq heures par jour! Il y a des évêques qui ont osé me dire en privé, ce qu’ils ne diraient jamais en public. J’ai aussi reçu beaucoup de témoignages du monde contemplatif. Des tas de prêtres qui m’ont dit «merci, tu oses poser des questions que personne n’ose aborder». A savoir: comment un prêtre peut-il accompagner une femme d’aussi près. Je n’ai jamais voulu renier le fait que je trouve la présence féminine très bénéfique dans une vie. J’ai respecté un engagement, mais sans jamais devenir «curé» au sens péjoratif du terme. Car j’ai en détestation l’image du clergé habituel. »

    JPSC

  • Le père Xavier Dijon répond à Gabriel Ringlet : ”Pourquoi, diable, tenir au respect inconditionnel de la vie ?”

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    Dans un esprit de dialogue, le Père Xavier Dijon s.J. nous autorise à publier ici un texte qu'il a rédigé suite à la publication des propos de Gabriel Ringlet parus dans La Libre au sujet de l'euthanasie; nous lui en sommes très reconnaissants.

    Pourquoi, diable, tenir au respect inconditionnel de la vie ?

    Le plaidoyer proposé par l’abbé Gabriel Ringlet en faveur d’un accompagnement spirituel du geste euthanasique (LLB 03/09/2015) a tout pour séduire. Voici une personne gravement malade qui éprouve une souffrance insupportable et qui a trouvé chez un médecin assez de compassion pour en être délivré par une dernière piqûre. Or comme cet acte qui met fin à une vie humaine ne peut rester enfermé dans les limites d’une technique médicale, un prêtre, compatissant lui aussi, se présente pour inscrire ce don de la mort dans un courant spirituel humblement symbolisé par la musique, la poésie, le parfum…D’où le soulagement, à la fois, de la personne mourante elle-même, qui se voit déculpabilisée du geste qu’elle a osé demander, et du personnel médical et paramédical qui pose ce geste ou qui y participe. N’est-il pas séduisant d’entendre : « Le rituel (…) sert simplement à donner le plus d’humanité possible à quelque chose de très fort que nous vivons (…) J’appelle cela : grandir dans la transgression ».

    Il est vrai que, depuis les origines, l’être humain a su habiller des plus beaux atours la transgression des limites inhérentes à sa propre condition, tandis qu’il persécutait les sages et les prophètes qui les lui rappelaient. Mais, si l’on veut bien voir, recouverte par les artifices, la nudité de l’être confronté à son destin dramatique, ne convient-il tout de même pas de rappeler à la fois le caractère indépassable de la vie et le salut dont témoigne le prêtre ?

    Mais comment faire comprendre que la vie humaine n’est pas à la disposition du vivant lui-même ? Peut-être pas autrement qu’en la rapportant à son origine : ‘je ne me suis pas fait moi-même’. Ce fait premier de la vie, qui m’est le plus intime, m’échappe pourtant entièrement. Cette étrange condition fonde en même temps le lien social. Toute vie humaine, du seul fait qu’elle est là, -y compris celle qui tremble sur une barque en péril au milieu de la Méditerranée-, mérite le respect. Nulle personne, pas même le sujet lui-même, ne peut y porter atteinte. Sinon, nous entrons nécessairement dans la violence.

    Même entourée par l’esthétique déculpabilisante, la transgression euthanasique reste objectivement une transgression car, répétons-le, l’être humain n’a jamais le droit de mettre fin à la vie d’un autre. Dès lors, si le rituel qui accompagne le geste euthanasique est perçu, avec d’ailleurs les meilleures intentions du monde (que nous n’avons pas à juger ici), comme une manière de ‘grandir dans la transgression’, il est plutôt à craindre que, en réalité, il ne fasse grandir la transgression elle-même.

    La demande de rituel, y compris de la part d’esprits laïques, honore assurément l’homme. L’être humain, créature spirituelle, ne peut pas et ne veut pas mourir comme un animal. Mais précisément, n’est-ce pas sur cette demande de rituel qu’il convenait de s’appuyer pour récuser l’euthanasie elle-même ? Plutôt que de dire : une décision est prise et je la bénis par un rite humanisant, ne fallait-il pas renverser la proposition ? Puisqu’il y a demande d’un rite spirituel qui manifeste la condition éminemment humaine du malade, ne fallait-il pas considérer comme contradictoire la décision euthanasique qui, dans l’objectivité des gestes, nie cette condition ?

    Mais que faire alors, devant la grande souffrance ? Rien d’autre que s’employer, chacun, à fournir toute l’aide qui permettra au malade de la porter : le médecin, par ses soins consciencieux et attentifs ; la famille et les amis, par leurs marques d’affection. Et le prêtre ? Par le rappel de Celui qui nous a introduits dans la vie spirituelle en acceptant de mourir sur la croix. La Bible possède cette force étonnante de relever le défi de la mort en nous révélant la profondeur proprement divine de la vie qui nous tient ensemble. Et les sacrements (réconciliation, onction des malades, eucharistie…) sont la richesse spirituelle que l’Eglise offre aux croyants par la médiation de ses prêtres.

                                                                                       Xavier Dijon, S.J.